En dépit du lourd passif, c’est l’Arménie qui a permis à Bakou d’organiser la COP29. Au terme d’une longue empoignade diplomatique dans les coulisses de la COP28 à Dubaï,
(le gouvernement azerbaïdjanais a instrumentalisé la défense de l’environnement pour organiser le blocus des 120 000 Arméniens de l'Artsakh (Haut/Nagorny-Karabakh) à partir de décembre 2022. Se faisant passer pour des activistes protestant contre l’impact environnemental d’une mine d’or, des agents du pouvoir azerbaïdjanais ont bloqué pendant près de dix mois l’unique route reliant l’enclave à l’Arménie)
En mars 2023, 200 villageois du district de Saatli, dans le centre de l'Azerbaïdjan, ont protesté contre les graves pénuries d’eau dans les rivières voisines Kura et Aras :la police a tiré des balles de caoutchouc sur la foule. La répression s’est accentuée à l’approche de la COP29 avec 30 arrestations d’opposants, journalistes et syndicalistes .
Il n'y a plus aucune organisation indépendante de défense de l’environnement active en Azerbaïdjan.
Courtisé par l’UE et la Turquie pour ses capacités d’exportation d’hydrocarbures (le gaz et le pétrole de la mer Caspienne , les hydrocarbures pèsent 92% des exportations), l’Azerbaïdjan soigne ses relations avec Moscou et Pékin : il s’est engagé à leur offrir sur son territoire un corridor pour des échanges nord-sud et est-ouest.
La famille Aliev monopolise le pouvoir depuis trente et un ans, emprisonne les opposants et muselle les médias. Le pays figure au 130e rang mondial de l’Economist Democracy Index et à la 164e place mondiale sur 180 du classement de Reporters sans frontières. La reconquête par la force de son intégrité territoriale s’est faite au prix d’un bain de sang en 2020 et s’est achevée, en 2023, par l’exode brutal de 120 000 Arméniens du Haut-Karabakh.
Mais personne n'est éternel….
sources : JP D., media
photo : D.R.