La France & d’autres alliés de l’Ukraine ont essayé de compenser l’ arrêt de ce renseignement crucial, mais leurs moyens ne peuvent se comparer avec le système américain, produit d’un investissement dans la durée, de dispositifs imposants et coordonnés.
Des investissements massifs ont accéléré aux Etats-Unis l’Intelligence Artificielle que les besoins en analyse du renseignement nourrissent et dont elle se nourrit.
La question du renseignement européen est absente.
A l’heure du réarmement des pays membres de l’Europe, la question du système de renseignement est absente alors que les industriels de l’armement espèrent beaucoup des besoins qui se dessinent.
Il n’y a pas réellement d’industriels (du service de renseignement) qui portent ce marché discret et multiformes.
Le sujet est évité car un système de renseignement, à la hauteur des enjeux sécuritaires et comparable à celui des Etats-Unis, imposerait de régler une question politique, une question que le débat sur les armées a contourné aussi.
Et pourtant, un investissement massif dans un système de renseignement performant et donc communautaire doperait en Europe le développement de l’Intelligence Artificielle, ainsi que de nombreuses technologies sensibles, comme les capteurs ou la protection des données.
La faiblesse des systèmes de renseignement n’est pas le manque de moyens, mais qu’ils soient dispersés entre 30 dispositifs étanches
Aujourd’hui, les pays européens ont 30 systèmes de renseignement, conçus à la taille de leur jardin respectif et globalement étanches aux systèmes voisins.
Donc la question centrale d’un dispositif de renseignement puissant est d’en construire un seul en réunissant les ressources limitées et dispersées entre des systèmes différents qui savent à peine se parler et qui reproduisent autant de fois les coûts de développement et d’organisation.
Fédérer des systèmes existants serait une première étape, à condition d’aborder la question de l’autorité politique au service duquel ce dispositif sera organisé.
Comme Airbus qui est le challenger de Boeing dans le secteur de l’aéronautique, un système de renseignement puissant se mesure à sa taille, à sa capacité à fédérer et à industrialiser.
L’échelle serait donc européenne, tout du moins de « l’Europe » des pays qui se réuniraient enfin pour constituer un ensemble politique unissant ses moyens. Et la question politique de la réunion des moyens se pose en matière de renseignement, d’armement et de financement. A quand ce débat vital pour la sécurité et l’avenir ?
sources : JP D.
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