1 Nouvel Hay Magazine

Alice Mavian est partie…

Alice Mavian était née à Paris le 22 juin 1936 , d’une famille engagée dans le combat politique contre l’occupant nazi.

Son père, Mihran,  résistant communiste, arrêté par la Gestapo, interné au camp de Royallieu à Compiègne, puis déporté vers les camps de concentration d’Auschwitz et de Buchenwald.

Rescapé,  de ces années tragiques, il avait transmis à sa fille Alice le sens de combativité, de fraternité, de dignité.

Alice Mavian portait haut la mémoire de ce père qu’elle vénérait en participant aux commémorations des victimes et héros de la Déportation, notamment au sein de L'ANACRA (Association Nationale des Anciens Combattants et Résistants Arméniens).

Elle a traduit le livre qu’il avait écrit "Par-delà les ténèbres",  pour laisser une trace de son expérience de l’horreur des camps de concentration , afin de mettre en garde les jeunes générations des idéologies dangereuses qui menacent l’humanité.

Enseignante attentive à ses élèves, mère de famille de son fils Thierry et de son petit-fils Blaise à qui elle a transmis le goût de la culture et la passion pour l’Arménie.

Alice Mavian s’est aussi consacrée à la vie associative de la communauté arménienne de France. Elle aura marqué par sa régulière présence au sein de l’UCFAF ( l’Union culturelle française des Arméniens de France) et du magazine culturel Alakiaz.

source : armenews / Marguerite Haladjian

 

La rédaction de NHM (NouvelHay Magazine) adresse avec émotion ses condoléances attristées à sa famille , à l'UCFAF (Union Culturelle Française des Arméniens de France) , au magazine Alakiaz , à Edmond Yanekian, à l'ANACRA (Association National des Anciens Combattants et Résistants Arméniens)

——————————————————————————————————

ALICE MAVIAN

Alice Mavian nous a quittés

Nous avons appris avec une immense tristesse que notre amie Alice Mavian s’est éteinte le 6 décembre, après un long combat contre la maladie.

Par ses multiples activités, Alice  était connue dans de nombreux cercles français ou arméniens.

Elle a grandi dans une famille rescapée du génocide et  très jeune, elle a vu ses parents militer au parti communiste et au HOG. Fidèle à l’engagement de ses parents pendant la Seconde Guerre mondiale pour défendre la justice et la liberté, elle a elle-même continué à porter ces valeurs en s’investissant dans le travail de mémoire en direction des plus jeunes.

Alice a traduit les mémoires de déportation de Mihran Mavian, Par-delà les ténèbres, édité en 2010. La traduction de ce récit poignant de la déportation de son père interné au camp de Royallieu à Compiègne, déporté du « convoi des Tatoués et rescapé des camps  d’Auschwitz, et de Flossenburg avait été une épreuve qui ne l’avait pas laissée indemne.

Comme beaucoup de femmes, Alice a dû se battre avec courage tout au long de sa vie pour mener en même temps sa carrière d’enseignante, au cours de laquelle elle a eu à coeur d’apprendre autant que de transmettre, sa vie familiale auprès de sa mère, de son fils et de son petit-fils et la vie associative où elle s’est beaucoup investie.

Passionnée de culture et d’art, Alice était toujours prête à encourager un artiste ou tenter de comprendre le monde de la création. Elle était une personnalité reconnue  au sein de l’UCFAF et des autres associations de la communauté arménienne. Ses propositions étaient toujours novatrices et pertinentes.

Nous nous sommes connues en collaborant aux pages culturelles d’Achkhar. Lorsque nous avons dû arrêter sa publication, nous étions quelques-uns à refuser la perte d’un titre de presse arménienne. Alice a alors été l’une des fondatrices de la revue Alakyaz qui s’était donné pour objectif la diffusion de notre riche culture qui continue à s’épanouir de par le monde.  En tant que rédactrice en chef, elle y a mis toute son énergie et sa ténacité pour rendre la revue la plus attractive possible. Rigoureuse, exigeante, elle tenait à ce qu’Alakyaz parvienne tous les 15 du mois chez les lecteurs. Jusqu’au dernier numéro, alors qu’elle était hospitalisée, elle a voulu participer à son contenu, par la relecture, par l’apport de textes ou par le choix de photographies.

Aujourd’hui, nous sommes dans la douleur d’avoir perdu notre amie avec qui nous avons échangé, discuté pendant de si longues années, parfois en désaccord, mais toujours avec l’idée d’améliorer ce que nous écrivions. Nous présentons nos plus sincères condoléances à Thierry, son fils et à Blaise, son petit-fils, ainsi qu’ à toute sa  famille et à ses proches.  

Anahid Samikyan
la rédaction d’Alakyaz
le Comité National de l’UCFAF