Une planète est un corps céleste orbitant autour du Soleil ou d’une autre étoile, possédant une masse suffisante pour que sa gravité la maintienne en équilibre hydrostatique, c’est-à-dire sous une forme presque sphérique, et ayant « nettoyé le voisinage de son orbite », c’est-à-dire éliminé tout objet de taille comparable se déplaçant sur son orbite ou sur une orbite proche. Par extension, on qualifie parfois aussi de planètes les objets libres de masse planétaire ou tout objet qui est un grand corps astronomique arrondi n’étant ni une étoile, ni son vestige.
La théorie actuellement reconnue au sujet de la formation des planètes est celle de l’hypothèse de la nébuleuse, selon laquelle un nuage moléculaire — la nébuleuse solaire dans le cas du Système solaire — gravitationnellement instable s’effondre pour former une étoile ainsi qu’un disque protoplanétaire ; ce dernier peut ensuite donner lieu à la création de planètes par l’accumulation progressive de matière sous l’effet de la gravitation, un phénomène nommé accrétion. Selon la définition des planètes actuellement reconnue, le Système solaire compte au moins huit planètes : les planètes telluriques Mercure, Vénus, la Terre, et Mars, puis les planètes géantes Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune. Elles possèdent toutes une atmosphère planétaire — bien que celle de Mercure soit très ténue et qualifiable d’exosphère — et certaines partagent des caractéristiques communes telles que la présence de calottes glaciaires, de saisons, de volcanisme, de cyclones, ou de tectonique. Toutes, sauf Vénus et Mars, génèrent un champ magnétique planétaire et toutes, sauf Mercure et Vénus, possèdent des satellites naturels. Par ailleurs, chacune des quatre planètes géantes est en outre entourée d’un système d’anneaux de poussières et d’autres particules, dont le plus proéminent est celui de Saturne.
Le mot planète provient du grec ancien πλανήτης, planếtês signifiant « en mouvement », par opposition aux étoiles fixes. Ce terme désigne initialement le Soleil, la Lune, et les cinq points mouvants observés à l’œil nu, à savoir Mercure, Vénus, Mars, Jupiter et Saturne. Ces planètes ont historiquement des associations religieuses ou culturelles, qui se retrouvent par exemple dans leur dénomination d’après la mythologie romaine ou dans le nom des jours de la semaine. Ptolémée fut l’un des premiers à essayer de comprendre leur formation et leur trajectoire, en venant à la conclusion que toutes étaient en orbite autour de la Terre selon un mouvement déférent et épicyclique. Par la suite, l’idée que les planètes tournent autour du Soleil, l’héliocentrisme, est suggérée à plusieurs reprises puis confirmée par les observations de Galilée utilisant les premières lunettes astronomiques. La liste des planètes a fortement varié au gré des découvertes et des nouvelles définitions en astronomie, la Terre n’étant par exemple considérée comme une planète que depuis l’acceptation de l’héliocentrisme au cours du XVIe siècle ou Cérès considérée comme une planète après sa découverte avant d’être reclassée comme astéroïde à la suite de la découverte des nombreux objets de la ceinture d’astéroïdes. Au début du XXIe siècle, la découverte de gros objets dans la ceinture de Kuiper et notamment de Éris, estimé plus grand que Pluton — qui était alors considérée comme une planète —, pousse l’Union astronomique internationale à conclure d’une définition précise.
La définition des planètes de l’Union astronomique internationale date de 2006, en même temps que l’introduction du terme de « planète naine » pour désigner les objets célestes répondant aux critères d’une planète sauf à celui du nettoyage de leur orbite. On compte actuellement cinq planètes naines dans le Système solaire avec, par ordre d’éloignement au Soleil : Cérès, Pluton, Hauméa, Makémaké, et Éris. Cependant, cette liste est susceptible d’être élargie avec un certain nombre de planètes naines potentielles.
Pour des raisons techniques, la définition de l’Union astronomique internationale n’est pas employée pour les exoplanètes, les planètes situées en dehors du Système solaire. Il est estimé que le nombre d’exoplanètes dans notre galaxie, la Voie lactée, est d’au moins 100 milliards, et plus de cinq mille sont découvertes. On compte par exemple les Jupiter chauds, des planètes géantes orbitant près de leur étoile comme 51 Pegasi b, ou encore des super-Terre, ayant une masse intermédiaire entre la Terre et les planètes géantes comme Gliese 876 d. Si plusieurs exoplanètes ont été trouvées en orbite dans la zone habitable autour de leur étoile, la Terre est dans l’état des connaissances humaines la seule planète de l’Univers à abriter la vie.
Étymologie
Le substantif féminin[1],[2],[3] « planète » est emprunté[1],[2], par l’intermédiaire[1] du latin planeta[2],[3],[note 1], au grec ancien πλανήτης, planếtês, pris de l’expression πλανήτης ἀστήρ, planếtês astêr, qui désigne un « astre en mouvement » ou « astre errant », par opposition aux étoiles (les « étoiles fixes ») qui apparaissent immobiles sur la voûte céleste.
