1 Nouvel Hay Magazine

Perfide Albion…

Le journaliste Thierry Meyssan avait dévoilé , en 2020, le plan de guerre  du Pentagone en

Artsakh Haut-Karabagh, ndlr)  qui a été doublé par Londres,

Le plan initial américain prévoyait de pousser Ankara de laisser massacrer une partie de la 

population arménienne puis intervenir afin de renverser R.T. Erdogan et établir une paix à

l'américaine dans le Caucase.

Mais Londres a profité de la confusion créée par l'élection présidentielle américaine pour

doubler Washington.

La Grande Bretagne a utilisé le moyen d'éloigner la Russie de l'espace du conflit reprenant

sa politique du XIXe siècle :  s'allier aux Turcs face a l'Empire russe.

Et quand Moscou s'est apercu des manœuvres diplomatiques de Londres, il a imposé, début

novembre 2020, un cessez-le-feu afin de stopper un scenario de massacres.

La Grande Bretagne pensait que récupérer l'Artsakh pourrait lui permettre de saper 

l'influence russe dans la Caucase et puis dans toute l'Asie Centrale .

Londres  a aidé la Turquie à transférer les djihadistes en Azerbaïdjan , non pour tuer les 

Arméniens, mais les Russes.

A la fin du conflit de 44 jours suite de la défaite des Arméniens I. Aliyev a jubilé avec les

Britanniques qui ont acquis de nouvelles concessions pour British Petroleum . (*)

 

A époque de la première République arménienne, entre 1918 et 1920, la Grande

Bretagne a imposé aux Alliés de céder l'Artsakh à  l'Azerbaïdjan.

La citation de Lord Curzon (**) exprime bien la disposition de Londres envers les

Arméniens  :  " Le pétrole prévaut sur le sang arménien".

En 1920, le Alliés se méfiant des kémalistes devenus provisoirement  pro-soviétiques

afin d'obtenir armes et aide financière ont  voulu un espace tampon, en l'occurrence

l'Arménie , entre l'Occident et les Soviets. Et a cet effet , la Grande Bretagne a offert

à l'Arménie une aide militaire insignifiante . Mais l'engagement de Mustafa Kemal (grand recycleur des génocideurs turcs, ndlr) d'adopter une politique économique libérale  pro-occidentale a rendu les Arméniens  sans intérêt et inutiles comme alliés.

L'Arménie a été contrainte de signer  un traité de capitulation avec les Kémalistes,

reconnaissant , de jure, l'annexion turque des territoires ancestraux arméniens.

Pour un Arménien de proclamer "God save the King" ne peut être ni sincère ni loyal.

 

(*) "Haut Karabagh, victoire de Londres et d'Ankara" Réseau Voltaire  24 nov 2020

(**) Secrétaire d'Etat britannique aux Affaires Etrangères (1859-1925)

 

Zaven Gudsuz   zaven471@hotmail.com  (ancien élève des collèges mekhitaristes d'Istanbul et de Sèvres)

diplômé d'économie de l'Université de Nantes en France.

 

photo : pixabay

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Thierry Meyssan est le petit-fils du colonel Pierre Gaïsset, observateur militaire de l'ONU et président de la Commission d'armistice Israël-Liban 2. Il est le fils de Michel Meyssan, ancien conseiller municipal de Bordeaux et proche de Jacques Chaban-Delmas.

Élevé dans le milieu de la bourgeoisie bordelaise catholique (sa mère dirigeait les œuvres interdiocésaines de la région Aquitaine3, il milite dans sa jeunesse dans le mouvement chrétien du Renouveau charismatique4 et manifeste un vif intérêt pour les questions religieuses au point de suivre des études de théologie au séminaire d'Orléans. Une photo publiée en 1986 dans le magazine catholique La Vie, le montre au milieu d'une foule de fidèles rassemblés devant le balcon du pape (Paul VI à l'époque) à la Pentecôte 1975 5.

Dans les années 1980, il s'affirme homosexuel et libre-penseur, tournant le dos à son éducation catholique. Il se sépare de son épouse, avec laquelle il s'était marié en 1976. Le mariage religieux est reconnu nul par le Vatican en 1990, au terme d'une longue enquête 5,6,7.

Il est le père de Raphaël Meyssan, illustrateur, auteur d'un roman graphique en trois tomes, Les Damnés de la Commune. Il diffuse les mêmes convictions politiques que son père 8.

En 2012, Thierry Meyssan s'exile en Syrie 9.

Engagement associatif et politique

1989-2002 : Projet Ornicar et lutte contre l'extrême-droite

En 1989, Thierry Meyssan crée le projet Ornicar, destiné à « lutter contre les discriminations fondées sur la sexualité »10. Cette association participe à la rédaction du rapport Roth au Parlement européen11, négocie avec des organisations intergouvernementales le statut des fonctionnaires internationaux gays et lesbiennes12, et fait inscrire la dépénalisation de l'homosexualité au sommet de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (CSCE).

Thierry Meyssan devient rédacteur en chef du mensuel d’information internationale Maintenant en 1994. En , il fonde lRéseau Voltaire, dont l'objectif déclaré est la « défense de la liberté d'expression et de la laïcité »13. Cette association publie des enquêtes remarquées sur l'extrême droite14 (en particulier sur le service d'ordre du Front national, qui mène à une enquête parlementaire).

