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Le Sentier à Paris

Le quartier du Sentier de Paris a été notamment durant la seconde moitié du XXe siècle un quartier de confection textile, au sein du 2e arrondissement de Paris.

Situation et accès

Limites du quartier du Sentier

Le quartier est un rectangle d'immeubles délimité par la rue Montmartre à l’ouest, le boulevard de Sébastopol à l’est, le boulevard Poissonnière et boulevard de Bonne-Nouvelle au nord et la rue Réaumur au sud.

Il est traversé notamment par la rue d’Aboukir et la rue du Caire et est aéré par la place du Caire.

Le quartier du Sentier n'a pas d'existence administrative, son découpage correspond néanmoins à la moitié nord des quartiers du Mail et de Bonne-Nouvelle.

Origine du nom

Il tient son nom de la rue du Sentier.

Historique des activités du quartier

Le quartier du Sentier a au XIXe siècle une activité hétéroclite : «s’y côtoient petits commerçants, artisans, journalistes, prostituées (rue Blondel) et immigrés venus du monde entier»1. Déjà au XIXe siècle, l'activité textile commence à s'y développer de façon significative. Honoré de Balzac y fait référence plusieurs fois dans Le Bal de Sceaux, où Émilie de Fontaine découvre Maximilien de Longueville vendant du tissu : « Rue du Sentier, n° 5, dit monsieur de Fontaine en cherchant à se rappeler parmi tous les renseignements qu'il avait obtenus celui qui pouvait concerner le jeune inconnu. Que diable cela signifie-t-il ? Messieurs Palma, Werbrust et compagnie dont le principal commerce est celui des mousselines, calicots et toiles peintes en gros demeurent là2. ».

Dans Mort à crédit de Louis-Ferdinand Céline, le jeune Ferdinand commence son apprentissage dans un commerce du Sentier.

Ce fut également le quartier de la presse écrite. Balzac le souligne encore dans La Rabouilleuse où Philippe Bridau dépose sa prose avant d'aller souper au Rocher de Cancale3.

Activité textile au XXe siècle après la Seconde Guerre mondiale

Les activités textiles se développent encore dans ce quartier, assez central, après la Seconde Guerre mondiale : commerce en gros, vente de tissus, confection1, des activités favorisées par l'implantation de population immigrée à la recherche d'emplois, fournissant une main d'œuvre bon marché et acceptant des conditions de travail quelquefois illégales4

Dans les années 1980, le quartier atteint son apogée en termes d'activités textiles ; plusieurs confectionneurs et PME exploitent le principe du circuit court : le plus rapidement possible du producteur au consommateur, ou ici de l'atelier à la boutique5.

Les métiers du textile, parfois liés avec la communauté juive, font du Sentier un des quartiers juifs de Paris, avec notamment le quartier dit du Marais et la rue des Rosiers1,6. Cette importance de la communauté juive et de l'activité textile sont évoquées par exemple dans la trilogie du réalisateur Thomas Gilou La Vérité si je mens !, avec des films sortis en 1997, 2001 et 2012.

Ces activités souffent cependant à la fin de ce XXe siècle1. Progressivement, cette activité finit par diminuer fortement à partir des années 2000, du fait notamment de la gentrification du centre de Paris, des importations asiatiques dans le textile et de la migration des grossistes en proche banlieue, notamment à Aubervilliers1.

Du textile à la « Silicon Sentier »

Du fait de la proximité de l'ancienne place boursière du Palais Brongniart, de l'AFP et de nombreuses sociétés financières, avec l'ouverture du marché français des télécommunications à la concurrence (), plusieurs opérateurs ont déployé des réseaux haut débit à base de fibres optiques dans le sous-sol du quartier.