Ce mouvement apparent, repéré en suivant la planète dans le ciel d’une nuit à l’autre, a été observé très tôt par les hommes de toutes les civilisations, mais sa complexité est longtemps restée un mystère pour les astronomes jusqu’à son identification à la résultante des courses elliptiques de la Terre et des autres planètes autour du Soleil.
Si les planètes du Système solaire sont visibles la nuit dans le ciel, c’est parce qu’elles réfléchissent la lumière du Soleil, contrairement aux étoiles qui brillent par elles-mêmes.
Histoire du concept
L’idée de l’existence de « planètes » évolue au cours de l’histoire de l’astronomie, passant de lumières considérées comme divines à l’Antiquité aux objets connus précisément de façon contemporaine. Le concept s’est également étendu pour inclure des objets non seulement dans le Système solaire, mais aussi dans des centaines d’autres systèmes planétaires extrasolaires. Les ambiguïtés inhérentes à la définition des planètes donnent aussi lieu à de nombreuses controverses scientifiques.
Cinq planètes du Système solaire étant visibles à l’œil nu depuis la Terre — Mercure, Vénus, Mars, Jupiter et Saturne —, elles sont connues depuis l’Antiquité et ont un impact important sur la mythologie, la cosmologie religieuse et l’astronomie ancienne. Les astronomes notent en effet comment certaines lumières se déplacent dans le ciel nocturne, par opposition aux étoiles fixes qui maintiennent une position relative constante dans le ciel. Dans la Grèce antique, en Chine, à Babylone, et généralement dans toutes les civilisations anciennes, il est pensé presque universellement que la Terre est le centre de l’Univers et que toutes les « planètes » tournent autour d’elle. La raison de cette perception est principalement que les étoiles et les planètes semblent tourner autour de la Terre chaque jour et que les perceptions font que la Terre, solide et stable, semble ne pas être en mouvement mais plutôt au repos.
Définition
La définition d’une planète telle que reprise ci-dessus dit en substance qu’un corps doit présenter une masse d’au moins 5 × 1020 kg et un diamètre d’au moins 800 km pour être considéré comme une planète[4].
Pour le dictionnaire, dont les définitions n’ont qu’une valeur académique et non scientifique, une planète est un « objet céleste compact, dépourvu de réactions thermonucléaires (ou anciennement : sans lumière propre), gravitant autour du Soleil ou, par extension, d’une étoile ».
En 2003, Sedna avait déjà été décrétée par les médias comme étant la dixième planète du Système solaire, mais beaucoup d’astronomes étaient réticents pour lui accorder ce statut. En fait, les astronomes n’étaient pas unanimes sur la définition d’une planète et l’UAI a donc tranché la question.
Jusqu’en 2006, la National Academy of Sciences américaine définissait une planète comme étant un corps de moins de deux masses joviennes gravitant autour d’une étoile. Mais cette définition ne tenait pas compte des récentes découvertes, dont celles de (136199) Éris (en 2005), de (90377) Sedna et autres objets de la Ceinture de Kuiper.
Distinguer planète et étoile
Classiquement, le terme « planète » s’oppose à celui d’« étoile ». Planète et étoile diffèrent en ceci que l’énergie lumineuse rayonnée par une planète ne provient pas de son sein propre mais de l’étoile autour de laquelle elle gravite (toute planète émet des rayonnements électromagnétiques, généralement dans l’infrarouge en raison de sa faible température). Même si cette opposition entre production et réflexion de lumière garde une part essentielle de sa pertinence, elle pose quelques problèmes conceptuels de définition.
Ce qui aujourd’hui distingue le plus utilement le concept de planète et celui d’étoile est le mode de formation :
- la formation d’une étoile résulte de l’effondrement d’une sphère de gaz ;
- la formation d’une planète résulte de l’agrégation de poussières dans un disque, suivie ou non d’une accrétion gazeuse, en fonction de la masse du noyau.
Les planètes
Bien qu’elles n’émettent pas de lumière visible, les planètes produisent un peu d’énergie détectable en infrarouge (IR). Pour la Terre, vu de l’espace, ceci est environ 4 000 fois moins que ce qui est reçu du Soleil. Le phénomène est plus important pour Jupiter, Saturne et Neptune. Dans l’infrarouge, elles renvoient 2 à 2,5 fois plus d’énergie qu’elles n’en reçoivent du Soleil[5].
Théoriquement, il existe des planètes qui n’orbitent autour d’aucune étoile. Formées autour de ces dernières, elles peuvent être libérées de leur lien gravitationnel par diverses interactions gravitationnelles. De telles planètes, dites « planètes flottantes » ne reflètent la lumière d’aucune étoile. Le , l’Institut de planétologie et d’astrophysique de Grenoble a annoncé la découverte probable d’une planète de cette catégorie, appelée CFBDSIR 2149-0403[6].
