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Alep (Syrie) occupée en partie…

Hayat Tahrir al-Cham et le Front national de libération [membre de l’armée nationale syrienne] ont lancé une offensive appelée « Dissuasion de l’agression » contre les forces gouvernementales syriennes et leurs alliés iraniens dans l’ouest du gouvernorat d’Alep. Offensive que la Turquie n’a visiblement pas empêché…

Utilisant des drones « kamikazes » rudimentaires, les jihadistes et leurs alliés ont rapidement progressé. Au bout de quarante-huit heures, une cinquantaine de localités, dont la ville stratégique de Saraqeb, sont ainsi tombées entre leurs mains. Et ils ont coupé l’autoroute M5 reliant Damas à Alep et pris le contrôle de l’intersection de la route entre Alep et Lattaquié. 

Les forces russes en Syrie ont multiplié les frappes aériennes & l’état-major syrien a ’envoyé de renforts à Alep,  la 25e division des forces spéciales, la 4e division blindée et de la milice palestinienne Liwa al-Quds

Le vendredi  29 novembre au soir, à l’issue de trois jours de combats et

 plus de 300 morts, dont le général Kioumars Pourhashemi (Corps des gardiens de la révolution iranien), les jihadistes et leurs alliés ont pris le contrôle de la majeure partie d’Alep . 

Le Hayat Tahrir al-Cham et ses alliés ont attendu des circonstances favorables pour lancer leur offensive, qui a débuté au moment où entrait en vigueur un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais.

Dans leur rapport concernant l’E.I. et al-Qaïda, les experts des Nations unies expliquent que Hayat Tahrir al-Cham veut « renforcer son aile militaire en établissant un centre d’opérations commun appelé ‘Communauté de Chahba’ en collaboration avec des factions armées ».  Dans les zones qu’il contrôle, le groupe prend des initiatives civiles et introduit des cartes d’identité avec photographie et empreintes digitales, et cherche à convaincre les chefs des conseils de village d’accepter volontairement son autorité ».

Cette « gouvernance drastique » de l’organisation et des « arrestations arbitraires » sont de nature à « compromettre son autorité parmi les civils » donc à « renforcer d’autres groupes armés, notamment Tanzim Hurras ad-Din, qui n’a pas rompu avec al-Qaïda.

sources : JP D.

photo : bloody days in Aleppo / D.R.