Quand D.Trump aura appris le mot « génocide » ,il pourra le transmettre à R.T.Erdogan : OTC

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Chers amis,

Nous vous présentons ci-dessous les articles et communiqués sur la situation en Arménie et en Artsakh (n° 6 – 2025).

Cordialement,

Organisation Terre et Culture.

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ARTSAKH – ARMENIE

 

 

Armenpress

23 avril 2025

La traditionnelle marche aux flambeaux vers Tsitsernakaberd a lieu à Erevan

La traditionnelle marche aux flambeaux a débuté sur la place de la République à Erevan et s'est conclue au Complexe mémorial de Tsitsernakaberd par le dépôt de fleurs en mémoire des victimes du génocide arménien.

Selon l'agence "Armenpress", cette année, la marche a été organisée sous le slogan « Ne nie pas » et les participants portaient des pancartes avec les noms des localités du Haut-Karabakh, en plus des torches.

Les organisateurs ont souligné que la marche aux flambeaux est un symbole de la lutte continue pour la justice. Les participants ont traversé la rue Amiryan, ont continué sur la rue Baghramyan et ont atteint le complexe mémorial de Tsitsernakaberd par la rue Kievyan.

Cette marche, dédiée à l'élévation de la voix du peuple arménien et à la commémoration des victimes du génocide arménien, s'est terminée comme chaque année par un dépôt de fleurs en mémoire des innocentes victimes.

La marche aux flambeaux est un événement annuel symbolisant les revendications du peuple arménien.

Published by Armenpress, original at https://armenpress.am/fr/article/1218008

 

NAM ( Nouvelles d'Arménie)

25 avril 2025

Décryptage : Note de campagne du Premier ministre Pashinyan à l’occasion du 110e anniversaire du génocide arménien, par Hakob Badalyan

À l’occasion du 110e anniversaire du génocide des Arméniens dans l’Empire ottoman, le Premier ministre arménien Nikol Pashinyan a prononcé un discours dans lequel il a réitéré des positions qu’il défend depuis plusieurs années. Ces orientations sont désormais bien connues du public : elles ont été commentées, débattues, et continueront de l’être. De ce point de vue, le discours ne présente aucune nouveauté substantielle.

Depuis trois ou quatre ans, Pashinyan développe une approche du génocide arménien qui s’éloigne de la position traditionnellement adoptée par l’Arménie, et qui, selon certains observateurs, s’inscrit dangereusement dans le cadre du négationnisme turc. Ces positions pourraient même contribuer à légitimer certaines thèses véhiculées par Ankara.

Cependant, une note nouvelle apparaît en filigrane dans ce discours : une tonalité électorale, subtile mais transparente, particulièrement perceptible dans ce passage :

« Cher peuple, chers citoyens de la République d’Arménie, nous marchons sur ce chemin parce que c’est ainsi que nous interprétons le message que nous envoie l’histoire, c’est ainsi que nous entendons les battements de cœur de chacun d’entre vous – un écho qui ne passe ni à la télévision, ni sur les réseaux sociaux, mais qui est perçu par la majorité dirigeante que vous avez élue, et que j’entends personnellement.
Emprunter cette voie n’est pas une affaire d’optimisme ou de pessimisme, c’est une mission : celle de garantir la pérennité de la République d’Arménie, notre patrie-État. Après tant d’épreuves et de tragédies, nous avons mérité cette chance, et nous ne devons pas la laisser passer. Je suis convaincu que nous, le peuple et ses représentants élus, saurons la saisir – pour honorer nos martyrs et assurer l’avenir de nos générations. »

Par cette déclaration, le Premier ministre associe sa politique actuelle, y compris sa vision du génocide arménien, à la légitimité du suffrage populaire. Il laisse entendre que ses positions bénéficient du soutien du peuple, exprimé lors des élections.

Or, cette affirmation soulève une série de controverses. En 2021, lors des dernières élections législatives, le programme de Nikol Pashinyan et de son parti exprimait des positions bien différentes, tant sur la question de l’Artsakh que sur les relations arméno-turques. Prétendre aujourd’hui que ses orientations actuelles ont été validées par le vote populaire relève donc d’une interprétation très discutable – certains diront même manipulatrice.

Plus encore, cette insistance sur le « mandat reçu » semble moins se référer au scrutin passé qu’à une stratégie tournée vers les élections à venir. Tout porte à croire que la question arméno-turque, devenue centrale dans le discours de Pashinyan, sera également un des axes majeurs de sa prochaine campagne. Il est même probable que des négociations soient en cours avec Ankara pour mettre en place certaines initiatives symboliques ou politiques susceptibles d’être exploitées à des fins électorales.

Hakob Badalyan

 

NAM ( Nouvelles d'Arménie)

25 avril 2025

Un village frontalier arménien à nouveau sous le feu

 

Une autre maison dans un village situé à la frontière entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan a été touchée mercredi soir par ce que le ministère arménien de la Défense a qualifié de tirs transfrontaliers.
Les photos publiées par le ministère suggèrent qu’une balle a traversé une fenêtre et a frappé un miroir dans une chambre à coucher. Ruben Khachatrian, un habitant de 73 ans du village de Khoznavar, a déclaré qu’il dormait là au moment des faits.
« J’avais posé mon téléphone sur la table de chevet », a déclaré M. Khachatrian jeudi au service arménien de RFE/RL. « Quand j’ai entendu le bruit, j’ai d’abord pensé que le téléphone était tombé par terre. Mais quand j’ai tendu la main, j’ai réalisé que le téléphone était toujours à sa place. Ma femme était dans la cuisine à ce moment-là. »
Lundi, des coups de feu ont endommagé une autre maison à Khoznavar. Les observateurs de l’Union européenne déployés dans la région ont déclaré qu’ils avaient « probablement » été tirés depuis des positions de l’armée azerbaïdjanaise situées à proximité. Un centre culturel du village voisin de Khnatsakh a été la cible de tirs similaires le 14 avril.
Le Premier ministre Nikol Pashinian a condamné, par l’intermédiaire d’une porte-parole, les violations du cessez-le-feu et a exhorté les autorités azerbaïdjanaises à « enquêter sur ces cas et à fournir des éclaircissements ».
Le ministère azerbaïdjanais de la Défense a déclaré plus tard dans la journée de jeudi que ses troupes n’avaient pas ouvert le feu à Khoznavar. Il a affirmé qu’elles ne visaient jamais les civils ni les infrastructures civiles.
Les habitants de Khnatsakh et de Khoznavar ont signalé des tirs nocturnes provenant des positions de l’armée azerbaïdjanaise depuis près d’un mois. Ces tirs ont commencé quelques jours après que l’Azerbaïdjan a accusé les troupes arméniennes de violer régulièrement le cessez-le-feu. Ces accusations, rejetées par l’armée arménienne, ont fait suite à l’annonce officielle, le 13 mars, que les deux parties en conflit avaient surmonté leurs divergences sur le texte d’un traité de paix entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan.
Les dirigeants azerbaïdjanais ont clairement indiqué qu’ils ne signeraient pas le traité sans obtenir davantage de concessions de la part de l’Arménie. Des figures de l’opposition arménienne et des experts ont suggéré que les violations du cessez-le-feu visaient à forcer Erevan à faire ces concessions ou à préparer le terrain pour une attaque militaire à grande échelle contre l’Arménie.

