Sir L : artiste & humaniste

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« Vous ne connaissez sans doute pas l’oeuvre de l’artiste Sir L. , mon mari décédé en octobre 2019. Poète et autodidacte, il a exposé en Europe, à la Galerie Nationale à Erevan, et à l’invitation des Japonais, à l’Exposition Universelle de Aïchi, où ses tapis d’artiste, laine, noués main à Tcharentsavan, signés et numérotés /7, ont reçu un accueil magnifique.

Un oncle qu’il aimait beaucoup vivait en Californie, mais nous n’avons jamais voyagé aux USA. J’ai encore beaucoup de très beaux dessins et quelques pastels de Sir L. 

Vous trouverez plus d’information sur le site
www.sir-L.fr

Mon mari a organisé de belles actions pour l’Arménie: Art SOS Arménie, une vente aux enchères humanitaire, avec Me Cornette de Saint Cyr, le montant de la vente a permis à l’UMAF de créer à l’Hôpital Erebouni de Erevan le premier service ORL pour enfants. Il a ensuite organisé pour la commémoration du 80è anniversaire du génocide des Arméniens l’exposition COULEURS DE LA VIE, avec 100 artistes internationaux travaillant en France, à la Bibliothèque Nationale à Paris, pour demander à F.Mitterrand la reconnaissance du génocide, exposition si extraordinaire qu’elle a été invitée en Europe pendant 2 ans, Madrid, Andorre, Prague, etc..

Il faut mentionner également ses 11 tapis d’artiste,  noués à Tcharentsavan, un atelier crée par un antiquaire français d’origine arménienne, Garbis Jafalian, qui a eu l’idée superbe de créer un atelier de tapis contemporains, en faisant travailler pour les cartons des artistes arméniens exclusivement, Sir L. étant le seul de la diaspora.

Je dispose encore de 6 tapis, 2 ont été vendus à l’Exposition Fleurs d’Arménie.

 

Elisabeth Guérineau


photo : Elisabeth Guérineau


Sir L., pseudonyme de Lévon (ou Léon) Aradian, né à Beyrouth le  et mort à Paris le , est un peintredessinateurpastelliste et lithographe français.

Il défend le « Nouveau Classicisme », un mouvement qu’il a contribué à codifier et fédérer autour de l’idée d’un art de sentiment populaire et d’un langage accessible à tous.

Biographie

Sir L. est né à Beyrouth en 1932 dans une famille arménienne. Son père, rescapé du génocide arménien, s’était engagé en 1915 dans l’Armée française d’Orient. Sa mère était née à New York.

Sir L. a fait ses études chez les jésuites au lycée français de Beyrouth. En 1951, il arrive à Paris pour y poursuivre ses études à la Sorbonne. Dans les années 1950, il est actif dans les milieux littéraires et artistiques de Saint-Germain-des-Prés. Il voyage à pied pour découvrir la France et l’Europe, fait de multiples petits métiers (ramasseur de fraises dans les champs, laveur de vaisselle en Suède, déchargeur de camions aux Halles à Paris ou modèle à l’École des beaux-arts) et fréquente les ateliers de Jean LurçatFernand LégerOssip ZadkineChana OrloffGermaine Richier et l’Académie Julian.

En 1972, il se voue au dessin et à la peinture. Il participe à un grand nombre de salons : Salon d’automneSalon ComparaisonsSalon de mai, Figuration critique et le Salon d’art contemporain de Montrouge. Dans les années 1970, c’est au Salon de la jeune peinture qu’il fédère les groupes « La Peinture pour qui ? », « Imaginaires de peintres et imageries populaires », « Crises » et « Classicismes et Réalismes ».

Dans les années 1980, il est le codificateur et le rassembleur d’un mouvement nommé « Nouveau Classicisme », qui regroupe une cinquantaine de peintres figuratifs1, à l’écart des modes et des courants officiels2,3,4.

L’esthétique que défend Sir L. est « une peinture de sentiment populaire »5, car « l’art a d’abord pour fonction de représenter les mentalités et les émotions fondamentales, les visions du monde des groupes humains en un langage qui leur soit compréhensible »5.

Il est aussi en 1990 à l’initiative de l’exposition « Couleurs de la vie », qui réunit 100 artistes internationaux6 à la mémoire des victimes du génocide arménien et de tous les génocides du XXe siècle. Car l’art est pour Sir L. « l’antidote aux horreurs de notre temps ». L’exposition présentée d’abord à Paris, à la Bibliothèque nationale de France, circule ensuite en Europe, notamment au musée d’Art moderne de Madrid et à la Galerie nationale de Prague, à l’invitation du président Václav Havel.

L’artiste a participé à plus de 300 expositions d’art contemporain dont une trentaine d’expositions personnelles, en Allemagne, Andorre, Arménie, Belgique, Corée du Sud, Espagne, France, Grèce, Italie, Pays-Bas, Suède, Suisse et République Tchèque.

Ses tapis d’artiste7 ont été présentés à l’Exposition universelle d’Aïchi au Japon en 2005.

Il meurt le  à Paris8.

Œuvres dans les collections publiques

Andorre

Arménie

Belgique

France

Publications

  • « Qui est mécène », in: Les artistes comme lumpen mécènes, Paris, éd. Derivery Dupré Perrot D.D.P., 1982.
  • « Modernité et Modernisme », préface du catalogue Classicismes et Réalismes d’une génération l’autre, Paris, éd. Les Hauts de Belleville, 1989.
  • « Classicismes et réalismes au présent », préface du catalogue de l’exposition, Paris, galerie Alain Blondel, 1986.
  • « Couleurs de la vie, un message de solidarité », préface au catalogue de l’exposition Couleurs de la Vie, Paris, Madrid, Andorre, Prague, Châteauroux, 1990-1991.
  • « Suivez la flèche », Sir L. Bazaroff, Paris, Éditions André Balland, 1971.