À partir de 1994, il est également secrétaire national du Parti radical de gauche (PRG)15,16,17. De 1996 à 1999, il est coordinateur suppléant du Comité national de vigilance contre l'extrême droite, créé à l'initiative du PRG, qui rassemble chaque semaine les 45 principaux partis politiques, syndicats et associations de gauche pour élaborer une réponse commune face à la montée de l'intolérance18.

Selon Gilles Alfonsi, militant du Parti communiste français et membre du Réseau Voltaire à cette époque, Thierry Meyssan était alors « franc-maçon, membre du Grand Orient de France », d'où il tirait une partie de sa légitimité19. En 1996, le Réseau Voltaire lui-même est décrit par Le Monde comme « un collectif de la mouvance franc-maçonne, qui "défend les libertés collectives et individuelles" »20.

Selon Alfonsi, le Réseau à l'époque « était approvisionné en informations par ses enquêtes propres et par des contacts – dont le président avait le monopole – au sein des ministères et des services de renseignement. »19 Meyssan était notamment en lien avec les Renseignements généraux, dont le directeur Yves Bertrand déclare dans ses carnets s'être « appuyé sur Thierry Meyssan et son réseau Voltaire pour faire passer quelques torpilles. »21

2002 : L'Effroyable Imposture

Article détaillé : L'Effroyable Imposture.

En , quelques mois après les attentats du , Thierry Meyssan publie le livre L'Effroyable Imposture, dans lequel il attribue leur responsabilité à « une faction du complexe militaro-industriel » des États-Unis. La publication du livre suscite un tollé dans la presse : dans un article du , le journal Libération qualifie Thierry Meyssan de négationniste22 ; le , dans un article intitulé Délires en ligne, le journal Impact Médecine le qualifie de révisionniste23.

Dans leur enquête consacrée aux coulisses de l'ouvrage, Guillaume Dasquié et Jean Guisnel identifient une source importante de Thierry Meyssan en la personne d'Hubert Marty-Vrayance, membre des RG 24. Celui-ci, longtemps proche d'Yves Bertrand, est décrit par plusieurs sources comme « sulfureux », « intenable », voire une « brebis galeuse » des services, et mis à l'écart en 25,26,27. Yves Bertrand lui-même le qualifie de « maniaque de la conspiration »27.

Chroniqué dans la presse étrangère et épuisé en France dès sa première semaine de publicationL'Effroyable Imposture touche un plus large public à partir de l'invitation de Thierry Meyssan à l'émission Tout le monde en parle de Thierry Ardisson14. En , le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) écrit à France Télévisions pour reprocher l'absence de recul critique des présentateurs lors du passage de Thierry Meyssan dans l'émission28. Copie de cette lettre est adressée à tous les médias audiovisuels sous convention. Depuis lors, Meyssan n'est plus invité sur les chaînes françaises.

Thierry Meyssan mène campagne pour que l'Assemblée générale de l'ONU ouvre une enquête internationale sur les attentats29, sans y parvenir. L'entreprise reçoit peu de soutien, en dehors de celui de la Ligue arabe et du Conseil de coopération du Golfe30,7.

En , Thierry Meyssan est déclaré persona non grata sur le territoire des États-Unis par le ministère de la Défense américain31. Selon une statistique du ministère de la Sécurité intérieure, datée de 2005, plus de 3 000 ouvrages ont été publiés dans le monde pour ou contre les assertions de Meyssan32,7.

Engagement « anti-impérialiste »

Selon Christophe Bourseiller, à partir de la guerre du Kosovo en 1999 « le Réseau Voltaire se transforme aussitôt en un outil de propagande anti-OTAN. Il édite ainsi un journal électronique quotidien qui diffuse les informations venues du côté serbe. Dès lors, l’antiaméricanisme l’emporte sur l’antifascisme33[source insuffisante]. En , Thierry Meyssan préside le colloque Axis for Peace, se présentant comme une réunion de diplomates, politiques, journalistes, venus débattre de la situation internationale et appeler à une mobilisation populaire internationale « en faveur du droit international et de la paix dans le monde » contre le courant néo-conservateur et l'impérialisme américain. La réunion rassemble environ 150 personnes venant de 37 pays.

Durant la guerre de l'été 2006, Thierry Meyssan se rend au Liban avec un groupe international34 comprenant Dieudonné et Alain Soral. Le transit via la Syrie est organisé par Frédéric Chatillon, ex-responsable du GUD 35.

Se présentant comme un radical, il déclare être prêt « à travailler avec tout le monde, à l’exception de ceux qui ont participé activement aux agressions impérialistes » et s'inspirer de Jean Moulin, qui « accepta de travailler avec tous ceux qui voulaient défendre la liberté, de l’extrême gauche à l’extrême droite ». Il déclare se sentir proche du Hezbollah en tant que principal réseau de résistance au Proche-Orient et éprouver beaucoup d’admiration pour son secrétaire général Hassan Nasrallah. Il met également en avant sa « contribution personnelle » à la révolution iranienne et ses « amitiés vénézuéliennes ».[source secondaire nécessaire]

Au cours de l'année 2007, Thierry Meyssan s'exprime sur les chaînes de télévision de nombreux pays : Al Dounia TV (Syrie), Al-Alam (Iran), Al Jazeera (Qatar), Al-Manar (Liban), Dubai TV (Émirats), GTRK (Kazakhstan), IRIB (Iran), KTR (Kirghizistan), New TV (Liban), NBN (Liban), PMR (Transnistrie), Russia Today (Russie), Sahar (Iran), SSC (Syrie), Telesur (Amérique latine), TSV (Transnistrie), Venezolana de Televisión (Venezuela). Certaines jouent le rôle d'officines de propagande officielle.

