Le crash de l’avion azerbaïdjanais dans l’espace aérien de la Russie

« La responsabilité de la mort de citoyens azerbaïdjanais incombe aux représentants de la Russie. (…) Notre colère est justifiée par les dissimulations de la partie russe », a dit le président azerbaïdjanais, Ilham Aliev, à Bakou devant les trois membres survivants de l’équipage du vol J2-8243 d’Azerbaijan Airlines (AZAL). Il voudrait que la Russie « reconnaisse sa responsabilité », punisse les coupables et dédommage les victimes.

Vladimir Poutine avait présenté des excuses partielles « en rapport avec le fait que l’incident tragique s’est produit dans l’espace aérien de la Russie », mais sans admettre une responsabilité russe.

L’Embraer-190AR d’AZAL reliant Bakou à Grozny, capitale de la république tchétchène de la Fédération de Russie, a été endommagé par des tirs d’un système antiaérien Pantsir aux alentours de l’aéroport de Grozny, durant une alerte causée par l’intrusion de drones ukrainiens. Perdant progressivement le contrôle de l’appareil, les pilotes ont ensuite, pour une raison encore non déterminée, survolé la mer Caspienne pour s’écraser 450 kilomètres plus loin à proximité de l’aéroport d’Aktaou, au Kazakhstan.

« S’il existait un danger dans l’espace aérien russe, il fallait immédiatement prévenir le commandant de bord », a dit I. Aliyev, rappelant qu’un incident similaire avit eu lieu dix jours plus tôt dans la même zone et que l’avion d’AZAL, prévenu, avait alors fait demi-tou

 « Etait-ce sur la base d’une décision des aiguilleurs locaux ou les pilotes ont-ils compris que les équipements de guerre électronique [brouillage du GPS] dans l’espace aérien russe ne leur permettraient pas d’atterrir et ont-ils fait ce choix eux-mêmes ? », a interrogé lI.Aliyev, confirmant l’existence d’une zone d’ombre sur la seconde phase de la catastrophe. L’avion gravement endommagé aurait logiquement dû chercher à se poser d’urgence sur l’un des quatre aéroports situés à proximité de Grozny, au lieu de traverser la mer Caspienne.

source : JP D.

photo : D.R.