Par Laura Damiola
Il s'appelle Barbara, et a fêté ses 100 ans l' année dernière! Cette centenaire sous forme de yawl bermudien (deux mats) de presque 19 m , a été l'une des stars les plus admirées des récentes Voiles de Saint-Tropez, en particulier le temps d'une course poursuite réservée à des "ladies" d'un autre temps sous l'égide du très renommé Yacht club de Gstaad (Suisse). Un chef d'oeuvre de bois précieux signé Nicholson, une référence au royaume de l'élégance anglaise du siècle précédent. Un luxueux joyau hors de prix et hors du temps? En apparence, seulement. Car dans son genre Barbara est — aussi et surtout– un laboratoire de navigation propre et décarbonée répondant à sa manière à l'urgence climatique et aux enjeux de l'actualité de fond du XXIe siècle. L'auteur de cette subtile transmutation est un Italien : le Florentin Roberto Olivieri, eco- empreneur , fournisseur de solutions innovatives dans le secteur des énergie renouvelables. Roberto est en date le dernier armateur d'un navire de plaisance conçu pour les heritiers du plus célèbre magazine de mode de la planète ou encore les propriétaire d'un champagne mythique. Il assume avec une rare philosophie. dit-il en nous accueillant à bord de Barbara.
Cependant, Roberto Olivieri ne s'est pas "contenté", si l'on peut dire, de financer la restauration dans sa splendeur originelle de Barbara confiée au Cantiere Navale Francesco Del Carlo di Viareggio dont le savoir-faire appartient au patrimoine vivant italien. Soit 15.000 heures de travail étalées sur quatre années de 2014 à 2018. Il ne s'est pas contenté non plus de considérer que le mode de « Je ne me sens pas comme un propriétaire, mais comme un gardien, conscient du privilège, mais aussi de la responsabilité de prendre soin et de préserver ce joyau flottant pour les générations futures »,propulsion vélique utilise la plus renouvelable des énergies (le vent donc) ni que le bois dont est construit Barbara est la plus renouvelable des ressources, sous condition d'une gestion soutenable des forêts dont il vient. A cet égard Roberto rappelle que les charpentiers de Viareggio utilisent "des bois" stagionati" durant 20 ans", le temps donc de croître pour des nouveaux arbres. Mais encore 'armateur actuel de Barbara a franchi un pas supplémentaire à travers la renaissance d'une oeuvre d'art venue du passé. Un pas supplémentaire en matière de durabiliré. « Nous avons installé un dessalinisateur et un purificateur à bord à l’avant, sur Barbara, vous buvez de l’eau potable sans utiliser de bouteilles en plastique, un choix utile pour préserver la mer et notre santé, explique Roberto.
Autre plus le yachtl dispose d’une autonomie de 20 jours de navigation grâce à ses batteries lithium-ion qui ont l’avantage de pouvoir être rechargés très rapidement, avec des flux de courant importants », explique-t-il
l'heureux propriétaire inspiré par l'idée d'une croisière sans fin et propre. Conséquence, les performances du voilier se ressentent d'un certain surpoids. Peu importe à Roberto. Je n’aime pas le monde agressif de la course », dit-il. Un univers où la course aveugle à la performence conduit à conevoir des voiliers capable de flirter avec les 100 km/h quand il s'agit de remporter l'Americas Cup mais dont l’empreinte carbone dépasse les 1000 tonnes de carbone (CO2) émises.
« J’aimerais que Barbara vive encore cent ans et soit une éducation durable pour les générations futures », conclut le concepteur d’un voilier qui fait le lien entre deux mondes d’une manière inédite et poignant élégance et transition écologique dans un style qui fait sa marque.