En , il publie une étude sur « l'offensive israélienne contre le Liban, en , et le remodelage du Grand Moyen-Orient », sous le titre L'Effroyable Imposture 2. L'ouvrage est d'abord diffusé en version arabe au Liban et en Syrie. En France, le livre est édité par une société spécialement créée par le groupe Alphée de Jean-Paul Bertrand et diffusé par la Sodis d'Antoine Gallimard. Pour Al-Manar, la chaîne de télévision du Hezbollah : « Tout homme politique libanais devrait avoir lu et médité L'Effroyable Imposture 2 avant de s'exprimer »36.

Thierry Meyssan décide de vivre au Liban en .

Le , il participe à une soirée spéciale consacrée aux attentats du  par la chaîne russe ORT, pour un débat suivant la diffusion du film Zéro enquête sur le  de l'eurodéputé italien Giulietto Chiesa37. A cette occasion, la première chaîne de télévision russe le présente comme « le principal dissident occidental » et insiste sur son exil38.

Par la suite, Thierry Meyssan travaille pour le magazine russe Profil39 et collabore à la chaîne de télévision libanaise al-Manar (chaîne du Hezbollah) et à des chaînes de radio et de télévision iraniennes40,41.

Le , Dieudonné annonce au journal Le Monde que Thierry Meyssan sera probablement son colistier pour les élections européennes. Meyssan n'a jamais répondu publiquement à cet appel. Il n'est, en fin de compte, pas présent sur la liste ; au demeurant, il ne réunissait pas les conditions d'éligibilité du fait de sa domiciliation hors de l'Union européenne42,43.

En 2010, Thierry Meyssan signe la pétition de Paul-Éric Blanrue pour l'abrogation de la loi Gayssot 44.

Conflits libyen et syrien de 2011

Lors de l'Intervention militaire de 2011 en Libye, Thierry Meyssan prend le parti du colonel Kadhafi et se rend à Tripoli pour soutenir le régime de ce dernier45 ; il écrit à l'époque ne pas croire « que Tripoli puisse tomber » ni « que le colonel Kadhafi soit menacé », tout en accusant les journalistes occidentaux d'espionnage. Fin août, il doit fuir la Libye à la chute de Kadhafi46.

Thierry Meyssan défend également le gouvernement syrien pendant la guerre civile syrienne. Il déclare notamment :

« Si ces observateurs [les observateurs de la Ligue arabe] font leur travail normalement, ils vont constater ce que le gouvernement syrien dit depuis longtemps et ce que toutes les personnes neutres qui se sont rendues sur place ont pu constater, qu'il y a un système de déstabilisation du pays avec des bandes armées qui viennent de l’extérieur, une guerre non conventionnelle qui est déjà effective, menée par des puissances occidentales dans ce pays, et qu'il n'y a pas du tout de soulèvement de masse et de répression. »

Ainsi Thierry Meyssan qualifie de « Contras » les opposants au président Bachar el-Assad, en référence aux « contre-révolutionnaires » du Nicaragua, financés par la CIA, dans les années 198047.

Thierry Meyssan joue son propre personnage dans un film de Mohammedreza EslamlooLa Boîte noire du . Le film tourné en anglais est présenté en version persane en Iran au 29e Festival du film de Fajr (). Ce long métrage est un des cinq films représentant l'Iran au Marché du film organisé en marge du 64e Festival de Cannes ()48,49.

En 2012, il s'installe à Damas, au prétexte de devoir s'exiler pour fuir de prétendues « tentatives d’assassinat du gouvernement français »9.

En 2013, Le Point souligne les liens étroits de Meyssan, désormais installé en Syrie, avec le gouvernement d'Assad, et le présente comme « conseiller particulier » du président syrien, dont il relaie la propagande de guerre50.

Déclarations diverses

  • Dans un livre paru en Italie en 200751 et dans un entretien paru en , Thierry Meyssan affirme que le département de la Défense des États-Unis aurait lancé un contrat contre lui et qu'il aurait été protégé par les autorités françaises sous la présidence de Jacques Chirac[source secondaire nécessaire].
  • En , il accuse le président Nicolas Sarkozy d'avoir été élu en cachant aux Français ses liens avec les casinotiers, la banque Rothschild et la CIA. Il présente ses imputations à l’Eurasian Media Forum au Kazakhstan, puis dans un article publié par l'hebdomadaire russe Profil52.
  • Le , Thierry Meyssan fait publier par le magazine russe Odnako un dossier où il remet en cause l'enquête de l'ONU sur l'assassinat de Rafiq Hariri, confiée par l'organisation au procureur allemand Detlev Mehlis. Meyssan présente des éléments nouveaux qui semblent impliquer l'Allemagne53.
  • Après le massacre de l'équipe du journal Charlie Hebdo en , Thierry Meyssan affirme que « les commanditaires les plus probables [de l’attentat] sont à Washington » car de véritables djihadistes « ne se seraient pas contentés de tuer des dessinateurs athées, ils auraient d’abord détruit les archives du journal sous leurs yeux »54. Deux mois après les attentats, Charlie Hebdo qualifie ces arguments de « farfelus » et « loufoques »55.