Reprinted with permission from RFE/RL Copyright(c)2007 Radio Free Europe / Radio Liberty, Inc.1201 Connecticut Ave, t N.W. Washington DC 20

 

 

 

 

Nor Haratch

24 avril 2025

ARMÉNIE – Le Musée du Génocide arménien accueille des centaines de visiteurs turcs chaque année

 

Selon Edita Gzoyan, directrice du Musée-Institut du Génocide des Arméniens à Erevan, l’établissement reçoit jusqu’à 100 000 visiteurs par an, se classant ainsi au troisième rang des musées les plus fréquentés d’Arménie.

« La géographie de notre public est particulièrement diversifiée et nous avons observé une évolution significative dans sa composition ces dernières années », a expliqué Mme Gzoyan à l’agence Armenpress« Si auparavant les visiteurs provenaient majoritairement de Russie et de divers pays européens, nous constatons aujourd’hui une augmentation notable des touristes originaires de Chine, de Corée du Sud et des Philippines. »

Fait remarquable, le musée reçoit également plusieurs centaines de visiteurs turcs annuellement. L’année dernière, ce sont précisément 300 ressortissants turcs qui ont franchi les portes de ce lieu de mémoire consacré au premier génocide du XXe siècle.

Pour répondre à cette diversité croissante, le service d’audioguide est actuellement disponible en anglais, français et russe. La direction prévoit d’ajouter prochainement des versions en chinois et en coréen afin de mieux accueillir les visiteurs d’Asie orientale, dont le nombre ne cesse d’augmenter. ■

 

Nor Haratch

24 avril 2025

Le 110e anniversaire dans un contexte agité

L’humanité traverse une période extrêmement agitée. Presque tous les continents sont concernés. Des pays, des territoires entiers où la guerre fait rage, tels que le Gaza, l’Ukraine, l’Éthiopie, le Soudan, le Myanmar… où des massacres sont commis, des crimes contre l’humanité, des crimes de guerre, des nettoyages ethniques, et même des génocides… Les auteurs des crimes ne sont pas jugés, les crimes sont justifiés, et même des sanctions sont annoncées contre le procureur de la CPI. Tandis qu’en vain, les victimes demandent justice et aspirent à la paix.

Jusqu’à aujourd’hui, trente-quatre pays ont reconnu le Génocide Arménien, mais ces reconnaissances n’ont pas empêché qu’un nettoyage ethnique de la population arménienne se produise en Artsakh. Elles n’ont pas non plus incité ces pays à faire obstacle, à imposer des sanctions contre l’Azerbaïdjan, contre ce pays qui a commis ce crime, contre celui qui le dirige.

Ainsi, nous commémorons le 110e anniversaire du Grand Génocide l’esprit incertain et méfiant envers l’avenir. La commémoration, la perte, la douleur sont incapables d’unir les descendants des martyrs et des rescapés. Accusations, divisions, rivalités, haine et désunion sont devenues monnaie courante. Où mène cette attitude, nul ne le sait. Le souvenir des morts devrait imposer la retenue et le silence.

Depuis 110 ans, le 24 avril est commémoré aux quatre coins du monde et il l’est de différentes manières : par la marche silencieuse, par les prières et par le requiem, par les veillées, par un agenda politique de revendications. Cependant aujourd’hui la situation est différente, particulièrement en Arménie qui sent monter la menace de guerre de l’Azerbaïdjan, et qui agit avec beaucoup de réserve. L’instabilité de la situation politique internationale impose la retenue.

Dans la diaspora également, les rassemblements unitaires n’existent plus. Tous avancent en ordre dispersés. Il faut comprendre la raison de cette dispersion. L’Église, les partis politiques, les structures communautaires ne sont pas encore prêts à percevoir la nouvelle situation politique internationale et à élaborer en conséquence une nouvelle stratégie. Ainsi, nous accueillons le 110e anniversaire divisés, chaque communauté avec ses propositions locales de commémoration.

 

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EUROPE – FRANCE  

 

Nor Haratch

25 avril 2025

Le message du Président Macron à l’occasion du 24 avril

 

Le Président Emmanuel Macron, à l’occasion du 24 avril, a publié le message suivant, en français et en arménien, sur son microblog du réseau social “X” :

« Il y a 110 ans débutait le génocide des Arméniens.

En ce 24 avril, journée nationale de commémoration, souvenons-nous de toutes les victimes et gardons vivante leur mémoire.

Continuons d’œuvrer, au nom de l’Humanité, pour la Vérité et la Justice. »

 

NAM ( Nouvelles d'Arménie)

25 avril 2025

 

24 Avril 2025 : le souvenir et l’appel à se mobiliser

Comme dans des centaines de communes en France, les Arméniens ont répondu présents. En fin de journée, plusieurs milliers de personnes se sont retrouvées place du Canada, près de la statue du Révérend Père Komitas auquel d’ailleurs le Premier ministre a rendu un hommage appuyé dans un discours retraçant avec lyrisme l’histoire des Arméniens. Mais cela c’était après.

 

Après que des gerbes aient été déposées par le Premier ministre François Bayrou;

 la maire de Paris, Anne Hidalgo; le sénateur Hervé Marseille Vice-Président du groupe d’amitié France-Arménie du Sénat au nom du président du Sénat, Gérard Larcher; un représentant de Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France, l’ambassadeur d’Arménie en France, S.E. A. Khachatryan; A. Toranian et M. Papazian pour le CCAF, Monseigneur Krikor Khachatryan, Primat du Diocèse de France de l’Eglise apostolique arménienne; des représentants de l’Association des Assyro-Chaaldéen de France; du Conseil de coordination des Assyro-Chaldéens, de la Communauté chypriote de France, la Fondation pour la Mémoire de la Shoah; du Conseil démocratique kurde de France.

         

 

Un moment solennel pour lequel des personnalités politiques comme Gabriel Attal, ex-Premier ministre, Guillaume Kasbarian, ancien ministre et Agnès Panosyan-Bouvet, ministre en exercice assistaient au côté de nombreux élus de la République, des représentants des cultes et des différentes communautés.

 

C’est Mourad Papazian, co-président du CCAF qui, cette année, a démarré les prises de paroles.

« Nous sommes réunis aujourd’hui pour commémorer l’un des chapitres les plus sombres de l’histoire de l’humanité : le génocide arménien. Il y a 110 ans, commençait l’extermination systématique d’un peuple, dont l’unique crime était d’exister sur une terre convoitée par d’autres. Nous ne sommes pas simplement rassemblés pour nous souvenir, mais pour réaffirmer notre détermination inébranlable dans la quête de justice et de vérité. Comme le disait si justement l’écrivain et rescapé d’Auschwitz Primo Levi : « Si comprendre est impossible, connaître est nécessaire, parce que ce qui est arrivé peut recommencer. » Ces mots résonnent aujourd’hui avec une force particulière, car ce que nous commémorons n’est pas seulement un événement du passé, mais un processus qui continue de hanter notre présent. Car la vérité est celle-ci : ce que le peuple arménien a subi n’est pas un simple accident de l’histoire, ni une conséquence malheureuse d’un conflit. Il s’agit d’un génocide (gestes doigts) – prémédité, organisé et exécuté méthodiquement. Un génocide dont les racines plongent bien avant 1915, et dont les ramifications s’étendent jusqu’à nos jours.