Simultanément des sociétés spécialisées ont ouvert d'importants centres de traitement des données destinés aux opérateurs téléphoniques, aux fournisseurs d'accès Internet et aux grandes entreprises, en leur permettant de raccorder directement leurs multiples réseaux de télécommunications entre eux. Ce type de centre est aménagé de manière adaptée pour l'accueil de toutes sortes d'équipements informatiques et de télécommunications comme des équipements actifs notamment optiques pour les transmissions de données, des serveurs Web, des serveurs informatiques pour les fournisseurs d'applications en ligne ou encore des centraux téléphoniques. Le centre Telehouse-1 ouvert par la société Telehouse Europe en 1996 dans la rue des Jeûneurs, est le premier du genre en France, avec une surface de 1 000 m², il fut également le plus important centre d'hébergement télécoms du pays jusqu'en 1999. Il est utilisé encore aujourd'hui par une trentaine d'opérateurs, notamment les spécialistes des services aux grandes entreprises comme Neuf CegetelCompletelVerizon ou Orange Business Services.

Pendant la phase montante de la bulle internet (1997-2000), une cinquantaine de start-up s'installent dans le quartier du Sentier (Yahoo!, Nomade, Lastminute.fr, Net2one, Buycentral, Webcible, MandrakeSoftetc.) car d'une part, il est économiquement intéressant d'être à proximité de ces artères de communication et d'autre part le quartier dispose de nombreux locaux vides à la suite de l'arrêt ou du déménagement d'ateliers de confection. Au début, les loyers sont abordables. Cependant, après quelques mois, les surfaces libres deviennent rares, ce qui fait flamber les prix dans le quartier7.

L'effet négatif dans le public et chez les banquiers d'affaires de malversations financières et de cavalerie dans le Sentier8, conjugué avec l'éclatement de la bulle internet conduisent à partir de mars 2000 à la fermeture de nombreuses entreprises qui s'étaient établies dans le quartier.

Depuis 2010, le Sentier connaît un fort renouveau. Les startup s'y installent massivement séduites par le caractère hyper central de ce quartier (à 200 m du hub des Halles) et les très grands volumes de ses immeubles. Parmi les entreprises les plus connus de la nouvelle économie qui sont passées dans ce quartier depuis 2010 on peut citer DoctolibQontoKlaxoonDevialetAlanBack MarketBlablacarLedgerPayFit… Le magazine Maddyness spécialiste de l'actualité des startup est également installé dans ce quartier.

Les entrepreneurs de la restauration et de l'hotellerie prennent également ce quartier d'assaut. Hélène Darroze installe son restaurant Joia rue des Jeuneurs, Maelia Weger installe son nouveau restaurant Echo rue d'Aboukir, Jason Gouzy obtient une étoile dans son restaurant le Pantagruel installé rue du Sentier. Le groupe hôtelier Ennismore lui installe un grand hôtel rue du Sentier sous la marque The Hoxton. Cette exceptionnelle dynamique des restaurateurs et des hôteliers renforce l'attractivité du quartier.

Sentier de Paris en littérature

Outre les ouvrages déjà cités,de Balzac ou Céline, Sombre Sentier (Seuil Policiers, 1995), de Dominique Manotti, a pour toile de fond une grève de travailleurs clandestins turcs dans le Sentier.

Films tournés dans le Sentier de Paris

Voir aussi

Bibliographie

  • Nancy Green, Du Sentier à la 7e Avenue. La confection et les immigrés, Paris, New York, 1880-1980, L'Univers historique, 1998.
  • Michel Pinçon et Monique Pinçon-CharlotParis. Quinze promenades sociologiques, Petite Bibliothèque Payot, 2013, (ISBN 9782228909136), chapitre 2 : « Le Sentier : confection et marché du travail communautaire » (p. 29 à 44).

Liens externes

Notes et références

  1. ↑ Revenir plus haut en :a b c d et e Anne-Lise Carlo, « C’est l’histoire d’une rue : Aboukir, de la Petite Egypte aux années Sentier [archive] », 
  2.  Honoré de BalzacLe Bal de Sceauxvol. I, édition Charles Furnep. 129
  3.  Honoré de BalzacLa Rabouilleusevol. VI, édition Furne, p. 122
  4.  Nicole Penicaut, « Le Sentier ou la délocalisation à Paris [archive] », sur Libération
  5.  * Catherine ÖrmenModes XIXe et XXe siècles, Paris, Éditions Hazan, 575 p. (ISBN 2-85025-730-3)p. 475
  6.  Cécile Chambraud et Amos Reichman, « La tristesse et l’inquiétude de la communauté juive [archive] », sur Le Monde
  7.  « Le quartier du Sentier à Paris : la Net-économie dans les pas du textile [archive] », sur Les Échos
  8.  Franck Johannes, « Le Sentier, grossiste en malversations. Hier, à Paris, 80 personnes de sociétés pivots, surtout de confection, ont été placées en garde à vue [archive] », sur Libération

