En fait la Turquie a reconnu le génocide (mais le terme n’était pas encore créé) , des Arméniens , en condamnant à mort les génocidaires

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Mais les  les dédommagements des victimes ne fut pas prononcé.

Les « Réparations » restent  donc encore à être chiffrées formellement , et versées aux descendants des victimes du « génocide »,  et à la République d’Arménie (orientale) , héritière des 6 vilayets de l’Arménie (occidentale) dans l’Empire ottoman devenu la Turquie.

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Les procès d’Istanbul de 1919-19201,2,3,4, appelées aussi les cours martiales ottomanes de 1919-1920, ou le Procès des Unionistes, sont des cours martiales à Istanbul qui se tiennent après l’armistice de Moudros dans l’Empire ottoman en 1919 et 1920, au cours desquelles des dirigeants du Comité Union et Progrès (CUP), regroupant les Jeunes-Turcs ainsi qu’un certain nombre de fonctionnaires, sont jugés sur différents chefs d’accusations, dont le massacre d’Arméniens au cours du génocide arménien, ainsi que celui de Grecs (génocide grec pontique) et des Assyriens (génocide assyrien) au cours de la Première Guerre mondiale. Les tribunaux s’appuient notamment sur les travaux de la commission Mazhar5, établie le  par le sultanMehmed VI et présidée par Hasan Mazhar.

Procès

Session des cours martiales du 3 avril 2019.

La cour a notamment reconnu que l’intention du CUP était d’éliminer « physiquement » les Arméniens de la Turquie, ce qui peut être interprété comme une reconnaissance du caractère génocidaire du massacre des Arméniens sous leur gouvernement, même si le terme, qui n’existait pas encore, ne fut pas utilisé  de façon formelle6.

Liste des condamnés exécutés :

  • Mehmed Kemal, ancien gouverneur de la province de Yozgat, condamné à la pendaison
  • Abdullah Avni, commandant de la gendarmerie d’Erzincan, condamné à la pendaison
  • Behramzade Nusret, gouverneur de Bayburt, condamné à la pendaison

Condamnés à mort par contumace :

Tous les condamnés à mort reçoivent une fatwa du cheikh al-Islam au nom de Mehmed VI avant leur exécution, la loi prévoyant qu’on ne peut exécuter un musulman sans une fatwa du sultan-calife7. C’est aussi une façon pour Mehmed VI de montrer sa désapprobation des condamnés à mort et légitimer sa position, à la fois face à sa situation intérieure et face aux puissances occidentales qui ont gagné la Première Guerre mondiale7.

Ces condamnés étant alors en fuite, ce sont des activistes arméniens de la Fédération révolutionnaire arménienne, Soghomon Tehlirian, Missak Torlakian,  qui « exécutent » les peines hors cadre juridictionnel au cours de l’opération Némésis.

Le CUP fut dissous et ses avoirs confisqués. Toutefois, aucun dédommagement des victimes ne fut prononcé.

Les Alliés critiquèrent néanmoins le procès pour son manque de transparence. La cour martiale reçut notamment des pressions dans le contexte des manifestations contre l’occupation grecque de Smyrne en 1919, la conduisant à libérer 41 suspects sur les 120 mandats d’arrêt.

Les Britanniques, décidés à juger tous les responsables, déportèrent plus d’une centaine de suspects sur Malte, dans l’optique d’organiser un procès en bonne et due forme, mais face aux exigences du nouveau gouvernement provisoire de Mustafa Kémal (dit Ataturk)  opposé à tout jugement, ils acceptèrent de les relâcher contre des prisonniers de guerre britanniques entre 1921 et 1922. Compte tenu de la sympathie d’Atatürk pour son mouvement d’origine, les suspects jeunes-turcs ne furent jamais inquiétés dans la Turquie post-ottomane.

Une partie des accusés est considérée comme des héros de l’histoire de la Turquie depuis Mustafa Kemal Atatürk, à l’instar de l’exemple très marquant de Mehmed Kemal, premier condamné à mort des cours martiales dont la tombe est devenu un mémorial national8.!!!!!!

Notes et références

  1. (en) Vahakn N. Dadrian, « Genocide as a Problem of National and International Law: The World War I Armenian Case and Its Contemporary Legal Ramifications », THE YALE JOURNAL OF INTERNATIONAL LAW,‎ , The history of the 1921-1922 Leipzig trials was remarkably similar to that of the 1919-1921 Istanbul trials (lire en ligne [archive])
  2. « Shakir, Bahaeddin [archive] », sur encyclopedia.1914-1918-online.net(consulté le )
  3. (en) Suzan Meryem Rosita AlJadeeah et Sait Çetinoğlu« The 1915 Genocide in the Post-war Ottoman Press and in Parliamentary Records (1918–1919) », dans Mass Media and the Genocide of the Armenians, Palgrave Macmillan UK, (ISBN978-1-349-56606-8DOI10.1007/978-1-137-56402-3_8lire en ligne [archive])p.146–179
  4. Theodor Meron, « Reflections on the Prosecution of War Crimes by International Tribunals », The American Journal of International Lawvol. 100, no 3,‎ p.551–579(ISSN0002-9300lire en ligne [archive], consulté le )
  5. Annette BeckerHamit BozarslanVincent DuclertRaymond Kévorkian, Gaïdz Minassian, Claire MouradianMikaël Nichanian et Yves TernonLe génocide des Arméniens : Cent ans de recherche 1915-2015, Armand Colin, , 406 p.p.119-120
  6. Raymond H. Kévorkian, « La Turquie face à ses responsabilités », Revue d’Histoire de la Shoahvol. 177178, no 1,‎ p.166-205(ISSN1281-1505lire en ligne [archive], consulté le )
  7. ↑ Revenir plus haut en :a et b(tr) Nejdet BilgiErmeni tehciri ve Boğazlıyan kaymakamı Mehmed Kemal Bey’in yargılanması, KÖK Sosyal ve Stratejik Araştırmalar Vakfı, (ISBN975-7430-23-4 et 978-975-7430-23-0OCLC47840157)
  8. (tr) « Kaymakam Mehmet Kemal kimdir? 1915 Ermeni tehcirinde idam sehpasına çıkarıldı [archive] », sur karar.com(consulté le )

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