Le génocide des Arméniens que nous commémorons n’est pas un événement isolé en 1915. Il s’inscrit dans un long et terrible processus qui a commencé dès les massacres hamidiens de 1894-1896, où plus de 200 000 Arméniens ont péri sous les ordres du Sultan Abdul Hamid II. Il s’est poursuivi par les massacres d’Adana en 1909, qui ont fait plus de 30 000 victimes. Puis est venu 1915 (marquer une pose), où sous couvert de la Première Guerre mondiale, le gouvernement des Jeunes-Turcs a ordonné la déportation et l’extermination de la population arménienne de l’Empire ottoman. Plus d’un million et demi d’enfants, de femmes et d’hommes arméniens ont été assassinés.

Mais ce cycle de violence n’a jamais vraiment cessé. Il s’est perpétué à travers les décennies, avec les massacres d’Arméniens en Azerbaïdjan à la fin des années 80 et au début des années 90, trouvant son expression la plus récente dans l’épuration ethnique de l’Artsakh en 2023, où la population arménienne a été contrainte à l’exode, chassée de terres qu’elle habitait depuis des millénaires. Cette épuration ethnique perpétrée sous nos yeux, avec la complicité passive de la communauté internationale, nous rappelle que l’histoire se répète lorsque l’impunité règne.

Aujourd’hui, nous adressons un message clair au président Erdogan et à l’État turc : il est temps d’assumer votre responsabilité historique. Aucune relation normalisée ne sera possible tant que la Turquie continuera de nier ce génocide. Cette négation n’est pas seulement une insulte à la mémoire des victimes, elle constitue la dernière étape du génocide lui-même. Car après l’extermination physique vient la tentative suivante : effacer le crime de la mémoire collective.

Monsieur Erdogan, vous devez comprendre que l’avenir ne peut être bâti sur le déni. L’avenir ne peut être construit qu’en regardant l’histoire en face, aussi douloureuse soit-elle. La Turquie d’aujourd’hui demeure complice par son refus obstiné de reconnaître le génocide commis par la Turquie d’hier.

Les forces pan-turques qui s’expriment avec tant de virulence aujourd’hui ne cherchent pas la paix avec l’Arménie. Leurs ambitions territoriales, leur vision du panturquisme incluent la disparition de l’Arménie, dernier obstacle sur leur route.

Ne nous y trompons pas : derrière les discours de normalisation se cachent toujours cette même volonté hégémonique qui a conduit au génocide de 1915.

Nous adressons également un message au président Aliev et à l’Azerbaïdjan : l’épuration ethnique que vous avez commise contre les Arméniens de l’Artsakh vous disqualifie comme partenaire de paix. Vos actes contredisent vos paroles. On ne peut pas prétendre vouloir la paix après avoir commis un nettoyage ethnique. Si vous aspirez véritablement à la paix, comme vous le prétendez, alors libérez les otages arméniens que vous détenez encore.

  • Retirez vos troupes des frontières de la République d’Arménie que vous occupez illégalement.
  • Et comprenez une fois pour toutes que le retour des Arméniens d’Artsakh chez eux, sur leurs terres ancestrales, est un combat qui mobilise tout le peuple arménien à travers le monde. C’est un droit inaliénable que nous ne cesserons jamais de revendiquer.

Sachez, Monsieur Aliev, que nous ne retirerons pas nos plaintes des tribunaux internationaux. Bien au contraire, nous les multiplierons. Pour chaque crime commis, pour chaque violation du droit international, pour chaque atteinte aux droits humains, nous saisirons toutes les juridictions compétentes. Nous continuerons à exiger des sanctions contre vous personnellement, contre votre famille et contre les dignitaires de votre régime, ici en France et dans le monde entier. La justice internationale finira par rattraper les responsables de l’épuration ethnique de l’Artsakh, comme elle a fini par rattraper d’autres criminels de guerre à travers l’Histoire.

Comme l’affirmait Martin Luther King Jr. : « L’injustice, où qu’elle soit, menace la justice partout. » Ces mots nous rappellent que notre combat n’est pas seulement celui des Arméniens, mais celui de tous ceux qui croient en la justice et en la dignité humaine.

Notre combat pour la mémoire et les réparations n’est pas dirigé contre le peuple turc, mais contre le négationnisme d’État. Notre lutte pour la justice n’est pas un obstacle à la réconciliation, elle en est le prérequis indispensable. Car comment pourrions-nous construire un avenir commun si nous ne parvenons pas à nous accorder sur notre passé partagé ?

Nous n’abandonnerons jamais ce combat, car abandonner signifierait trahir deux fois nos ancêtres : une première fois en oubliant leur souffrance, une seconde fois en renonçant à l’idéal de justice pour lequel ils ont été sacrifiés.

À la communauté internationale, nous disons : vous portez une responsabilité historique. Fermer les yeux sur ces crimes, hier comme aujourd’hui, ne résout rien. Au contraire, cela encourage leur répétition. Le silence et l’indifférence face à l’injustice sont les plus grands alliés de ceux qui la perpétuent. Lorsque vous acceptez que des frontières soient modifiées par la force, que des populations entières soient déplacées sous la menace des armes, vous trahissez les principes mêmes sur lesquels vos institutions sont fondées.

Et à la France, terre des droits de l’Homme, nous rappelons qu’elle doit prendre ses responsabilités en sanctionnant, ici même, sur son sol, l’Azerbaïdjan criminel. (pause)

La France dispose de nombreux leviers d’action :

  • gel des avoirs des dirigeants azerbaïdjanais et de leurs familles sur le territoire français ;
  • interdiction des investissements azerbaïdjanais dans des secteurs stratégiques français ;
  • suspension des accords commerciaux ;
  • restriction des visas pour les responsables du régime ;
  • saisie des biens immobiliers acquis en France par les dignitaires azerbaïdjanais ;
  • interdiction des manifestations de propagande du régime sur le sol français.

Ces sanctions ne sont pas seulement légitimes, elles sont nécessaires pour que la France reste fidèle à ses valeurs et à son engagement historique envers le peuple arménien.

L’écrivain et philosophe Elie Wiesel nous a enseigné que : « Le contraire de l’amour n’est pas la haine, c’est l’indifférence. Le contraire de la foi n’est pas l’hérésie, c’est l’indifférence. Et le contraire de la vie n’est pas la mort, c’est l’indifférence. » C’est précisément cette indifférence que nous refusons, contre laquelle nous nous dressons aujourd’hui.

À tous ceux qui pensent que le temps effacera cette exigence de vérité, nous répondons : même après 110 ans, notre détermination reste intacte. Elle se transmet de génération en génération, comme un flambeau sacré. Car la mémoire du génocide arménien n’appartient pas seulement au passé, elle est vivante, actuelle, et constitutive de notre identité.

Au gouvernement turc qui espère que notre revendication s’éteindra avec le temps, nous disons : vous vous trompez. Chaque année qui passe sans reconnaissance ne fait que renforcer notre volonté. Chaque génération qui naît hérite de ce devoir de mémoire et le porte plus loin encore.

En ce jour solennel, nous réaffirmons notre engagement : nous continuerons à œuvrer pour que la vérité triomphe, pour que justice soit rendue, pour que la paix véritable puisse enfin s’installer entre nos peuples. Nous n’abandonnerons jamais. Nous poursuivrons ce combat dans le monde entier, devant toutes les instances internationales, dans tous les forums diplomatiques, dans toutes les enceintes académiques, afin que la vérité historique soit reconnue, que les responsabilités soient établies, et que justice soit rendue. Car c’est seulement dans la vérité et la justice que nous pourrons construire une paix durable. C’est seulement en reconnaissant les crimes du passé que nous pourrons éviter leur répétition dans l’avenir.