Critiques : désinformation, complotisme et propagande

Selon le ministère des Affaires étrangères américain, en 2005, Thierry Meyssan fait partie d'une liste de sources qui pratiquent une « désinformation antiaméricaine » dans le monde, et, en 2020, il est cité comme source dans un rapport sur les piliers de la désinformation et de la propagande russes56,57,58.

Thierry Meyssan est considéré comme une figure majeure du conspirationnisme9. Un dossier intitulé L'imposture Thierry Meyssan est publié par Conspiracy Watch, un site français qui se donne comme objectif de rendre compte du conspirationnisme et des théories du complot59. En 2005, Arte consacre une soirée Théma aux théories du complot, où Meyssan tient le premier rôle60,61. Un documentaire de Ted Anspach, intitulé Les Effroyables Imposteurs (2009, 45 minutes), dénonce les théories du complot en général et celles de Thierry Meyssan en particulier62.

La presse française est très virulente envers Thierry Meyssan. Le Laurent Joffrin qualifie Thierry Meyssan de négationniste dans l'Obs63. En 2012, L'Express qualifie Thierry Meyssan d'« assadolâtre certifié », qui « pérore sans désemparer sur les plateaux d'Al-Manar, la chaîne du Hezbollah libanais, ou de la télévision d'État syrienne, où il lui arrive d'accuser nommément tel reporter parisien de jouer les espions pour les services français ». Le journal résume à cette occasion le discours de Meyssan de « logorrhée délirante et narcissique » d'un homme dont le cas « relève au mieux de la psychanalyse »41. Le , l'hebdomadaire L'Express qualifie Thierry Meyssan de « maître à fausser »64.

Thierry Meyssan est critiqué par BFM TV pour « manipulation » d'une photo montrant la rencontre entre le sénateur John McCain et, selon lui, Abou Bakr Al-Bagdadi, le chef de l'État islamique, alors que l'image montre, selon BFM TV, non pas le soi-disant chef de Daech mais un traducteur dénommé Abou, habitant la banlieue d'Alep (en fait, les interlocuteurs du sénateur américain sont cinq commandants rebelles venant de différentes régions de Syrie) 65.

En 2022, alors qu'il assiste à une réunion de propagande visant à défendre Bachar el-Assad et Vladimir Poutine à Paris, StreetPress le qualifie de « spin doctor de la propagande anti-occidentale pour le compte du régime syrien »9.

Publications

Notes et références

 Le serment d'allégeance de Thierry Meyssan aux mollahs [archive]Conspiracy Watch, 28 février 2010.

