“Les services de renseignement français ne s’attendaient pas un tel pro-activisme de Bakou ,. Il y a eu un effet de surprise. Ils s’attendaient à ce genre de démarches de la part de la Russie, mais pas de l’Azerbaïdjan.” La journaliste a pu établir que les services secrets azerbaïdjanais avaient mis en place “un système de répression des voix dissidentes en exil, réfugiées en Europe”.
Ce n’est pas la première fois que des attaques physiques contre des opposants azerbaïdjanais ont lieu sur le sol français. Le blogueur Mahammad Mirzali, réfugié à Nantes, l'un des ressortissants étrangers les plus protégés de France avec cinq gardes du corps, a ainsi survécu à trois tentatives d’assassinats. En octobre 2020, l’arme de son agresseur s’enraye. En mars 2021, il réchappe par miracle à une attaque au couteau et en juin 2022, deux hommes sont interpellés dans deux véhicules, au péage de Corzé, près d’Angers. Les douaniers découvrent alors une arme à feu et plusieurs couteaux. Mais ils constatent surtout que l’adresse de Mahammad Mirzali est programmée sur leur GPS. “Deux semaines plus tôt, une source interne au régime de Bakou m’a prévenu qu’un groupe venait pour me régler mon compte, déclare Mohammad Mirzali. J’ai immédiatement prévenu la police et déposé plainte.”
D’autres individus sont ensuite arrêtés un peu partout en Europe : en Allemagne, en Pologne ou en Hongrie. En octobre 2024, dix personnes sont finalement renvoyées devant la Cour d’assises de Rennes (Ille-et-Vilaine). La date du procès n’a pas encore été fixée
L’enquête n’a pas permis de déterminer les commanditaires, mais elle est remontée jusqu’à des tueurs à gage turcophones . Certains ont fait l’armée, d’autres de la prison pour meurtre. Huit sont azerbaidjanais, un est géorgien et un autre turc. Plusieurs membres du commando ont traversé l’Europe depuis l’Azerbaïdjan ou la Turquie avec une logistique à Budapest, en Hongrie, avec des “petites mains” recrutées pour dormir, s’acheter des armes ou du matériel d’espionnage.
Parmi ces dix personnes renvoyées devant la justice française, on trouve au moins trois membres des Vory v Zakone, ce qui en russe signifie “voleur dans la loi”. Il s’agit d’un groupe criminel originaire des pays du Caucase, avec ses codes et une manière bien particulière de s’afficher par le tatouage, avec des étoiles sur le poitrail, des bracelets sur les biceps et même un “N” renvoyant à Napoléon.
En lien avec des oligarques ou de grands groupes gaziers ou pétroliers, ces mafias tiennent …
sources : la cellule investigation de Radio France, JP D.,
https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/secrets-d-info/secrets-d-info-du-
