Vingt ans après le lancement de la nouvelle monnaie turque es inégalités se sont accrues, la pauvreté a augmenté et l’économie envoie d’inquiétants signes de faiblesse.
Le PIB s’est contracté de 0,2 % au troisième trimestre 2024. C’est le second recul trimestriel d’affilée, signifiant l’entrée dans une récession technique.
l’inflation s’est élevée, en décembre 2024, à 44,4 % sur un an.
Les économistes indépendants ont calculé l’inflation à 83,4 % sur les douze derniers mois et à 2,34 % pour le seul mois de décembre 2024. Des chiffres vertigineux,.
Après le deuxième (une première pour le chef de l'Etat) tour de la présidentielle de 2023, Recep Tayyip Erdogan s'est décidé à changer de cap., vu le manque patent de liquidités et l’épuisement du système de clientélisme mis en place par le pouvoir.
Réélu, le président a rappelé Mehmet Simsek, & accepté un resserrement monétaire.
Entre juin 2023 et mars 2024, la banque centrale a relevé son taux directeur de 8,5 % à… 50 %. …
Inégalités : le nombre de millionnaires turcs (en euros ou en dollars) s’est accru ces dernières années. Il devrait même augmenter de 43 % d’ici à 2028 . Les restaurants de luxe bondés et le doublement du nombre de Lamborghini et de Bentley vendues en Turquie en 2023 et en 2024 sont la face visible de cette expansion.
Les pauvres s’appauvrissent. Les salariés à revenu fixe sont confrontés à « la sécurité alimentaire, le transport et le chauffage, ce qui n’était pas le cas dans les années 2000 et 2010 ». La retraite, elle, a pratiquement disparu. Les mensualités sont si faibles (l’augmentation en janvier des retraites dans la fonction publique a été fixée entre 12 % et 16 %) que la plupart des retraités vivent de petits jobs ou d’apports familiaux.
Alors explosion sociale ou fuite en avant militaire internatiuonale ? Recep Tayyip Erdogan a-t-il le choix ?
sources : JP D. , l’Institut statistique de Turquie (TUIK) ,Groupe de recherche sur l’inflation , la banque UBS
photo : D.R.