Manifestation de la jeunesse turque à Ankara

« Nuit de la démocratie » en Turquie : 300 000 manifestants…(plusieurs dizaines de milliers selon Mapchecking)

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En Turquie, R.T. Erdogan ne veut pas perdre son temps avec des « spectacles de l’opposition »

Des rassemblements se sont tenus dans 40 provinces pour dénoncer des accusations montées de toutes pièces contre le maire d’Istanbul, qui arrêté mercredi matin, comme une centaine de ses proches.

« Nous sommes ici avec 300 000 personnes », a clamé Özgür Özel, le chef du Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), auquel appartient M. Imamoglu, devant l’hôtel de ville d’Istanbul, où le parti avait convié la foule .(plusieurs dizaines de milliers de personnes selon l’outil de comptage Mapchecking).  »  Désormais, personne ne doit s’attendre à ce que le CHP fasse de la politique dans des salles ou des bâtiments. Désormais, nous sommes dans la rue et sur les places », a-t-il prévenu.  Le ministre de la justice, Yilmaz Tunç, a qualifié d’« illégaux et inacceptables » les appels répétés de l’opposition à manifester.

Et de trois. Pour la première fois depuis le coup d’Etat militaire de 1980, trois leaders de formations politiques de l’opposition sont détenus par les autorités turques. Après le dirigeant prokurde Selahattin Demirtas, condamné à quarante-deux ans de prison en 2024, puis le président d’un petit parti d’extrême droite, Ümit Özdag, arrêté en janvier pour « insulte envers le président », Recep Tayyip Erdogan, les autorités du pays s’en sont pris, mercredi 19 mars, au maire d’Istanbul, Ekrem Imamoglu, principal rival et véritable bête noire du chef de l’Etat.

Le conseil de l’ordre des avocats d’Istanbul  a été dissous , le bâtonnier démis de ses fonctions.

Survenue quatre jours avant sa désignation, dimanche, comme candidat à l’élection présidentielle du Parti républicain du peuple (CHP), la plus importante formation de l’opposition turque, l’arrestation spectaculaire chez lui, au petit matin, de cette figure politique, une des plus populaires de Turquie, a provoqué une onde de choc et une vague de colère inédite depuis les mouvements de contestations du parc Gezi, à Istanbul, en 2013. La nouvelle des arrestations, au même moment, de 105 de ses proches, élus et maires d’arrondissements CHP d’Istanbul, la plupart membres de sa garde rapprochée, a suffi à faire resurgir le spectre d’un nouvel épisode autocratique, dans un pays qui en a déjà trop connu.

Mobilisations spontanées

c’est la rue turque qui a manifesté sa plus vive réprobation. :des mobilisations spontanées se sont formées à Istanbul, & dans les villes du pays, comme Izmir (Smyrne), Mugla, Rize ou Trabzon (Trébizonde), pour dénoncer des accusations de « corruption » et de « terrorisme » montées de toutes pièces. A Ankara, un vaste sit-in s’est improvisé devant le ministère de la justice. Plusieurs départements d’universités ont débrayé.

A Istanbul, dans les rues de Fatih, cœur historique de la péninsule, plusieurs cortèges de la grande université d’Istanbul se sont mis en marche. A deux reprises, la foule des étudiants a réussi à repousser les barrages mis en place par la police.

Auparavant :

Dans une vidéo postée sur X, le maire d’Istanbul, de 53 ans, en train de s’habiller et de nouer sa cravate, dénonce la fouille de son domicile : « Des centaines de policiers sont arrivés à ma porte. La police fait irruption chez moi et frappe à ma porte. Je m’en remets à ma nation ». M. Imamoglu a ensuite été arrêté et conduit dans les locaux de la police.

« Les policiers sont arrivés juste après le sahur [le repas avant le lever du jour en cette période de ramadan]. Ekrem Bey a commencé à se préparer. (…) Ils ont quitté la maison vers 7 h 30 », a témoigné l’épouse du maire, Dilek Imamoglu, sur la chaîne privée NTV.

M. Imamoglu  (prononcer « Imamorlou » /fils d’Imam en turc) est accusé d’être « à la tête d’une organisation criminelle à but lucratif » dans le cadre d’une enquête pour corruption et extorsion, ainsi que « d’aide au PKK », le Parti des travailleurs du Kurdistan, ( » terroriste » pur Ankara, dans le cadre d’une deuxième enquête.

Des mandats d’arrêt ont été émis à l’encontre d’une centaine d’autres personnes, selon l’agence de presse étatique Anatolie. Tous les rassemblements et les manifestations ont été interdits jusqu’à dimanche par le gouverneur d’Istanbul et, selon la chaîne de télévision privée NTV, la station de métro de l’emblématique place Taksim, dans le centre d’Istanbul, est fermée. Avant son interpellation, M. Imamoglu avait prévu de rassembler mercredi ses partisans sur la rive asiatique d’Istanbul. En outre, l’accès aux réseaux sociaux est ralenti….

sources : agence Anadolu (Anatolie) , Le Monde , AFP , Chaîne NTV , l’outil en ligne de comptage de foule Mapchecking ,  JP D.

photo : manifestantes lors d’une précédente manifestation à Ankara / D.R.

 

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