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Le père de Michel Yéprémian (grossiste "Virginie" à Paris) :

Yeprem-Mihran Yepremian, plus connu sous le pseudonyme MEP, dans les cercles des beaux-arts n'est pas un écrivain,à proprement dit, mais ayant la volonté de confier au papier ses activités et ses sentiments, il les rend «propriété du public».Le titre de son ouvrage "Lutte éternelle".

Aussi, raconte-t-il la période de son enfance à Césarée jusqu'au génocide des Arméniens, et puis de Constantinople jusqu'à Paris, les impressions de sa vie intéressante et instructive.

La ville de Césarée, avant les temps sanguinaires et despotiques du Sultan Rouge e du gouvernement des "Jeunes-Turcs", jouissait d'un calme, permettant qu'elle soit l'un des principaux centres commerciaux et nationaux des Arméniens de Turquie. Le Patriarche de Jérusalem, Torkom Archevêque Kouchaguian, qui n'est pas de Césarée, définit d'une façon splendide cette ville et ses habitants, quand il dit: « Césarée est l'étoffe la plus dorée des Arméniens».
Après la formation des partis révolutionnaires arméniens, la situation changea entièrement, et les dirigeants turcs tournèrent leur attention, surtout sur les Arméniens de Césarée.
Le lecteur pourra lire avec intérêt les lignes écrites à ce propos, qui éclairent d'une façon tout à fait nouvelle l'étude des relations arméno-turques. Jusqu'à présent, selon moi, personne n'a mentionné les événements que Yepremian a cités dans son livre. De ce point de vue, est grande la contribution de cet auteur, dont pourront, sans doute, profiter les historiens voulant étudier les relations arméno-turques du dernier siècle.

Le style et les phrases de Yepremian sont simples et sans ornements superflus, comme l'eau limpide, qui jaillit des sources du mont historique Archéos.

Ne cherchez pas dans le style de l'auteur des mots brillants ou des phrases longues, mais seulement l'expression des sentiments et des impressions, jaillis du cœur et du souffle qui prennent plus de valeur dans leur simplicité et leur sincérité. Yepremian n'est pas un écrivain mais un artiste et un peintre de valeur, qui a donné jusqu'à présent plus de trois cents tableaux, peintures à l'huile ou pastels, ainsi que des statues.

En 1979, participant à l'Exposition Internationale de Bruxelles, il a été choisi membre de l'Académie Européenne des Beaux-Arts, dont le centre se trouve à Bruxelles, fondée par l'illustre physicien français Jean Rostand, qui jusqu'à sa mort, a été le président d'honneur de cette Académie.

A l'occasion de la nomination de Yepremian à cette Académie, j'avais écrit dans l'hebdomadaire «Achkharh» ("Monde"), le 3 novembre 1979, mais malheureusement, la presse de l'Arménie et la Diaspora arménienne resta presque muette devant l'honneur dont était objet ce troisième académicien des Arméniens de France. A la suite de son livre, Yepremian expose 59 de ses tableaux, que le lecteur contemplera avec grand intérêt.

Aujourd'hui, quoique le vieil auteur se soit retiré de toute activité, il n'a pas pour autant abandonné ses pinceaux et malgré ses quatre-vingt-huit ans, chargé de peines et de fatigues il continue de peindre de temps en temps.

Il est d'ailleurs à noter, que dans l'âme de la plupart des Arméniens originaires de Césarée, à côté de l'homme d'affaires, repose un écrivain ou un artiste, unis d'une façon harmonieuse.

Je souhaite santé et succès à ce vieil auteur, dont l'unique but, en publiant ce livre, est d'être utile à la nation.

Paris 1986, Hagop Krikor