A la fin du XIXe siècle et au début du XXe , dans l'Empire ottoman un citoyen sur
quatre étaient chrétiens, un taux de 25%. En 2025, le taux n'est plus que 0,23%.
Et ce qui est arrivé aux Arméniens est un génocide inachevé car l'état d'esprit des
dirigeants n'a que peu varié depuis 110 ans .
Les auteurs du Génocide n'ont jamais été condamnés ni par la Justice ni par la
conscience publique turque.
Lors de la fondation de la République, l'équipe des génocidaires, recyclés en
républicains ont accédé au pouvoir, pouvaient repartir à zéro et perdurer une
politique humaniste.
Les vies perdues ne reviendront pas mais, les biens usurpés des victimes
pourrait être restitués aux proches survivants avec des excuses, même
mi-sincères. Mais aucune mesure n'a été prise pour regretter les actes odieux.
Au contraire, la vérité a été niée et seule une excuse simulée a été explorée
afin de justifier les déportations qui, en réalité, étaient des itinéraires vers
les centres de mise à mort.
L'argument de l'Etat turc est; "Les Arméniens se sont rebellés et le gouvernement
"à fait ce qu'il fallait faire afin d'assurer la sécurité de l'Empire".
Depuis 110 ans , cette doctrine officielle est imposée à des générations
dans les manuels scolaires.
Les Arméniens, comme les Grecs sont devenus les ennemis de l'identité
turque et dans la société, « arménien » est perçu comme une injure.
Pour cette raison le génocide arménien perdure et la conscience du
Turc moyen empêche la possibilité d'une analyse humaniste lors des
crimes similaires.
L'esprit de l'Etat turc n'est pas prêt à changer sa position et c'est un
affront à l'histoire, à la conscience, à la raison, à la compassion, à
l'humanisme et au droit .
(*) Mehmet Efe Çapan , académicien turc exilé au Canada, professeur
de Relations Internationales à l'Université Memorial de St-Jean
(province de Terre-Neuve)
Zaven Gudsuz (ancien élève des collèges mekhitaristes d'Istanbul et de Sèvres)
diplômé d'économie de l'Université de Nantes.