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Après le génocide des Arméniens , comment la Turquie s’est débarassée de ses minorités

Lors des négociations , le traité de Lausanne, signé en 1923, entre les 

Turcs et les pays Alliés est le dernier résultat de la Première Guerre mondiale.

Le traité reconnait la légitimité de Moustafa Kemal et de son régime 

simili-parlementaire.

Un chapitre du traité est consacré aux obligations militaires des non-musul-

mans.

La délégation turque avait déjà affiché  la couleur du processus de la création

de "l'Etat-nation" de la République qui sera proclamée le 29 octobre de la 

même année.

A Lausanne la délégation turque prend soin de rédiger des articles de

manière à concevoir  un outil pour réaliser un nettoyage ethnique.

Riza Nur (prononcer Reza Nour), un delegué influent exprime l'idee

suivante :

"La chose la plus juste et la plus vitale est d'éradiquer les minorités

qui restent encore dans notre pays."

Pour parvenir pacifiquement à son objectif il propose le service mili-

taire obligatoire aux non-musulmans , propositions dont les délégués

sont contre .     

Selon Riza Nur, il s'agit d'une solution gagnante et le motif de la 

proposition en est que  "les Turcs rejoignent l'armée pour une durée

de deux ans, se retirant de leurs activités commerciales et professi-

onelles et risquent leur vie aux champs de bataille. 

Tandis que les non-musulmans restent chez-eux ,continuent à

commercer , à s'enrichir et à se multiplier.

Il s'avère que le service militaire obligatoire effraie les Chrétiens

dont les jeunes fuiront à l'étranger afin d'éviter l'incorporation.

Il ne restera au pays que des vieillards et de jeunes filles . Ces

dernières , faute de  trouver un mari  à épouser  émigreront

 et certaines, restées au pays ne pourront reproduire.

Dans 40-50 ans (les années 1960-1970 ndlr)le service militaire

obligatoire achèvera la présence des Non-Chrétiens au pays."

Par ailleurs, les déserteurs ne pourront retourner au pays par 

crainte des sanctions qui leur seront affligées par les tribunaux

militaires." (*)

Les calculs de Riza Nur se sont avérés partiellement justes.

-La communauté grecque évaluée à 120.000 âmes lors

de l'analyse de Riza Nur en compte  actuellement 1500 à 1600

dont la majorité a plus de 65 ans.

-La communauté arménienne est évaluée entre 50.000 et

60.000 personnes, 109 ans après avoir subi un génocide.

La disparité des cihffres entre les deux communautés est 

dû à l'émigration massive des Grecs à leur mère Patrie.

Tandis que les Arméniens ont été réticents à partir vers

une Arménie sous le joug du communisme et quelques-

uns ont opté émigrer vers les Etats-Unis et l'Europe pour une

vie plus paisible.

(*) Riza Nur. Ma vie et mes memoires. Editions Işaret

 

Zaven  Gudsuz   zaven471@hotmail.com  (ancien élève des collèges mekhitaristes d'Istanbul & de Sèvres)

diplômé d'économie de l'Université de Nantes en France

 

photo : D.R.