Notes et références

  1.  parmi lesquels : Caballero, Carron, Alfred Courmes, Pierre Edouard, Philippe Garel, Kreienbuhl, Mayo, Olivier O. Olivier, Theimer, Claude Yvel, Moreno Pincas,Van Hove.
  2.  Gérard XurigueraLes Figurations de 1960 à nos jours, Mayer, , p. 257 :

    « Peu de galeries ou d’institutions plaident pour cette peinture dont les spécificités accordent la primauté au contenu figuratif, à l’affirmation de la fonction sociale, humaine et humaniste de l’image peinte, à la recherche de sa lisibilité par le plus grand nombre […] »

  3.  Patrick le Nouëne, Catalogue de l’exposition « Réalismes et Imagerie », MJC Les Hauts de Belleville, Paris, 25 novembre 1982 – 22 décembre 1982, Préface :

    « un groupe […] de peintres [dont il faut] appréhender les prétentions et l’originalité d’un parti autre face aux attitudes dominantes et aux intransigeances qui en imposent dans le domaine artistique. »

  4.  Jean Poucet, Catalogue de l’exposition « Classicismes et Réalismes au présent », Galerie Blondel, Paris, 13 novembre 1986 – 15 janvier 1987, Préface :

    « Mais loin de ces grands rassemblements muséaux où les seuls mots d’ordre sont démesure, dérision, refus, rupture, extravagance, est-il encore aujourd’hui des peintres qui parlent du monde de chacun ? Ignorés des commentateurs, scrutateurs, observateurs, conservateurs de toute espèce […] ils sont un peu dispersés, rarement regroupés, mais ils ont leurs galeries et leurs amateurs. C’est parmi bien d’autres, une quarantaine de ceux-là qui furent choisis pour cette exposition inhabituelle dans le cours normal de la programmation actuelle. »

  5. ↑ Revenir plus haut en :a et b Sir L., Modernité et Modernisme, Les Hauts de Belleville, , préface au catalogue « Classicismes et Réalismes d’une Génération l’Autre »
  6.  parmi lesquels Alechinsky, Ben, Carzou, Chu Teh Chun, Cremonini, Olivier Debré, Arshile Gorky, Imaï, Jiri Kolar, Georges Mathieu, Monory, Zoran Music, Luc Peire, Rebeyrolle, Soto, Soulages, Tapies, Viera da Silva, Velicovic, Wolf Vostell. Cf le catalogue de l’exposition : Couleurs de la vie. Cent artistes témoignent pour l’homme, Bibliothèque nationale,  – .
  7.  Jean-Pierre Mahé, Les tapis de Sir L. : nœuds de laine et genèse du monde, Bourges, , Préface au catalogue de l’exposition « Tapis de fleurs ».
  8.  « Disparition de Lévon Aradian, dit SIR L [archive] », sur armenews.com (consulté le ).
  9.  data.bnf.fr [archive].
  10.  musée Saint-Vic [archive].

Annexes

Bibliographie

  • La Grande Encyclopédie de la sexualité, tomes 4,7 et 8, Paris, éd. Edilec, 1980-1981.
  • Gérard XurigueraRegard sur la peinture contemporaine, Paris, éd. Arted, 1983.
  • F. Parent et R. Perrot, La Jeune Peinture, une histoire, Paris, édition J.P., 1983.
  • Raymond Perrot, Les Cent et Une Théories de l’Art, Paris, édition D.D.P., 1984.
  • Gérard XurigueraLes Figurations de 1960 à nos jours, Paris, éd. Mayer, 1985.
  • Chen Ying Teh, Les Nouvelles Figurations à Paris, Taïwan, édition Artist, 1985
  • Chen Ying Teh, L’Art moderne à Paris, Taïwan, édition Artist, 1986
  • Chen Ying Teh, Classicismes et réalismes, Taïwan, édition Artist, 1987
  • Chen Ying Teh, Couleurs de la vie, Taïwan, édition Artist, 1990
  • Gérard XurigueraLe Dessin, le Pastel, l’Aquarelle dans l’art contemporain, Paris, éd. Mayer, 1987.
  • Couleurs de la vie. Cent artistes témoignent pour l’homme, Bibliothèque nationale,  – .
  • Chahen Katchatrian, Artistes arméniens en France, Erevan, éd. Anahid, 1991.
  • Gérard Xuriguera : Regard sur la peinture contemporaine, Paris, éd. Arted, 1992, p. 157.
  • « Le Libertinage, une passion de liberté », Cahiers Roger Vailland, reproductions p. XII.
  • Sarane AlexandrianRevue Supérieur Inconnu, premier trimestre 2000.
  • Sarane AlexandrianRevue Supérieur Inconnu, deuxième trimestre 2000.
  • Jean-Marie Tasset : « SIR L., Ciels et Fleurs en Berry », in SIR L., [cat. expo], Saint-Amand-Montrond, éd. Musée Saint Vic, 2001.
  • Jean-Pierre Mahé, « Les tapis de SIR L.: noeuds de laine et genèse du monde », 2006
  • Francis Parent et Raymond Perrot, Le Salon de la jeune Peinture, une histoire (1950-1983), éd. Imd-Patou, 2016.

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