  1.  Voir dédicace de L'Effroyable Imposture 2.
  2.  Jean Birnbaum, Raphaël Chevènement, La Face visible de l'homme en noir, Stock, 2006, 216 p., chap. 1 (« Thierry Meyssan, ou la télévision "sous influence" »)
  3.  La Vieno 2124, 15 mai 1986.
  4. ↑ Revenir plus haut en :a et b Nicolas Chevassus-au-Louis, Théories du complot, on nous cache tout, on nous dit rien (livre numérique Google), Éditions First, Paris, 2014, 151 p. (« Le cas Meyssan »)
  5.  Thierry Meyssan : le Réseau contre les réseaux [archive], sur le site de Transfert.net, consulté le 23 mars 2010.
  6. ↑ Revenir plus haut en :a b et c Qui est vraiment Thierry Meyssan ? [archive]ProChoixNews, 6 mai 2005, consulté le 27 mars 2015.
  7.  « Raphaël Meyssan, du révisionnisme post-11-Septembre à la mémoire de la Commune [archive] », sur Conspiracy Watch,  (consulté le )
  8. ↑ Revenir plus haut en :a b c et d Élie Guckert, « Thierry Meyssan et ses copains conspis réunis à Paris pour défendre Bachar et Poutine [archive] », sur StreetPress (consulté le ).
  9.  « Existe-t-il un lobby gay en France ? », Rebel, avril 1993.
  10.  « Le Parlement européen et les Gays », Rebel, août 1993.
  11.  Source : Conservatoire des Archives et des Mémoires LGBT, Fonds Thierry Meyssan, Dossier « Statut du personnel des organisations gouvernementales » [archive]. Comprend les correspondances auprès d'une centaine d'organisations intergouvernementales, notamment les agences de l'ONU. Porte principalement sur l'égalité du statut du conjoint par rapport aux couples mariés (indemnités d'expatriation, accès au comité du personnel (restaurant d'entreprise, cours de langues, etc.) et la création d'associations de personnels
  12.  Journal Officiel, 2 mars 1994.
  13. ↑ Revenir plus haut en :a et b Patrick Rogel, Interview de Thierry MeyssanIBnews, avril 2002.
  14.  Jacqueline Remy, Le charlatan de l'info [archive]L'Express, 14 mars 2005.
  15.  Guillaume Weill-Raynal, Les nouveaux désinformateurs (livre numérique Google), Armand Colin, 2007, 224 p. (« Trois cas de "maillon faible" ») : « les radicaux de gauche […] comptent néanmoins dans leur rang depuis 1994 un secrétaire national nommé… Thierry Meyssan, toujours en fonction aujourd'hui ».
  16.  Boris Thiolay, Conspirationnisme : Thierry Meyssan, le maître à fausser [archive]L'Express (en ligne), 17 avril 2015.
  17.  « Comité national de vigilance contre l'extrême droite : des réponses communes » – Thierry Meyssan, L'Humanité Dimanche, 25 septembre 1997.
  18. ↑ Revenir plus haut en :a et b "Les impostures du Réseau Voltaire", Politis, 5 février 2015.
  19.  Ariane Chemin, "La mobilisation laïque et républicaine des anti-Clovis", Le Monde, 26-27 mai 1996.
  20.  Renaud Lecadre, "Des amis dans la presse", Libération, 17 novembre 2008.
  21.  « La même rhétorique que le négationnisme » [archive], Libération, 30 mars 2002
  22.  « Le terme "révisionniste" s'applique bien à Meyssan » [archive]L'Obs, 9 décembre 2013.
  23.  Guillaume Dasquié et Jean GuisnelL'effroyable mensonge : thèse et foutaises sur les attentats du 11 septembre, Paris, Découverte, , 125 p. (ISBN 2-7071-3825-8).
  24.  Fabrice Tassel, "L'embarrassant commissaire des renseignements généraux", Libération, 7 décembre 2002.
  25.  Piotr Slomar, "Un commissaire écroué dans une affaire de transmission de renseignements", Le Monde, 24 janvier 2006.
  26. ↑ Revenir plus haut en :a et b "« Gorge profonde » était un informateur de Thierry Meyssan" [archive], Conspiracy Watch, 28 octobre 2008.
  27.  Émission Tout le monde en parle : courrier à France 2 [archive]La Lettre du CSAno 151, avril 2002.
  28.  (en) « Call for probe into terror attacks », in Gulf News, 9 avril 2002.
  29.  Nombreux articles en langue arabe. En anglais, voir « (en) French author calls for probe into September 11 attacks » in Khaleej Times.
  30.  (en) Stephen E. Atkins, The 9/11 Encyclopedia, ABC-Clio éd. 52011), p. 125.
  31.  Cité dans le dossier de la revue Popular Mechanics « Debunking 9/11 Lies », mars 2005. Il est possible que cette statistique établie par les attachés d'ambassade cumule les versions en plusieurs langues de certains livres.
  32.  Christophe Bourseiller, Le complotisme, anatomie d'une religion, Paris, Cerf, 
  33.  Abel Mestre et Caroline Monnot, « Comment un ancien du GUD fait la promo de la Syrie », Droite(s) extrême(s),‎  (lire en ligne [archive]).
  34.  – Christophe Forcari, Dieudonné, côté obscur [archive]Libération, 2 janvier 2009.
  35.  Source : Al-Manar, émission Le Discours de l'heure, 6 juillet 2007.
  36.  Le débat télévisé [archive] sur le site de la chaîne.
  37.  « Que s'est-il passé le 11 septembre ? », Kanal Pervyi, 12 septembre 2008.
  38.  Vincent Cocquebert, « Dans le role du Meyssan », Technikartno 129,‎  (lire en ligne [archive]).
  39.  Hala Kodmani, « Des réseaux français au service de la Syrie », Libération,‎  (lire en ligne [archive]).
  40. ↑ Revenir plus haut en :a et b Vincent Hugeux et Hala Kodmani, « Syrie: la légion française d'Assad », L'Express,‎  (lire en ligne [archive]).
  41.  Emmanuel Berretta, Dieudonné, le possédé de l'« antisionisme » [archive]Le Point, 7 mai 2009.
  42.  Abel Mestre et Caroline Monnot, « Les amis de Dieudonné disent “merci” à M. Guéant » [archive]Le Monde, 5 mai 2009.
  43.  Olivier Faye, Abel Mestre et Caroline Monnot, « L'écrivain Yann Moix, la pétition et les négationnistes [archive] », sur lemonde.fr,  (consulté le ).
  44.  Libye : quand Meyssan vole au secours de Kadhafi [archive]Jeune Afrique, 11 août 2011
  45.  La guerre en Libye relance les délires complotistes [archive]Le Point, 3 septembre 2011
  46.  Pierre HaskiSyrie : quand le général dissident était l’ami de Dieudonné [archive]Rue89, 29 juillet 2012.
  47.  (en) DEFC to present latest productions at Cannes Film MarketTehrantimes.com, 2 mai 2011 : « The political documentary “The 9/11 Black Box” by director Mohammadreza Eslamlu refers to the term ‘9/11 black box’, which was frequently used by President Mahmoud Ahmadinejad in his speech at the UN headquarters in New York. / The film is about a committed Iranian documentarian named Mohammad who has an apocalyptic view toward contemporary events that are happening in the world. Accompanied by the French journalist and political activist Thierry Meyssan, Mohammad tries to make a documentary according to Meyssan’s research on 9/11 ».
  48.  Clarisse Fabre, « L'Iran introduit Dieudonné en catimini au Festival » [archive]Le Monde, 24 mai 2012 : « Dans The Black Box, Thierry Meyssan joue son propre rôle, dénonçant le pouvoir des États-Unis et d'Israël. En février 2011, le film avait été sélectionné au Festival international du film de Fajr, en Iran : M. Meyssan y avait reçu un "prix spécial des droits de l'homme" ».
  49.  Romain Guibert, « Thierry Meyssan, l'ami français de Bachar el-Assad » [archive]Le Pointno 2138, semaine du 5 septembre 2013.
  50.  (it) Zero, Perché la versione ufficiale sull'11/9 è un falso, collectif, Piemme, 2007. Le livre n'a pas été vendu en librairie, mais sous forme de coffret avec DVD, en kiosque. Il ne dispose donc pas d'ISBN, bien qu'il ait été diffusé à 42 000 exemplaires.
  51.  (ru) Article original de la revue Profil no 23 du 16/06/2008 : ОПЕРАЦИЯ САРКОЗИ (Opération Sarkozy) [archive]
  52.  Source : (ru) Кто убил Рафика Харири [archive].
  53.  « Charlie Hebdo : les premières réactions complotistes » [archive]Conspiracy Watch, 7 janvier 2015
  54.  Antonio Fischetti, « Conspirationnistes et djihadistes, même combat », Charlie Hebdono 1180,‎ p. 8 Document utilisé pour la rédaction de l’article
    « Dès le 7 janvier, Thierry Meyssan développait une brochette d'arguments, plus farfelus les uns que les autres. »
    « Argument loufoque, qui ne pouvait naître que dans la cervelle de cet ami du Hezbollah. »
  55.  (en) Stephen E. Atkins, 9/11: The Essential Reference Guide, ABC-CLIO,  (ISBN 978-1-4408-7303-4lire en ligne [archive])
  56.  (en-US) « Iran-funded book accuses Israel of Hariri assassination [archive] », sur The Jerusalem Post | JPost.com (consulté le )
  57.  (en) GEC, Departement of State, Pilars of Russia's disinformation and propaganda ecosystem, 77 p. (lire en ligne [archive])p. 26
  58.  « Dossier – L'imposture Thierry Meyssan » [archive]Conspiracy Watch, consulté le 2 janvier 2015.
  59.  9/11 : Tous manipulés !, soirée Théma du 13 avril 2005, composée de deux documentaires à charge et d'un débat.
  60.  Selon le dossier de presse fourni par son éditeur, daté de juillet 2007.
  61.  Première diffusion sur Arte le .
  62.  Laurent Joffrin, « Pourquoi les complotistes sont des ennemis de la démocratie [archive] », sur L'Obs,  (consulté le )
  63.  Boris Thiolay, « Conspirationnisme: Thierry Meyssan, le maître à fausser [archive] », sur L'Express,  (consulté le )
  64.  Le sénateur John McCain aux côtés des chefs rebelles [archive], sur le site JDS, 27 mai 2013 : « He spent about an hour meeting with five different rebel commanders who came from all over Syria […] ».
  65.  Photo Pentagate [archive] [PDF].