Aujourd’hui, nous nous souvenons. Demain, nous continuerons à agir. Pour nos ancêtres qui ont péri dans les déserts de Der Zor. Pour nos frères et sœurs chassés de l’Artsakh.

Pour les générations futures qui méritent de vivre dans un monde où de tels crimes devront être impossibles. Notre combat est celui de la mémoire contre l’oubli, de la vérité contre le mensonge, de la justice contre l’impunité. C’est un combat pour l’humanité tout entière. Honneur aux victimes du génocide arménien. Que leur mémoire reste à jamais gravée dans nos cœurs et dans l’histoire de l’Humanité. »

 

Ara Toranian, coprésident du CCAF, a enchaîné

« Permettez moi tout d’abord de vous remercier au nom du CCAF de votre présence à cette cérémonie du souvenir, par laquelle la France rend un hommage national, si riche du point de vue des enseignements politiques et moraux à tirer de l’Histoire, aux 1,5 million de victimes arméniennes du premier génocide du XXe siècle. Merci pour ces morts, qui n’ont pour toute sépulture que notre mémoire. Merci aussi pour les victimes d’aujourd’hui tant le présent semble hélas faire écho au passé dans une spirale de l’horreur qui n’en fini pas. Ainsi comment serait-il possible d’évoquer l’arrestation des élites arméniennes de Constantinople le 24 avril 1915, et faire l’impasse sur les otages arméniens, actuellement jugé à Bakou, dans un tribunal de Nuremberg à l’envers, où les résistants sont mis sur le banc des accusés, tandis que les bourreaux se sont érigés à la fois en juges et en procureur. Comment faire aussi l’impasse sur les 120 000 Arméniens chassés de leur territoire ancestraux, il y a à peine deux ans ou sur les menaces que continuent à faire peser l’axe Ankara-Bakou sur ce qu’il reste de l’Arménie ?

Même oppresseurs d’un coté, même victimes de l’autre. On le voit en 110 ans, rien — ou si peu — n’a changé. Ni sur le plan régional, ni dans les grands mécanismes internationaux censés régir un monde toujours soumis aux conflits d’intérêts et dominé par les rapports de force.

Nous continuons d’être, hélas, dans la suite du crime fondateur, face au spectre de son parachèvement. Les mêmes causes, fautes d’avoir été éradiquées en Turquie comme en Azerbaïdjan, risquant à tout moment de produire les mêmes effets.

La première de ces causes, sous-tendant le crime de génocide, est bien-sûr le racisme d’Etat. Celui-la même qu’a identifié et condamné la Cour internationale de Justice dans une ordonnance rendu contre l’Azerbaïdjan le 7 décembre 2021. Un pays où les Arméniens chassé de leur terre comme des chiens, ont été de surcroit exhibés sous les traits de mannequins grimaçant et hideux dans le Parc des trophées de Bakou. De ce point de vue là, le régime Aliev s’inscrit bien dans la grande tradition turco-ottomane, qui pendant des siècles a discriminé et humilié les chrétiens, ainsi d’ailleurs que les Juifs, ravalés à un statut de sous-citoyen, celui de Dihmmi, synonyme de droits restreints et de soumission. Un héritage qui perdure en Azerbaïdjan, comme en Turquie où les Arméniens, objet d’une haine permanente, vivent en sursis, dans la crainte permanente d’une récidive, alors que le Mausolée de Talaat Pacha continue de trôner au sommet de la Coline de la liberté à Istanbul.

Mais ce racisme n’aurait sans doutes pas les mêmes conséquences s’il ne prospérait sur cet autre fléau, le totalitarisme, présent dans l’ADN de l’empire ottoman et qui règne en maître en Azerbaïdjan classée 163e sur 180 pays pour la liberté de la presse et sur la pente duquel continue de dériver la République de Turquie, comme en témoigne la répression récurrente contre les Kurdes, les minorités et les emprisonnement des plus hautes personnalités politique de l’opposition, à l’instar du maire d’Istanbul, ou de M. Demirtas, coprésident du DEM, parti de l’égalité et de la démocratie des peuples.

Comment ce racisme et ce totalitarisme ne pourraient-il pas finir par verser dans la haute criminalité d’Etat lorsqu’ils se conjuguent, comme c’est le cas actuellement, avec l’ultranationalisme, cette hubris qui exalte le fanatisme, l’impérialisme, les rêves de grandeur, de conquête, d’asservissement et de mort. C’est sur cette idéologie, le panturquisme, qu’a été théorisée par les Jeunes Turcs en 1915 l’effacement de l’élément arménien, perçu comme un obstacle à la fusion de tous les peuples turciques de la Méditerranée à la Muraille de Chine. Faut-il le rappeler, cette idéologie enflamme jusqu’à aujourd’hui l’imaginaire des dirigeants de la Turquie et de l’Azerbaïdjan, deux Etats pour un même peuple, ainsi qu’ils se définissent eux-mêmes. D’où l’occupation de Chypre, d’où les menées anti-kurdes, d’où le nettoyage ethnique dans le Haut-Karabakh, et d’où les pressions convergentes sur le sud de l’Arménie, considérée comme le dernier verrou stratégique qui bloque physiquement la jonction terrestre entre la Turquie et l’Azerbaïdjan, et, partant, la réalisation de leur vieux rêve de conquête.

Enfincomme si le racisme, l’autoritarisme, ou l’ultranationnalisme qui caractérise les Etats Turcs et azerbaïdjanais ne suffisaient pas, s’ajoute à ce cocktail explosif le catalyseur djihadiste qui avait dressé des populations entières à l’époque contre les minorités chrétiennes — arménienne, grecque, assyro-chaldéenne — sous l’effet d’un appel à la guerre sainte lancée par les autorité islamiques de la Sublime Porte le 14 novembre 1914. Traversant imperturbablement le siècle, ce fléau fait flores jusqu’à aujourd’hui, comme l’ont montré l’implication de milices djihadistes afghanes et syriennes dans les différentes guerre contre l’Artsakh, dont celle de 2020, ou encore à travers les agissements du pouvoir islamo-conservateur en Turquie, dont on connait les relations ambiguës avec Daesh, l’alliance ouverte avec le Front al Nostra, issue d’Al Qaïda, lequel vient de prendre le pouvoir en Syrie.

Vous avez dit 110 ans ?

C’était hier, c’est aujourd’hui. A ceci près que l’impunité du panturquisme, rend plus impérieuse que jamais l’exigence de justice. Car pendant que les Russes et les Occidentaux épuisent leur forces dans la terrible guerre en Ukraine, le panturquisme tissent savamment sa toile et prépare le grand retour de l’Empire Ottoman rénové et conquérant dans la cour des grandes puissances. Un objectif sur la trajectoire duquel se situe à nouveau une petite Arménie qu’il nous faut plus que jamais protéger, Monsieur le Premier Ministre, au nom de nos valeurs, mais aussi de nos intérêts, de notre propre sécurité.