Au sein du Système solaire, les planètes ont une orbite elliptique qui est, à l’exception de Mercure, quasi circulaire et dont le Soleil est situé à l’un des foyers. En première approximation, les planètes orbitent toutes dans un même plan nommé écliptique. L’écliptique est inclinée de sept degrés par rapport au plan de l’équateur du Soleil. Les planètes orbitent toutes dans la même direction, dans le sens contraire de celui des aiguilles d’une montre lorsque regardées du dessus du pôle nord du Soleil[7].
Les étoiles
Les étoiles les plus petites, les naines brunes, n’ont jamais été assez massives pour engendrer un processus de fusion thermonucléaire en leur sein, à part les plus massives qui brûlent le deutérium de leur enveloppe pendant quelques dizaines de millions d’années avant de se refroidir. Les naines brunes rayonnent un grand nombre de milliards d’années mais pas selon le processus classique (proton/proton ou CNO) ; elles n’appartiennent pas de ce fait à la séquence principale.
n connaît avec certitude l’existence de huit planètes dans le Système solaire. En Occident elles sont chacune nommées d’après un dieu romain, y compris la Terre qui renvoie à la déesse Tellus (Terra mater), et on leur associe un symbole astronomique, voire astrologique. Par ordre croissant d’éloignement du Soleil, ce sont :
- Mercure (symbole
) ;
- Vénus (
) ;
- Terre (
/
) ;
- Mars (
) ;
- Jupiter (
) ;
- Saturne (
) ;
- Uranus (
) ;
- Neptune (
).
Une neuvième planète pourrait également exister, à une distance bien supérieure aux autres planètes connues[9].
Les planètes du système solaire peuvent être divisées en trois catégories :
- les planètes telluriques : Mercure, Vénus, la Terre et Mars ;
- les géantes gazeuses : Jupiter et Saturne ;
- les géantes de glaces : Uranus et Neptune.

Pour se souvenir de l’ordre, une méthode courante est de mémoriser une phrase mnémotechnique comme « Me Voici Toute Mignonne, Je Suis Une Nébuleuse »[10], les initiales de chaque mot suivant celles des planètes, classées par distance en partant du Soleil. Celle donnée ici est une adaptation de la phrase « Me Voici Toute Mignonne : Je Suis Une Nouvelle Planète », écrite à l’époque où on considérait Pluton comme une planète.
En effet, historiquement, Pluton, comme (1) Cérès, a été considérée comme une planète depuis sa découverte. Puis les astronomes ont reconsidéré ce statut en constatant qu’il s’agissait d’un objet d’un type relativement courant découvert depuis les années 2000. Ils ont requalifié Pluton le car on a découvert d’autres objets transneptuniens de taille comparable dans la ceinture d’astéroïdes extérieurs, comme (136199) Éris (paradoxalement on hésitait alors à qualifier cet objet de dixième planète, et on le désignait alors par son nom de code Xéna car la décision sur le nom était trop lourde de responsabilité au cas où il serait qualifié de planète).
Nom | Diamètre équatorial[a] |
Masse[a] | Demi-grand axe (UA) |
Période de révolution (années) |
Inclinaison sur le plan équatorial du Soleil (°) |
Excentricité de l’orbite |
Période de rotation (jours)[c] |
Satellites | Anneaux | Atmosphère | |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Planètes telluriques | Mercure | 0.382 | 0.06 | 0.387 | 0.24 | 3.38 | 0.206 | 58.64 | — | non | négligeable |
Vénus | 0.949 | 0.82 | 0.723 | 0.62 | 3.86 | 0.007 | -243.02 | — | non | CO2, N2 | |
Terre[b] | 1.00 | 1.00 | 1.00 | 1.00 | 7.25 | 0.017 | 1.00 | 1 | non | N2, O2 | |
Mars | 0.532 | 0.11 | 1.523 | 1.88 | 5.65 | 0.093 | 1.03 | 2 | non | CO2, N2 | |
Géantes gazeuses | Jupiter | 11.209 | 317.8 | 5.203 | 11.86 | 6.09 | 0.048 | 0.41 | 79 | oui | H2, He |
Saturne | 9.449 | 95.2 | 9.537 | 29.46 | 5.51 | 0.054 | 0.43 | 82 | oui | H2, He | |
Géantes de glaces | Uranus | 4.007 | 14.6 | 19.229 | 84.01 | 6.48 | 0.047 | -0.72 | 27 | oui | H2, He |
Neptune | 3.883 | 17.2 | 30.069 | 164.8 | 6.43 | 0.009 | 0.67 | 14 | oui | H2, He | |
Nomenclature des planètes traditionnelles
Les noms des planètes du Système solaire sont attribués par les commissions de l’Union astronomique internationale (UAI). Le noms antiques des cinq planètes sont des noms de divinités de la mythologie gréco-latine. Mais cette manière de nommer les astres vient de Mésopotamie, qui liait chaque objet céleste à un dieu[11],[12].
source : wikipedia