il faut être deux pour danser le tango, et le deuxième danseur ne suit clairement pas le même rythme. L’Azerbaïdjan continue de présenter de nouvelles conditions préalables à l’Arménie.
-obtenir le plus de concessions possible avant de signer ?
Absolument. L’Arménie est la partie la plus faible, et lorsque la partie la plus faible se montre enthousiaste, la plus forte en profite : tactique classique : couper le salami en tranches, exigence après exigence.
Mais l’Arménie a-t-elle une alternative?
Pas vraiment, et pire encore, je ne pense pas que le gouvernement en envisage une. Pashinyan considère que c’est la seule option possible. L’opposition, en revanche, pourrait préférer une implication plus importante de la Russie. J’entends souvent parler du « retour de la Russie dans le Caucase du Sud », ce que je trouve étrange, car la Russie n’est jamais vraiment partie.
Pourtant, mettre tous ses œufs dans le panier de Moscou n’a pas bien fonctionné pour l’Arménie dans un passé pas si lointain. Les œufs se sont cassés.
C’est vrai, mais la question n’est pas vraiment de savoir si c’est une meilleure alternative. Il s’agit d’avoir une alternative, ou du moins de faire semblant qu’il y en a une, afin d’améliorer la position de négociation de l’Arménie et de sauver la face. À l’heure actuelle, l’Arménie est acculée, d’autant plus que la Géorgie se tourne vers Moscou. Si la Géorgie continue dans cette voie, la voie européenne de l’Arménie disparaîtra effectivement. Sans la Géorgie, il n’y a pas d’Europe pour l’Arménie……
Pour revenir à votre métaphore du tango : non….
sources : JP D., Eugene Kogan, expert en défense et sécurité pour l’Europe de l’Est et le Moyen-Orient à l’Institut de politique internationale de Vienne, qui vit en Géorgie depuis dix ans, à Radio Free Europe, service géorgien.
