C’est un signal adressé à la Russie, et le signe d’un temps où toutes les alliances sont remises en cause.
Par 64 voix pour et 7 contre, le parlement arménien a acté mercredi 26 mars la candidature de l’Arménie à l’entrée dans l’Union européenne.
Longue sera la route : accueil que réserveront les Vingt-Sept à cette demande,
objet en Arménie d’un referendum, autrement dit d’un soutien populaire inscrit dans la durée.
Mais le signal à la Russie est clair, l’Arménie veut s’émanciper de son puissant voisin et protecteur. Elle ne veut plus être un satellite de Moscou et entend, pour cela, diversifier ses partenariats
La défiance est née d’un sentiment de trahison. Les Arméniens reprochent à la Russie son manque de soutien face à l’Azerbaïdjan. Erevan et Bakou s’opposent depuis des décennies à propos du Haut-Karabakh, à majorité arménienne. Cette enclave séparatiste a été reconquise par l’Azerbaïdjan à l’automne 2023, sans que les 2 000 soldats russes présents n’interviennent. Moscou est pourtant l’alliée historique de l’Arménie, mais la Russie a trop à faire ailleurs, en l’occurence en Ukraine.
Depuis lors, les armes se sont tues. L’Arménie et l’Azerbaïdjan viennent de s’engager sur un accord de paix – qui reste encore à finaliser. Mais le départ forcé des 150 000 Arméniens du Haut-Karabagh pèse sur la société arménienne, alimente l’instabilité politique et accroit la défiance vis à vis de Moscou, désormais perçue davantage comme une menace que comme une garantie de sécurité….
sources : Le Monde, JP D.
photo : D.R.