Annexes…

source wikipedia

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« Perfide Albion » est une expression péjorative, énoncée parfois par plaisanterie pour désigner la Grande-Bretagne, alliant son ancien toponymeAlbion (et, par extension, le Royaume-Uni ou l'Angleterre), à une épithète dépréciative se rapportant à des actes présumés de duplicité et de trahison (en latin : perfidia).

L'expression, attribuée à Augustin Louis de Ximénès, a été utilisée pour la première fois au début du conflit franco-britannique pendant les guerres de la Révolution française. Pendant la Révolution française, l'opposition de la Grande-Bretagne aux régicides français a donné naissance à l'expression « perfide Albion » ; toute opposition aux idéaux révolutionnaires était interprétée comme une trahison. L'expression a été réutilisée plus d'une fois à l'époque des guerres révolutionnaires, largement diffusée dans la presse officielle du régime napoléonien et traduite dans les langues locales à travers l'Europe occupée par les Français.

L'expression « perfide Albion » avait des connotations classiques qui permettaient des comparaisons entre les honnêtes républicains romains (avec lesquels les Français s'identifiaient), en particulier Caton l'Ancien, et les Carthaginois malhonnêtes, dont la mauvaise foi proverbiale s'exprimait par l'expression gréco-romaine « Punica fides ». Une tradition française préexistante datant du Moyen Âge prétendait que la trahison, et en particulier le régicide, était une caractéristique des Anglais. L'accusation de trahison ou de perfidie était habituellement répétée en France chaque fois que les relations franco-britanniques devenaient hostiles.

L'idée que le Royaume-Uni était « perfide » est revenue dans le lexique populaire lors d'une crise internationale au Proche-Orient au cours de laquelle la France a de nouveau été isolée par le Royaume-Uni et les autres pays de l'ancienne alliance anti-bonapartiste. Après cette crise de 1840, au cours de laquelle l'expression se repopularise en allemand par Heinrich Heine, l'usage français est noté par Pierre Larousse dans la première édition du Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle de 1866.

La formule « perfide Albion » elle-même est devenue l'objet d'études en français, anglais et allemand après la Première Guerre mondiale. Ayant été fortement utilisée au cours des deux guerres mondiales, le cliché continue d'être déployé dans le cadre des relations entre la France et le Royaume-Uni, et dans les politiques étrangères britanniques en général.

Histoire

Antécédents

Les Anglais et la trahison en France

Pitie de Lombard,
Labour de Picart,
Humilite de Normand,
Patienche d'Alemant,
Larghece de François,
Loyaute d'Anglois,
* * *
Ces huit coses ne valent pas un bouchon.
 