On le voit, rarement, cette commémoration ne nous aura renvoyés avec autant de force aux enjeux du présent que ce soit pour l’Arménie, pour l’Europe, pour l’idéal démocratique, dont les destins sont plus que jamais liés. C’est pourquoi nous devons continuer à nous souvenir, pour que le passé éclaire le présent. Mais surtout à agir pour enrayer les engrenages qui conduisent à l’effarante répétition de l’irréparable. Et mettre enfin en œuvre une solidarité à la hauteur avec l’Arménie, ce poste avancé de nos principes dans une région du monde en proie à tous les obscurantismes, ce carrefour de la paix, plus que jamais situé à la croisée des chemins entre la civilisation et la barbarie. »

 

Anne Hidalgo s’est ensuite exprimée

« (…) J’ai reçu ce matin, à l’Hôtel de Ville, la communauté arménienne de Paris pour rendre hommage aux victimes du génocide commis il y a exactement 110 ans contre le peuple arménien. C’est largement à leurs descendants que je m’adresse aujourd’hui. À vous, dont les parents et grands-parents ont pris à bras-le-corps la responsabilité de maintenir vivante la flamme du souvenir – celle qui brûle en permanence au mémorial d’Erevan – et de reconstruire, en exil, la vie politique, culturelle et sociale de la diaspora, en même temps qu’ils reconstruisaient leurs familles et leurs vies.

Nous nous retrouvons ici, à l’initiative du CCAF, autour de la statue du Père Komitas, l’un des plus grands génies qu’ait donnés l’Arménie. En 1915, sur ordre de l’Empire ottoman, ce musicien et compositeur exceptionnel fut arrêté et déporté, comme la quasi-totalité de l’élite intellectuelle arménienne. Puis, après elle, un million et demi d’hommes, de femmes et d’enfants furent anéantis. C’est l’honneur de la France d’avoir accueilli le Père Komitas, ainsi que 65 000 autres rescapés, dont beaucoup choisirent de s’établir à Paris.

Tous les génocides découlent du même processus. Prendre un peuple que l’on charge de tous les maux – par un populisme insidieux ou agressif. Attaquer ceux qui incarnent l’âme de ce peuple : les intellectuels, les artistes, les élites…pour mieux les affaiblir, asservir, exterminer le peuple. Ils furent des exemples d’intégration, de patriotisme, d’engagement. Avec vous, leurs descendants, je veux saluer et perpétuer leur mémoire.

Tout en épousant le destin de ses pays d’accueil, la communauté arménienne n’a jamais perdu de vue sa volonté de reconquérir l’indépendance de son territoire, l’Arménie. D’une Indépendance brièvement acquise en 1918, effacée deux ans plus tard, par la collusion de la Turquie kémaliste et de la Russie soviétique. Les grandes puissances, hélas, fermèrent les yeux sur cette injustice faite aux survivants du premier génocide du XXème siècle, comme sur les droits historiques et légitimes du peuple arménien sur sa terre, un royaume indépendant dès le IVème siècle.

La seconde indépendance, après la chute de l’URSS, fut une victoire – acquise au prix du sang de sa jeunesse. Mais l’Arménie doit encore et toujours lutter pour sa souveraineté, pour son existence même, et faire face à la négation du génocide, qui reste une doctrine d’État à Ankara comme à Bakou. Nous sommes réunis ici pour dire que nous ne fermerons pas les yeux. L’Arménie, attaquée en 2023 par l’Azerbaïdjan, connait un calme précaire.

Je salue, évidemment, l’annonce faite le 13 mars de la conclusion d’un accord de paix entre les deux pays. Mais ce traité n’est pas encore signé, que déjà Bakou en exige des conditions étonnantes. La disparition de la mission d’observation de l’Union européenne actuellement déployée en Arménie. La dissolution du groupe de Minsk. La modification de la Constitution arménienne pour en retirer toute mention du Karabagh. La paix ne peut laisser l’Arménie seule face à ses puissants voisins.

En 2023, l’Azerbaïdjan a choisi d’envahir l’Artsakh, d’en chasser les 120 000 habitants, par une politique de blocus qui amorçait un génocide et qui n’est autre qu’une épuration éthique. Une fois le forfait accompli, le régime s’est attelé à effacer toute trace d’arménité : lieux de culte chrétiens, lieux de mémoire, vestiges d’histoire effacés un à un. Avec courage et détermination, l’Arménie a accueilli ces réfugiés, ses frères et sœurs de l’Artsakh. Mais ces réfugiés ont des droits. Des droits sur les terres qu’ils ont perdues. Des droits sur leurs maisons. Sur leur pays. C’est le droit à l’autodétermination consacré internationalement. Nous devons les soutenir. Et c’est pourquoi Paris a soutenu l’Association de soutien à l’Artsakh, dont vous êtes, cher Hovhannès Guevorkian, l’infatigable défenseur.

A Bakou en ce moment même se déroule un procès contre seize prisonniers arméniens – dont huit anciens dirigeants de l’Artsakh, parmi lesquels trois anciens présidents de la République. Nous ne fermons pas les yeux. Ils ont été capturés et sont détenus illégalement. Ils sont jugés sans aucun respect des droits fondamentaux : sans observateurs internationaux, sans médias étrangers, sans défense véritable. L’accusation ? « Terrorisme » et « crimes de guerre ». Je suis fière, pourtant, d’avoir rencontré le président Arayik Haroutiounian, qui a dirigé l’Artsakh de 2020 à 2023. J’ai rencontré un chef d’État. Pas un criminel. On dit de lui qu’il était un séparatiste, l’Artsakh était une République démocratique qui devait être reconnue. Paris demande donc la libération immédiate et sans condition de ces détenus. Et nous n’oublions pas non plus les 80 citoyens de l’Artsakh, disparus depuis les premières heures de l’invasion, dont nous sommes toujours sans nouvelles.

Un jour – le plus tôt possible – le clan Aliyev devra répondre de ses actes y compris de corruption qui sont à l’origine de ces yeux qui se ferment et de ces bouches qui se taisent face à une dictature. Désormais, l’Arménie a ratifié le Statut de Rome et peut porter ces affaires devant la Cour pénale internationale. Le régime azerbaïdjanais ne se contente pas de faire la guerre à l’Arménie ni de préparer la prochaine. Il mène aussi une politique d’ingérence dans nos affaires intérieures. Une force de déstabilisation qu’il faut nommer, dénoncer et contrer. Nous en avons été victime durant les JOP à Paris. Ce sont toutes ces raisons qui m’ont conduite à ne pas me rendre à Bakou pour la COP 29 sur le climat, en novembre 2024. Pour dire non tout simplement à la corruption. Non aux violations des droits humains. Non à la détention arbitraire des dirigeants du Karabagh. Non à la répression exercée contre plusieurs de nos compatriotes.

Pour conclure, je veux rappeler que le devoir de mémoire, comme l’exigence de vérité, fondent mon engagement – un engagement de toujours – aux côtés des Arméniens. Depuis l’époque où, toutes sensibilités politiques confondues, nous avons dû nous battre pour que la France reconnaisse l’existence du génocide par la loi de janvier 2001. Aujourd’hui, ce même engagement impose de dire à ceux qui nient ou minimisent ce qui s’est passé. Alors oui, il faut continuer à nous battre pour pénaliser la négation du génocide arménien. Là où il existe une volonté politique, il peut être trouvé une voie par le droit. Le temps n’est pas venu de se mettre sur pause, mais plutôt de résister toujours et encore. »

 

François Bayrou a conclu ces prises de paroles.

