« C'est toujours ce qui éclaire, qui demeure dans l'ombre » dit Edgar Morin.
Et cette citation va comme un gant à notre homme.
Après des études au Collège (arménien Samuel Moorat, ndlr) de Sèvres, Jean-Michel EKHERIAN intègre la faculté de médecine Paris VI, ou il sera diplômé et passe son doctorat et sa spécialité en Anesthésie-Réanimation.
Etant doué pour la batterie, il a eu l’occasion, à maintes reprises, de jouer avec des musiciens professionnels comme le guitariste Romane.
Très rapidement il est confronté à un choix cornélien : devenir musicien professionnel ou réanimateur. Il choisit la 2ème option.
Le Dr Jean-Michel EKHERIAN fait partie de cette race d’hommes dont le seul objectif dans la vie, est de faire du bien aux plus défavorisés.
Sans bruit et sans aucune exposition, il est un exemple d’humilité et d’humanité.
Les seules fois où il est apparu à la télévision, c’était pour parler de ses causes humanitaires.
Homme bon par nature, il ne cesse de répéter que le seul ennemi de l’homme est la maladie.
Il débute la partie humanitaire de sa vie, juste après le séisme qui a frappé l’Arménie en 1988, où il se rend avec l’équipe Médecins Sans Frontières Belgique.
L’Arménie est, comme l’a surnommée récemment Philippe de Villiers, « la petite sœur de la France en Orient », avec une histoire commune par bien des aspects. Je profite de cette occasion pour faire un peu d’histoire et rappeler que le dernier roi d’Arménie, originaire du Poitou, Léon V de Lusignan, est inhumé à la Basilique des Rois de France à St-Denis, au nord de Paris, et qu’une commémoration a d’ailleurs eu lieu, le 1er décembre dernier, il y a 6 jours.
Sillonnant 3 fois par an les routes de l’Arménie et de l’Artsakh, Jean-Michel s’arrête là où les besoins sont les plus importants. Et les besoins sont immenses, dans ce pays fragilisé par le séisme de 1988 et les guerres successives depuis son indépendance, que ce soit sur le plan médical, éducatif, matériel ou autre.
Avec le temps, Jean-Michel est devenu une personne incontournable et respectée des populations de cette région du Caucase. Sa présence illumine les gens qu’il côtoie .
Il incarne l’espoir, la preuve qu’on ne les oublie pas, ailleurs, en France.
Quant il rentre , au lieu de s’adonner, après le travail, à la détente et aux loisirs bien mérités, il part sans relâche, à la recherche de donateurs, pour financer ses actions sur le terrain . Au début, le dimanche matin, par exemple, il n’hésitait pas à faire des brocantes, afin de récolter quelques centaines d’euros destinés à aider ceux qui en avaient tant besoin.
Aujourd’hui, HayMed est devenue une ONG respectée, comptant des médecins, la plupart spécialistes hospitaliers : urgentistes, cardiologues, chirurgiens orthopédiques, uro-
gynécologiques, …
Tous ces fidèles partagent la même philosophie que Jean-Michel, c’est-à-dire tout faire pour que la médecine dans cette région du monde devienne une médecine de pointe, afin d’aider les populations à mieux se soigner.
C’est un travail d’équipe. Toute exposition médiatique et publicité sont exclues. HayMed, est devenue une grande famille où chacun des membres a trouvé naturellement sa place et où une éthique certaine règne.
Jean-Michel EKHERIAN a fondé seul l’ONG « HayMed », il y a plus de 30 ans.
HayMed agit aujourd’hui dans les centres hospitaliers à Artachat, Erebouni, Erevan, Gavar, Gyumri, Mrkavan
, Tachir, Vanadzor, etc…
L’actualité a encore été éprouvante pour cette région : l’épuration ethnique du 19 septembre 2023 a chassé de leurs terres ancestrales, plus de 120 000 Artsakhiotes qui se sont réfugiés en Arménie.
L’agglomération d’Artachat en a recueilli plus de 5 000.
Aussi, c’est dans cette localité que HayMed a décidé de se poser, pour les aider à la fois sur le plan médical, financier et matériel.
Ainsi , Hay Med s’y rend avec plusieurs objectifs :
– Aider les réfugiés
– Enseigner sur le plan théorique et pratique la médecine et la chirurgie aux médecins et chirurgiens
– Aider au développement des petites entreprises locales
Goethe disait que le pessimiste se condamne à être spectateur. Jean-Michel est donc un optimiste puisqu’avec l’ONG HayMed, il place l’action au cœur de ses missions.
Son pouvoir tient dans son désir ardent, son espoir confiant et sa détermination persistante.
Pour son extrême modestie, pour ce dévouement passionné et sans réserve, pour son sens du don, voire du sacrifice et son amour immodéré de son prochain pour qui, il est prêt à accomplir l’impossible,
la Ligue Universelle du Bien Public est ravie et honorée de lui décerner sa médaille d’or.
source : B.F.
photo : D.R.
