Le système juridique turc et la culture qui entoure ses institutions étatiques
divisent les citoyens en trois catégories depuis la fondation de la République
en 1923.
En 1924,lors des discussions d’un article concernant la citoyenneté au Parlement,
un député exprime clairement la politique xénophobe et raciste du pouvoir:
« Notre véritable citoyen est un musulman sunnite dont la langue maternelle
est le turc « .
La deuxième catégorie est celle des Alevis (chiites favorables à la laïcité) et les
autres musulmans non turcs tels Kurdes et Circassiens.
On trouve dans la classe la plus basse les Chrétiens et les Juifs. Il est impossible
aux membres de cette catégorie de progresser et de devenir des citoyens
égaux. Ils ne sont pas considérés « l’un des nôtres » mais « des étrangers
mécréants parmi nous ».
L’historien Taner Akçam compare le régime turc qui est un apartheid au système
des castes indiens.
En 1924, l’un des artisans du Génocide arménien, leministre des Finances,Abdulhalik
Renda déclare au Parlement: » Nous rendrons la vie aussi difficile que possible à
ceux qui ne nous appartiennent pas. ».
Au début de la République, la politique d’expulsion forcée des Chrétiens, en
particulier celle des Arméniens est menée avec violence dans les provinces
de l’Est , éloignées des observateurs occidentaux. La France a également
été invitée à déporter les Arméniens qu’elle avait installés dans le nord de
la Syrie.
On estime entre 20 000 et 30 000 Arméniens émigrés en Syrie au cours de
cette période .Les biens arméniens ont été confisqués en faisant signer aux
déportés des documents en échange de leurs prétendues dettes fiscales.
La présence arménienne en Syrie est donc associée aux afflux des réfugiés
rescapés des massacres.
A la veille de la guerre civile en Syrie on comptait environ 120 000 Arméniens
dont 70 000 à Alep où le mouvement islamiste HTS, avec le concours d’Ankara,
s’est emparé du pouvoir en décembre dernier.
La percée record des mouvements islamistes pose de nombreuses questions
sur le futur de la communauté arménienne. Pour le moment il existe une
stupéfaction générale mais pas de vague migratoire.
Ankara espère que Trump va retirer ses soldats(900) en Syrie , et (2500) en
Irak laissant un vide qui lui permettra de devenir un acteur décisionnaire
dans la région en partenariat avec Israël.
Les perspectives d’avenir sont inquiétantes pour les communautés
arméniennes de Syrie et du Liban avec leurs églises et écoles .
Zaven Gudsuz zaven471@hotmail.com ancien élève des collèges mekhitaristes d’Istanbul & de Sèvres
diplômé d’économie de l’Université de Nantes en France
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