« (…) En regardant la foule qui emplit l’esplanade d’Arménie – j’espère qu’ils peuvent tous entendre, parce que mes mots s’adressent à chacun d’entre eux – je pense aux vers de Parouïr SEVAK, dans le poème qu’il a consacré à KOMITAS, honoré sur ce monument comme le symbole qu’il est de l’âme arménienne :
« Soudain les méandres de l’exil mortel, / Le sentier des pleurs / Devient un chemin de rassemblement ; / L’envol de la chute devient un élan ».
De la chute à l’élan, en passant par les pleurs : c’est toute l’histoire du peuple arménien depuis la tentative de destruction systématique dont il a été victime en 1915 que le poète résume. Tout avait été fait, pourtant, pour anéantir ce peuple, avec tous ses espoirs.
Dans la nuit du 23 au 24 avril 1915, à Constantinople comme dans d’autres grandes villes, la fleur de l’Arménie, ses représentants les plus cultivés, les plus intégrés à la société – des poètes, des médecins, des religieux comme KOMITAS – sont arrêtés, torturés et pour la plupart assassinés.
Ce crime s’inscrit dans une longue lignée. Pour ne remonter que de quelques années, il y a eu 1894, il y a eu 1909, des Arméniens massacrés par un pouvoir de plus en plus hostile aux minorités.
Il y a eu, encore plus près dans le temps, janvier 1915, les conscrits arméniens sortis des rangs de l’armée, dans laquelle ils combattaient pourtant loyalement, pour être farouchement exécutés.
Mais c’est avec le « dimanche rouge », celui du 24 avril 1915, que la machine génocidaire commence sa marche méthodique et continue. De toutes les villes, de tous les villages arméniens sortent des files d’hommes, de femmes et d’enfants, chassés de leur terroir millénaire parce que le parti au pouvoir, qui
pourtant promettait le progrès, impose sa conception ethnique et religieuse de l’unité.
La plupart des hommes sont rapidement menés à l’écart, et ne reviendront plus. Leurs femmes et leurs enfants entament une marche, de l’aube au crépuscule, vers les déserts de Syrie et de Mésopotamie. Ceux qui échappent aux ravins de la mort et aux coups de l’Organisation spéciale continuent, titubant, jusqu’aux camps de concentration où les attendent la faim, la soif et la maladie.
Au total, entre avril 1915 et juillet 1916, 1,5 millions de personnes rejoignent la destination que leur avait assignée un télégramme venu de la capitale : « le néant ».
Mais le peuple arménien n’est pas anéanti. Certains ont été prévenus à temps par un fonctionnaire humain et désobéissant ; d’autres ont été recueillis par un Kurde ou un Yézidi qui n’a pas toléré le massacre. D’autres encore ont trouvé en eux-mêmes, dans la vitalité millénaire de leur peuple, les ressources pour ne pas tomber.
Au nom des morts, au nom de l’Arménie, au nom de la vie, les survivants vont de l’avant. Les dizaines de milliers d’entre eux qui arrivent en France se rassemblent bientôt autour d’un journal dont le titre dit tout : HARATCH, « En avant ! » Ils s’installent, travaillent, s’intègrent. Ils apportent un concours décisif à la Résistance, comme Missak et Mélinée MANOUCHIAN, dont les dépouilles reposent désormais au Panthéon. Leurs enfants n’oublient rien des mélodies de leur patrie mais les apportent à leur pays d’accueil, comme
Michel LEGRAND et Charles AZNAVOUR. Les Arméniens, en restant eux-mêmes, permettent à la France d’être davantage elle-même.
Mais pour aller de l’avant, il faut honorer le passé. Il faut, selon les mots de l’historienne Claire MOURADIAN, « offrir une sépulture aux morts ». Obtenir la reconnaissance du génocide, l’enseigner à chaque génération, lutter contre le révisionnisme et les discours de haine. Dans ce combat, l’Arménie aura
toujours la France à ses côtés.
Pour aller de l’avant, il faut aussi que l’Arménie soit en paix et en sécurité. La France continuera à agir résolument en faveur d’une paix juste et durable dans le sud Caucase, dans le plein respect de l’intégrité territoriale et de la souveraineté des États. Elle salue l’annonce de l’aboutissement des négociations sur le traité de paix entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. Plus rien ne s’oppose désormais à sa signature et à sa ratification. Nous formons le vœu qu’elles puissent intervenir dans les meilleurs délais et que la situation des
prisonniers et des détenus trouve une issue favorable.
La France sera toujours aux côtés de l’Arménie, sa « sœur d’Orient » comme l’appelait Anatole FRANCE, dans sa lutte pour sa souveraineté, son intégrité territoriale et sa sécurité. Car elle sait que c’est un combat pour la paix. C’est pourquoi nous nous félicitons du renforcement de la coopération entre nos deux pays dans des secteurs stratégiques pour l’Arménie, comme en matière de défense.
À l’heure où les ambitions impérialistes se réveillent, à l’heure où les tensions identitaires se ravivent, à l’heure où la sécurité et la diversité du monde n’ont donc plus rien d’une évidence, la France et l’Arménie unissent leurs efforts et leurs voix pour appeler au respect du droit international et des droits de l’homme.
J’ai cité tout à l’heure Le clocher qui sans cesse résonne de Parouïr SEVAK. Ce clocher, tous les 24 avril, sonne pour nous le glas, en mémoire du premier génocide de l’Histoire. Mais il sonne aussi le tocsin du combat pour la liberté et la justice, auquel nos deux pays, ensemble, répondront toujours présents. »

Les discours achevés, la marche vers les Champs Elysées a pu commencer.

Reportage photo Lydia Kasparian

 

 

Nor Haratch

25 avril 2025

 

PARIS – Charjoum : La commémoration du génocide des Arméniens et l’hommage à la Résistance arménienne

 

La lutte mémorielle et politique menée par le mouvement Charjoum s’inscrit dans une volonté profonde de commémorer le génocide des Arméniens tout en honorant la résistance passée et présente du peuple arménien. Face aux menaces contemporaines qui pèsent sur l’Arménie après l’Artsakh, Charjoum a organisé une commémoration distincte le 19 avril 2025 au cimetière du Père-Lachaise à Paris, revendiquant une approche authentique et indépendante de la mémoire collective arménienne. Cette démarche témoigne d’une volonté de réappropriation de l’histoire arménienne par ses descendants, loin des récupérations politiques, tout en établissant un lien direct entre les souffrances historiques et les défis actuels auxquels fait face la nation arménienne. Sur la question spécifique du génocide des Arméniens, Charjoum revendique fermement la justice et se positionne pour un processus d’entière réparation. Cette position déterminée reflète la volonté du mouvement de ne pas se contenter de commémorations symboliques, mais d’œuvrer concrètement pour une reconnaissance pleine et des réparations effectives pour les crimes commis contre le peuple arménien.

L’approche de Charjoum concernant les commémorations du génocide des Arméniens se démarque volontairement des manifestations organisées par les institutions communautaires traditionnelles. Le mouvement critique ouvertement ce qu’il qualifie de « récupération politicienne » et d’« appauvrissement des revendications » dans les commémorations officielles.