— Le Livre des proverbes français,
Antoine Le Roux de Lincy1:605

 

Avant l'apparition de l'expression « Perfide Albion » à l'époque révolutionnaire, les Français pensaient depuis longtemps que la trahison était associée au caractère national du peuple anglais. Ce préjugé date du haut Moyen Âge. En France, la guerre de Cent Ans a été imputée au roi anglais, qui, par ses possessions en Europe continentale, était un sujet féodal du roi de France qui avait trahi son seigneur lige. Pour ses territoires de Gascogne et de PonthieuÉdouard III (r. ) avait rendu hommage à Philippe IV de France (r. ). De plus, deux rois anglais avaient été déposés et tués au XIVe siècle : Édouard II (r. ) et Richard II (r. ). Ainsi, une attitude s'est développée en France selon laquelle les Anglais étaient particulièrement traîtres. Par la suite, la compréhension conventionnelle de la trahison anglaise a été déployée à chaque occasion ultérieure de différend dans les relations anglo-françaises, d'où le sentiment populaire de « les faux Anglais »1:604–605. En France, la déloyauté habituelle des Anglais a été blâmée pour l'alliance anti-française d'Henri VIII (r. ) avec Charles Quint, pour la Réforme anglaise, pour la fin des relations anglo-papales et pour la persécution des catholiques. Les exécutions de Thomas More et de la reine Anne Boleyn ont également été vues de cette manière. L'exemple principal était l'emprisonnement et l'exécution d'une ancienne reine de Francereine d'Écosse et – selon le point de vue catholique – reine légitime d'Angleterre, Marie Stuart. En réponse à l'exécution de Marie Stuart, Élisabeth Ire a été appelée « perfide, desloiale » et ses compatriotes ont été appelés : « peuple yssu de Brutusnote 1, gent perfide et brutal … ». L'association stéréotypée en France du régicide avec les Anglais, s'étant établie aux XIVe et XVe siècles, a donc été fournie de nombreux exemples du comportement « perfide » et de « perfidie » des Anglais au XVIe siècle. Le mot était lié aux régicides, aux meurtriers, à la cruauté et à la barbarie1:605–606.

Et reuniz ensemble allez faire sentir
A ce peuple voisin l'aigreur d'un repentir
A ce perfide Anglois, gent cruelle et barbare ….
 

— poème anti-anglais français1:605–606

 

Au cours des dernières guerres de Religion françaises, la faction anti-Bourbon, la Ligue catholique a utilisé l'expression « perfide Anglois » pour dénoncer l'alliance avec l'Angleterre recherchée par les Bourbons ; de leur côté, les partisans d'Henri IV de France (r. ) utilisèrent d'un langage similaire pour accuser l'Espagne, l'alliée de la Ligue catholique1:605–606. La Première révolution anglaise et l'exécution de Charles Ier (r. ) provoquèrent la réaction conventionnelle en France1:606.

O destestable perfidie
Cette sanglante tragedie
Merite une punition
Semblable à celle d'Ixion,
Ce n'est pas d'aujord'huy perfides
Que par vos cruautez avides
Vous avez mis aux abois,
On sçait bien que dans vos Provinces
Déja quarante un de vos gráds Princes
Sont morts par vos mains & vos maux
Ou par le glaive des borreaux, …
 

— Le Transport et les pleurs du
Hiérémie anglois sur les misères
du siècle : en vers burlesques
, 16492,3,1:606

 

En prêchant un sermon le jour de la fête de la circoncision à Metz en 1654, Jacques-Bénigne Bossuet remarqua4,5,6:217 :

« L'Angleterre, ah, la perfide Angleterre, que le rempart de ses mers rendait inaccessible aux Romains, la foi du Sauveur y est abordée. »7,8

— Jacques-Bénigne Bossuet, Œuvres de Bossuet

Néanmoins, Oliver Cromwell (r. ) a allié son nouveau régime avec la France, et lorsque par la suite les rois Stuart ont été rétablis au pouvoir dans les îles Britanniques après l'interrègne anglais, les relations entre la France et l'Angleterre se sont beaucoup améliorées et le sentiment de déloyauté anglaise est devenu moins important1:606. Cependant, lorsque le roi Stuart Jacques II d'Angleterre, d'Écosse, et d'Irlande (r. ) a été déposé et remplacé par Guillaume III (r. ) lors de la Glorieuse Révolution, le concept a refait surface1:606. Jacques II et sa reine Marie de Modène s'enfuient en France, et Madame de Sévigné écrit dans sa lettre du 26 janvier 1689 à sa fille Madame de Grignan : « Le roi et la reine d'Angleterre sont bien mieux à Saint-Germain que dans leur perfide royaume »9,1:606.

« bien mieux à Saint-Germain que dans leur perfide royaume ». Le château Neuf de Saint-Germain-en-Laye (par Adam François van der Meulen) : les rois Stuart déposés et exilés étaient hébergés par les rois de France à Saint-Germain. Leurs partisans et leurs descendants y restèrent jusqu'à ce que le château soit déclaré bien public lors de la Révolution française.

Les Britanniques et les Carthaginois en France

Scipion Émilien et son ami Polybe devant les ruines de Carthage en  Gravure par Jacobus Buys, 1795 (Musée d'Amsterdam).

Dans le milieu néoclassique du XVIIIe siècle, les Carthaginois étaient comparés par les Français aux Britanniques, tandis que les Français eux-mêmes étaient présentés comme les Romains, qui ont finalement triomphé et complètement détruit Carthage (la troisième guerre punique). On croyait que Carthage et la Grande-Bretagne étaient habitées par un peuple corrompu, cupide et vicieux1:610. Dans l'Antiquité classique, les Romains ont donné à Carthage et à la civilisation punique une réputation proverbiale de mauvaise foi. Tite-Live, écrivant son Ab Urbe condita libri, a dit d'Hannibal qu'il était encore plus perfide (en latin : perfidia) que ne l'étaient généralement les Puniques1:610,10,11 :

« has tantas viri virtutes ingentia vitia aequabant: inhumana crudelitas perfidia plus quam Punica, nihil veri nihil sancti, nullus deum metus nullum ius iurandum nulla religio. »

