Le système de renseignement américain est un réseau complexe et redoutable d’analyse de données
C’est un dispositif global qui s’appuie sur une galaxie de satellites et des réseaux d’interception (à terre, en mer, dans les airs) qui permettent de récupérer des données gigantesques & confuses, qui vont de banalités sur les réseaux sociaux à des informations soi-disant confidentielles car elles transitent par des messageries réputées protégées qui indiquent surtout quoi écouter, Signal par exemple. Ces données comprennent aussi des suivis plus classiques, radar, photos, satellitaire ou humain.
Mais il faut interpréter, croiser et donner du sens à ces informations innombrables et parcellaires.
Ce sont ces capacités d’analyse qui sont l’autre facteur de performance de ce système de renseignement américain.
C’est un dispositif complexe « d’agences » aux compétences multiples et complémentaires – parfois même concurrentes – dont la grande difficulté est de se coordonner.
Les résultats de ce système de renseignement américain vont au-delà d’observer ce qui se passe, mais bien de prévoir et de « prévenir » dans tous les sens du terme.
Le renseignement américain est si puissant qu’il permet par exemple aux Ukrainiens d’anticiper les manœuvres russes, ce que l’armée russe va faire sur les 1 200 km de front et les 1 000 km de frontières directes, des tirs de missiles aux tentatives de percée du front. Ses performances, sans comparaison avec les 30 systèmes de renseignement soigneusement divisés des Européens, compensent (en partie) l’infériorité numérique de l’Ukraine par rapport à une armée quatre fois plus nombreuse.
Le renseignement est une clef de la guerre en Ukraine, Koursk en est la démonstration inverse
Bien sûr que l’approvisionnement en armements sophistiqués joue un rôle clef dans la résistance face à une armée russe, la deuxième du monde.
Mais Koursk a révélé que sans la puissance de ce renseignement américain – coupé en mars par le président américain Donald Trump – les forces militaires sont myopes : les Ukrainiens avaient réussi à s’emparer (par surprise… par rapport au renseignement russe) de quelques centaines de km2 en Russie même en août 2024, mais ils ont dû s’en retirer en moins d’une semaine dès lors qu’ils ne pouvaient plus anticiper ce que les militaires russes, cinq fois plus nombreux dans cette zone, entreprenaient contre eux.
Koursk est une affaire qui a causé des dégâts importants pour les Ukrainiens (pertes humaines, abandons de matériels et probablement des soldats capturés du fait de ce repli forcé), mais aussi du côté des alliés qui ont découvert à cette occasion – qu’au-delà de ses propos outranciers – Donald Trump a les moyens de les quitter. Quant aux soldats américains qui ont reçu l’ordre « d’aveugler » les Ukrainiens qu’ils soutenaient pourtant depuis des années ….. …
sources : JP D.
