Les Protestants représentent 2 % des Français, soit 1,3 million de personnes. Ce qui fait d’eux le troisième groupe religieux de l’Hexagone, derrière le catholicisme et l’islam. « A la différence du catholicisme, qui connaît une baisse drastique de ses effectifs, le protestantisme ne décroît pas, il se maintient et même augmente quelque peu en volume numérique, les 2 % s’appliquant à une population française en légère croissance »,
Principale source de ce renouvellement : les mouvements évangéliques ;deux tiers des nouveaux convertis rejoignent les Eglises de ce culte, en pleine croissance en France depuis le milieu du XXe siècle. Beaucoup d’entre eux, 72 %, sont issus du catholicisme. C’est d’ailleurs là l’un des enseignements les plus marquants du sondage publié jeudi par la FPF : si le nombre de protestants en général progresse très légèrement, celui des évangéliques en particulier explose.
Il a augmenté de 15 points entre 2010 et 2024, passant de 18 % à 33 % du nombre total de protestants en France. Au sein de cette famille, on trouve des courants aussi divers que les baptistes ou encore les pentecôtistes. Leur point commun : des rites participatifs et variés, perçus comme moins rigides que ceux d’une Eglise catholique parfois vue comme un peu trop figée par certains fidèles.
« Ce modèle basé sur l’enthousiasme et la lecture personnelle de la Bible semble trouver un écho très favorable dans certaines catégories de la population », relève une historienne, directrice d’études à l’Ecole pratique des hautes études. Et de poursuivre : « C’est une religion populaire, qui a ce côté familial et réconfortant, capable de recréer du lien social là où les gens peuvent être perdus ou noyés dans la masse. »
« Célébrations participatives »
Réunion en petit comité dans des minuscules églises de quartier, et parfois même show à l’américaine avec concerts et chants… l’évangélisme se vit et se pratique aussi de manière très diverse. Chacun y trouvant son compte, choisissant le type de pratique et de spiritualité qui lui convient le mieux. « L’accent est mis sur l’expérience, sur la chaleur, la convivialité. Les célébrations sont d’ailleurs participatives, On n’assiste pas au culte, on y participe, on rend un culte » C’est « une forme de louange contemporaine ». Laquelle semble trouver de l’écho dans les aspirations spirituelles du moment. Une spiritualité qui a su séduire de nouveaux publics français mais qui a aussi été popularisée dans l’Hexagone par des migrants d’Afrique subsaharienne où elle était pratiquée.
sources : le sociologue, directeur d’étude honoraire à l’Ecole pratique des hautes études et chargé par la FPF d’analyser le sondage., IFOP, Valérie Duval-Poujol, théologienne et vice-présidente de la FPF.
JP D.