— Titus Livius, Ab Urbe condita libri, XXI:4

« De grands vices égalaient de si brillantes vertus : une cruauté excessive, une perfidie plus que punique, rien de vrai, rien de sacré pour lui, nulle crainte des dieux, nul respect des serments, nulle religion. »

Le terme latin perfidia avait le sens opposé du mot latin fides (« foi »)12:2. L'expression fides punica (« foi punique ») était d'usage à l'époque d'Auguste (r. ), et Tite-Live imagine même qu'Hannibal lui-même utilise cette expression13,14,15:257. L'expression « fides punica » se trouve pour la première fois dans la Guerre de Jugurtha de Salluste, mais le concept est beaucoup plus ancien et apparaît dans Poenulus de Plaute15:257. Un préjugé similaire contre les Phéniciens apparentés apparaît dans l'Odyssée d'Homère16,15:258. Les Romains, en particulier Silius Italicus, blâmèrent la mauvaise foi des Carthaginois pour les guerres puniques12:3. En 1755, sans déclaration de guerre, une escadre britannique conduite par l'amiral de la Royal Navy Edward Boscawen attaque au large de Terre-Neuve une petite escadre française. Cette bataille navale, le « combat du 8 juin 1755 », est une des batailles qui déclenchent la guerre de Sept Ans. À Brest, port d'attache de tant de ces marins français, un slogan fait alors son apparition : « Foi britannique, foi punique »17. Écrivant anonymement, l'abbé français Séran de la Tour a publié son histoire des premières années de la guerre de Sept Ans à Paris en 1757. Il l'a intitulée : « Parallèle de la conduite des Carthaginois à l'égard des Romains dans la seconde guerre punique, avec la conduite de l'Angleterre à l'égard de la France dans la guerre déclarée par ces deux puissances en 1756 »18:117.

Critiques de la politique étrangère britannique à la fin du XVIIIe siècle

L'idée spécifique que la politique étrangère britannique était perfide s'est développée sous le règne de Frédéric le Grand (r. ) en Prusse. Pendant la guerre de Sept Ans, le Royaume-Uni et la Prusse se sont battus ensemble en tant qu'alliés. Cependant, en 1760, George III (r. ) monta sur le trône britannique et en 1761 William Pitt l'Ancien tomba du pouvoir. Le gouvernement nouveau a entamé des négociations de paix, horrifiant les Prussiens1:607–608. Sentant qu'il avait été abandonné par les Britanniques à l'heure du besoin de la Prusse, Frédéric a écrit – dans son Histoire de la guerre de Sept Ans en français publié en 1788 – sur la « conduite perfide des Anglais » et sur la « perfidie que ce ministre anglaisnote 2 fit au Roi ».

Frédéric le Grand par Johann Heinrich Christian Franke (c. 1786)

Frédéric – lui-même capable de ruses stratégiques et d'astuces diplomatiques et cherchant à se venger – a écrit en désapprouvant la politique étrangère du Royaume-Uni, cherchant à dissuader les hommes d'État de faire confiance à l'État britannique1 ::607–608

« Mais manquer de foi à son allié, mais tramer des complots contre lui, qu'à peine ses ennemis pourraient former, mais travailler avec ardeur à sa perte, le trahir, le vendre, l'assassiner, pour ainsi dire, de pareils tentats, des actions aussi noires, aussi abominables, doivent être rendues dans toute leur atrocité, pour épouvanter, par le jugement que la postérité en portera, tous ceux qui seraient capables d'en commettre de pareilles. »19

— Frédéric le Grand, Histoire de la guerre de sept ans, XVI

Cette conception de la politique étrangère de l'État britannique en particulier trompeuse et prompte à trahir les alliés du Royaume-Uni s'est donc popularisée vers la fin du XVIIIe siècle. Des sentiments similaires ont été exprimés dans l'Amérique révolutionnaire, y compris par l'expatrié Thomas Paine. Après le succès de la révolution américaine, la Révolution française a adopté la même conception hostile de la politique britannique1:607–608. Le terme « perfide » était cependant appliqué à tous les opposants à la Révolution (y compris : la cour royale et l'aristocratie françaises, Jean-Marie Roland de La PlatièreCharles François Dumouriez et l'archiduché d'Autriche). Par conséquent, le même adjectif abusif était attaché à William Pitt le Jeune, au cabinet britannique et aux Anglais en général. La formule était loin d'être unique cependant, et la même opinion négative a été exprimée avec d'autres épithètes dépréciatives1:608–609. Les érudits modernes diffèrent quant à savoir si les « perfides » évoqués dans le chant révolutionnaire La Marseillaise représentent ou non les Britanniques (ou les Anglais). Selon H. D. Schmidt, le terme est une insulte générale pour l'élément contre-révolutionnaire ; d'autre part Martyn Cornick écrit qu'il n'y a aucun doute quant à sa signification, l'associant spécifiquement à l'anglophobie1:609,20:14.

Origine

L'Incident Childers (en) en 2 janvier 1793 : les défenses côtières de Brest attaquent l'HM Brig Childers (en), la première salve du conflit franco-britannique dans les guerres de la Révolution française.
Les frégates HMS Crescent (en) et La Réunion (en) s'affrontent dans la Manche lors de l'action du 20 octobre 1793 (en). De Ximénès a publié son poème le même mois.

L'expression « perfide Albion » a été probablement utilisée pour la première fois après le début ….

source : wikipedia