Cette volonté de proposer une alternative s’est manifestée lors des commémorations précédentes, notamment en 2022, où Charjoum avait déjà organisé un recueillement au cimetière du Père-Lachaise tout en participant également aux marches « unitaires », malgré ce qu’ils ont décrit comme des « manœuvres pour nous évincer de ces rassemblements ». Cette double démarche illustre la position du mouvement : participer à l’effort collectif de mémoire tout en préservant son identité et ses revendications propres.

Pour le 110e anniversaire du génocide des Arméniens, Charjoum a organisé une cérémonie commémorative le samedi 19 avril 2025 à 14h au cimetière du Père-Lachaise à Paris. Le choix de ce lieu n’est pas anodin puisqu’il abrite la statue du Général Antranik, figure emblématique de la Résistance arménienne, inhumé dans ce cimetière en 1927.

Après une minute de silence à la mémoire des Arméniens massacrés par les Turcs en 1915 et les quelque 5000 soldats arméniens tués par les Azéris avec l’aide des Turcs et des mercenaires, lors de la dernière guerre de 44 jours, l’un des fondateurs de Charjoum, Loris Toufanian, a pris la parole et a souligné : « …des masses arméniennes opprimées et aliénées de l’empire ottoman, a surgi le Général Antranik. C’est à la suite d’un génocide pourtant parfaitement orchestré, et qui devait réduire les Arméniens au silence, qu’a jailli Soghomon Tehlirian… malgré la vie d’exil en diaspora pour les rescapés du génocide, Kourken Yanikian a de nouveau posé la question arménienne… »

Puis il a continué : « …en dépit de la situation dramatique, nous trouverons le moyen de nous relever, comme nous nous sommes déjà relevés par le passé. Et pour que nous nous relevions, il nous faut repenser collectivement le peuple arménien, par et pour lui-même, ne pas attendre du pouvoir, quel qu’il soit, prendre notre destin entre nos mains, considérer qu’il n’y a pas d’ordre établi acceptable s’il consiste en la disparition des nôtres. Nous nous relèverons si nous sommes déterminés à rejeter ceux qui jouent le rôle d’anesthésiant du peuple arménien, pour briser sa capacité à se révolter. »

Et enfin il a conclu : « Aujourd’hui, nous rendons hommage à celles et ceux qui ne se soumettent pas, à celles et ceux qui n’acceptent pas le sort qui est réservé à l’Arménie, à celles et ceux qui ne s’adaptent pas… À tous les résistants et les résistantes, à tous les Missak et toutes les Mélinée Manouchian qui protègent le Syunik en ce moment. Nous rendons aussi hommage à tous les futurs Noubar Ozanyan et les prochains Monté Melkonian. »

Puis, alors qu’un interlude musical d’une jeune Arménienne qui jouait un air mélancolique de Komitas résonnait, les participants déposaient des œillets devant la statue d’Antranik avant d’aller se recueillir devant un autre héros arménien, Aram Basmadjian, un des membres du Commando VAN de l’ASALA ayant effectué la prise d’otages du 24 septembre 1981 au consulat général de Turquie à Paris.

La particularité de cette commémoration réside dans sa double dimension : elle vise à honorer la mémoire des victimes du Génocide tout en rendant hommage aux résistants d’hier et d’aujourd’hui.

Le choix de se recueillir devant la statue du Général Antranik revêt une importance symbolique notable. Considéré comme un héros de la Résistance arménienne, Antranik incarne « la mobilisation des volontaires et le sursaut populaire dans une période où le génocide des Arméniens n’en finissait plus ».
À travers cette figure, Charjoum honore la Résistance qui s’est organisée face à l’extermination systématique des Arméniens à partir de 1894, en 1915 et dans les années suivantes.

Pour Charjoum, la commémoration du génocide ne relève pas uniquement du devoir de mémoire envers le passé, mais s’inscrit dans une continuité avec les défis contemporains auxquels fait face le peuple arménien. Le mouvement établit un parallèle explicite entre les événements historiques et la situation actuelle en déclarant : « Aujourd’hui, la politique raciste et néo-ottomane de la Turquie et de l’Azerbaïdjan rappelle tristement cette période et démontre que le processus d’extermination des Arméniens n’est pas terminé. Ces deux États continuent de chasser les Arméniens de leur terre. »

Au-delà des commémorations, Charjoum s’engage activement dans des actions concrètes de soutien envers l’Arménie et l’Artsakh, comme la fourniture de matériel aux soldats volontaires engagés dans la défense du territoire arménien contre « l’invasion de l’armée azerbaïdjanaise dirigée par la Turquie ». Cette aide comprend notamment « des drones de reconnaissance et d’appui » ainsi que des paquetages composés « d’un sac de couchage, d’une trousse complète de 1er secours, d’une boussole, d’une lampe torche » et d’autres équipements essentiels.

Le mouvement a également organisé des initiatives humanitaires, comme le camp « Lumières d’Artsakh » destiné aux enfants touchés par la guerre, ou encore la distribution de colis alimentaires dans plusieurs villages d’Arménie. Ces actions témoignent de l’engagement concret de Charjoum au-delà des commémorations symboliques, incarnant ainsi la continuité entre mémoire, résistance et solidarité actives.

Par sa position indépendante et ses revendications sans concession, le mouvement Charjoum offre une voix alternative dans le paysage des organisations arméniennes, répondant aux attentes de ceux qui souhaitent une approche plus directe et moins institutionnalisée de la Cause arménienne.

Schanth Vosgueritchian

Photos : Bardig Kouyoumdjian

 

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USA – CANADA

 

NAM ( Nouvelles d'Arménie)

25 avril 2025

 Trump refuse de qualifier les massacres arméniens de génocide

 

Jeudi, le président américain Donald Trump a refusé de qualifier de génocide les massacres d’Arméniens perpétrés en 1915, rompant ainsi avec la politique de son prédécesseur Joe Biden et s’attirant les vives condamnations d’un important groupe arméno-américain.
Trump a préféré utiliser l’expression arménienne « Meds Yeghern », ou « grand crime », pour commémorer le 110e anniversaire du début des massacres dans l’Empire ottoman.
« Aujourd’hui, nous commémorons le Meds Yeghern et honorons la mémoire de ces âmes merveilleuses qui ont souffert dans l’une des pires catastrophes du XXe siècle », a-t-il déclaré dans un communiqué. « À partir de 1915, un million et demi d’Arméniens ont été exilés et marcher vers la mort dans les dernières années de l’Empire ottoman. En ce jour du souvenir, nous nous joignons à nouveau à la grande communauté arménienne d’Amérique et du monde entier pour pleurer les nombreuses vies perdues. »
Trump a également évité d’utiliser le mot « génocide » pendant son premier mandat présidentiel, suivant l’exemple des précédents présidents américains. En revanche, Biden a qualifié de génocide le massacre des Arméniens ottomans pendant la Première Guerre mondiale tout au long de son mandat.
De plus, les deux chambres du Congrès américain ont adopté à l’unanimité des résolutions sur le génocide en 2019, après des décennies de lobbying de la part de groupes de défense des Arméniens américains. L’un de ces groupes, le Comité national arménien d’Amérique (ANCA), a condamné le « recul honteux de Trump sur la reconnaissance et la commémoration du génocide arménien par les États-Unis », qui, selon lui, a eu lieu sous « la pression turque ».
« L’omission du président Trump n’est pas une erreur diplomatique, mais plutôt un recul délibéré face à la vérité et un signal dangereux de la tolérance des États-Unis à l’égard des violences anti-arméniennes actuelles », a déclaré Aram Hamparian, directeur exécutif de l’ANCA, dans un communiqué. « Elle reflète le bilan honteux de silence et de complicité de sa première administration. »
Mais l’Assemblée arménienne d’Amérique a minimisé la déclaration de Trump, affirmant qu’elle « ne constitue pas un changement de politique américaine puisque les pouvoirs législatif et judiciaire ont déjà clairement affirmé les faits historiques ». Elle a également fait valoir que le président américain avait utilisé une « définition du génocide tirée du dictionnaire ».
« Nous restons déterminés à travailler ensemble pour empêcher un second génocide contre le peuple arménien, alors que l’Azerbaïdjan continue de menacer la sécurité de l’Arménie et que 23 otages arméniens connus sont toujours détenus injustement à Bakou », a déclaré le directeur de l’Assemblée, Bryan Ardouny. « L’Assemblée exhorte donc vivement l’administration à mettre en œuvre l’engagement pris l’année dernière par le président Trump de protéger les chrétiens arméniens qui « ont été horriblement persécutés et déplacés de force en Artsakh ».

 

Reprinted with permission from RFE/RL Copyright(c)2007 Radio Free Europe / Radio Liberty, Inc.1201 Connecticut Ave, t N.W. Washington DC 20

 

NAM ( Nouvelles d'Arménie)

25 avril 2025

 

Le Premier ministre canadien émet un message à l’occasion de la commémore le 110e anniversaire du génocide des Arméniens et rappelle le déplacement forcé des Arméniens du Haut-Karabakh

Le premier ministre canadien et chef du Parti libéral, Mark Carney, a commémoré par un message le 110e anniversaire du génocide arménien, rendant hommage aux victimes de l’atrocité de 1915 et attirant l’attention sur les souffrances persistantes des Arméniens du Haut-Karabakh.

La déclaration de Mark Carney a été diffusée par le Parti libéral du Canada.

« Ce 24 avril, je me joins à des dizaines de milliers d’Arméniens canadiens et à des millions d’Arméniens du monde entier pour commémorer le 110e anniversaire du génocide arménien », indique le communiqué.

Il a également noté que 1,5 million d’Arméniens ont été tués dans des atrocités systématiquement planifiées et exécutées par l’Empire ottoman.

« À l’occasion du 110e anniversaire du génocide arménien, nous rendons hommage à ceux qui ont péri et réfléchissons à leurs histoires afin qu’elles ne soient jamais oubliées », a souligné le Premier ministre canadien.

Il a également adressé des mots de soutien aux survivants du génocide arménien, soulignant qu’ils ont eu le courage de surmonter les incroyables difficultés de leur vie et de construire leurs communautés et leurs institutions.

Mark Carney a fermement condamné le déni du génocide et a souligné l’importance de reconnaître les injustices historiques dans un contexte de préoccupations persistantes en matière de droits de l’homme dans la région.

« Malgré les 110 ans écoulés, ce génocide continue d’être activement nié par ses auteurs, et le peuple arménien continue d’être victime de persécution et d’oppression. Le déplacement forcé de plus de 120 000 Arméniens autochtones du Haut-Karabakh, après des mois de blocus illégal qui les ont privés de leurs droits les plus fondamentaux, en a tragiquement témoigné en septembre 2023.En commémorant cette journée importante, nous nous souvenons de ceux qui ont perdu la vie et nous nous engageons à bâtir un Canada plus fort et plus tolérant, exempt de discrimination et de haine », peut-on lire dans la déclaration.

 

Krikor Amirzayan

 

 

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TURQUIE – AZERBAÏDJAN

 

NAM ( Nouvelles d'Arménie)

25 avril 2025

Erdogan a envoyé un message ce 24 avril où il présente ses condoléances… »morts pendant des moments difficiles de la Première Guerre mondiale »

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a envoyé un nouveau message à l’occasion de ce 24 Avril, jour de commémoration du génocide des Arméniens.

Comme l’a rapporté le journal arménien d’Istanbul « Agos », le message d’Erdogan a été lu lors d’un service dédié à la commémoration des victimes du génocide arménien à l’église arménienne de Saint-Vardanants à Istanbul.

Erdogan, comme toujours, a indiqué dans son message de condoléances qu’il sympathisait avec les Arméniens de l’Empire ottoman morts pendant les moments difficiles de la Première Guerre mondiale et leurs descendants.

Il convient de noter que depuis 2012, le président turc envoie des messages au contenu similaire le 24 avril où il parle de « malheurs et de douleurs réciproques » entre Arméniens -pourtant génocidés- et Turcs. Un négationnisme d’Etat qui continue.

 

Krikor Amirzayan

 

 

Nor Haratch

24 avril 2025

 

AZERBAÏDJAN – Au procès de Ruben Vardanian, place aux « victimes du terrorisme des mines » pour étoffer l’arsenal accusatoire

 

Le procès de Ruben Vardanian, homme d’affaires et ancien ministre d’État du Haut-Karabakh, s’est poursuivi le mardi 15 avril à Bakou. Rappelons que Vardanian fait face à une litanie d’accusations soi-disant en vertu du Code pénal azerbaïdjanais, allant des « crimes contre la paix et l’humanité » au
« terrorisme » et autres « crimes graves ».

La séance du jour a été marquée par l’audition de personnes présentées comme des « victimes de mines », selon les médias azerbaïdjanais qui n’ont pas manqué d’insister sur la mise en scène : “La majorité des témoins se sont présentés au tribunal appuyés sur des béquilles ou des cannes”, rapportent-ils pour dramatiser la situation.

Dans une chorégraphie judiciaire soigneusement orchestrée, ces témoins ont relaté les circonstances des accidents dont ils auraient été victimes en fixant directement Ruben Vardanian, comme pour l’incriminer personnellement dans ces incidents, bien qu’aucun lien direct n’ait été établi entre l’accusé et la pose de mines.

La prochaine audience a été fixée au 29 avril.

Liste des accusations portées contre Ruben Vardanian selon les médias azerbaïdjanais : Planification, préparation et conduite d’une guerre d’agression • Déportation et déplacement forcé de populations (si, si… ils ont osé … après tout…) • Persécution • Disparition forcée de personnes • Détention arbitraire en violation du droit international • Torture • Recours à des mercenaires • Violation des lois et coutumes de guerre • Infraction aux normes du droit humanitaire international en période de conflit armé • Homicide volontaire • Tentative d’homicide volontaire • Entrepreneuriat illégal • Terrorisme • Financement du terrorisme • Constitution d’une organisation criminelle • Possession illégale d’armes à feu, munitions, explosifs et dispositifs • Menaces contre la sécurité aérienne • Tentative de prise de pouvoir par la force et de modification de l’ordre constitutionnel • Création de formations armées illégales • Franchissement illégal de la frontière azerbaïdjanaise. ■

 

 

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JERUSALEM

 

Nor Haratch

24 avril 2025

 

Le drapeau de l’Artsakh dans la cathédrale de Jérusalem

 

Le 19 avril, à la veille de la fête de Pâques, le Feu sacré a été allumé dans la basilique du Saint-Sépulcre à Jérusalem.

Dans une vidéo diffusée sur Internet, on peut voir des prêtres arméniens arborer le drapeau de l’Artsakh depuis l’un des balcons de la cathédrale. ■

photo : D.R.

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