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Mais où est la Mésopotamie : Mesopotamiart 5 Octobre 2024 à Sarcelles

MesopotamiArt – Concert de clôture

Rejoignez-nous le vendredi 18 octobre 2024 à 20h pour le concert de MesopotamiArt !

Par MesopotamiArt

Date et heure

ven. 18 oct. 2024 20:00 – 22:00 CEST

Lieu

Salle André-Malraux

29 Rue Taillepied 95200 Sarcelles

À propos de cet évènement

  • L'événement dure 2 heures

Rejoignez-nous le vendredi 18 octobre 2024 à 20h à la salle André Malraux à Sarcelles pour un concert exceptionnel avec Mesopotamian Fusion d'Ilona Danho, la Chorale Saint Thomas l'Apôtre et des Guests ! Laissez-vous emporter par la magie des chants traditionnels assyro-chaldéens, une expérience musicale unique qui conjugue la richesse du passé et la créativité musicale contemporaine.

Réservez vos places dès maintenant pour une soirée où l'authenticité rencontre la modernité !

 

Un festival célébrant l’art assyro-chaldéen contemporain aura lieu du 8 au 18 octobre 2024 à l’école d’art Janine Haddad pour l'exposition et se clôturera par un concert le 18 octobre à la salle André Malraux à Sarcelles. Le but du Festival est de faire connaître notre héritage artistique, encore méconnu. Un événement exceptionnel qui sera une première en France.

 

 

 

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La Mésopotamie (du grec Μεσοποταμία / Mesopotamía, de μέσος / mésos, « entre, au milieu de », et ποταμός / potamós, « fleuves », littéralement le pays « entre les fleuves ») est une région historique du Moyen-Orient située entre le Tigre et l'Euphrate. Elle correspond pour sa plus grande part à l'Irak et la Syrie actuels. Elle comprend deux régions topographiques distinctes :

Aujourd’hui, le terme « Mésopotamie » est généralement utilisé en référence à l'histoire antique de cette région, pour la civilisation ayant occupé cet espace jusqu'aux premiers siècles de notre ère. Faisant partie des civilisations du Proche-Orient ancien, la civilisation mésopotamienne y occupe une place centrale, considérée comme une des matrices des civilisations historiques du Moyen-Orient et de l'Europe, aux côtés de la civilisation de l'Égypte antique. En effet, elle participe à plusieurs évolutions fondamentales dans l'histoire humaine : s'y trouvent les « origines » de l’État, de la ville, des institutions et de l'administration, de l'impérialisme. Les historiens et archéologues contemporains s'accordent à dire que les Mésopotamiens sont à l'origine du premier système d'écriture créé entre 3400 et 3200 av. J.-C. Celui-ci évolua pour donner naissance à l'écriture « cunéiforme » (du latin cuneus, le « coin »). L'abondante documentation cunéiforme exhumée sur les sites mésopotamiens, combinée à l'étude des autres découvertes archéologiques, permet de connaître de nombreux aspects de la société et de l'économie, la religion et la pensée, les rites, les activités intellectuelles, etc. des différents royaumes mésopotamiens.

Tablette de comptabilité de la fin du IVe millénaire av. J.-C., faisant partie des plus anciens documents écrits connus. Musée du Louvre.

La civilisation mésopotamienne prend ses racines dans les évolutions amorcées au Néolithique à partir du Xe millénaire av. J.-C. au Levant, en Anatolie et dans le Zagros, qui voient les débuts de l'agriculture, de l'élevage et l'expansion des villages sédentaires. Les premiers villages de Mésopotamie sont peu attestés, la région semblant amorcer son développement agricole plus tard que ses voisines. Mais à compter de la fin du Néolithique, à partir de 7000-6000 av. J.-C., elle connaît un développement rapide, que ce soit dans la démographie, les institutions, l'agriculture, les techniques ou les échanges. Au IVe millénaire av. J.-C. (période d'Uruk) le changement est plus marqué, avec l'apparition des premiers États et des premières villes et celui d'un « système-monde » qui voit rayonner l'influence mésopotamienne sur le Moyen-Orient. L'écriture apparaît à la fin de cette période, qui a donc vu la mise en place des traits caractéristiques de la civilisation mésopotamienne.

La « face de la Paix » de l'étendard d'Ur, v. 2500 av. J.-C. British Museum.
Détail de « lois » inscrites sur la stèle du Code de Hammurabi, v. 1750 av. J.-C. Musée du Louvre.
Sceau-cylindre en calcédoine d'un fonctionnaire babylonien, du règne de Kurigalzu II (1330-1308 av. J.-C.). Musée du Louvre.
Le roi assyrien Assurbanipal et son épouse Libbali-sharrat banquettant. Bas-relief de NiniveVIIe siècle av. J.-C. British Museum.
La porte d'Ishtar reconstituée au Pergamon Museum.
La Porte d'Ishtar de BabyloneVIe siècle av. J.-C., partie reconstituée au Pergamon Museum.

Au IIIe millénaire av. J.-C., durant la période des dynasties archaïques, la Mésopotamie est occupée par un ensemble de petits royaumes, peuplés par des populations parlant une langue isolée, le sumérien, dans la partie méridionale (le pays de Sumer), et d'autres parlant des langues sémitiques, dont l'akkadien. Cet aspect dual devait marquer la suite de l'histoire mésopotamienne, car si le sumérien n'est plus parlé aux alentours de 2000 av. J.-C., il reste une langue prestigieuse dans les milieux religieux et savants. La fin du IIIe millénaire av. J.-C. est marquée par deux brèves phases d'unification de la majorité de la Mésopotamie (empires d'Akkad et d'Ur), donc le développement de l'impérialisme, puis au millénaire suivant s'affirment plusieurs dynasties aux origines diverses, amorrites dans les premiers siècles (IsinLarsaMariBabylone, etc.), hourritekassite (à Babylone) et assyrienne dans la seconde moitié. La culture mésopotamienne exerce une grande influence dans le reste du Moyen-Orient, indiquée notamment par la diffusion de l'écriture cunéiforme, couramment utilisée en Iran, en Anatolie et au Levant. La région voit ensuite l'expansion depuis la Syrie d'une nouvelle population sémitique, les Araméens, qui prennent une grande importance démographique et culturelle. Les premiers siècles du Ier millénaire av. J.-C. sont marqués par la constitution de l'empire assyrien, premier empire à couvrir la majeure partie du Moyen-Orient (à son apogée au VIIe siècle av. J.-C., de l’Égypte jusqu'à l'Iran), auquel succède l'empire babylonien, dernier grand royaume mésopotamien antique. En 539 av. J.-C. la Mésopotamie passe sous la coupe des Perses de la dynastie des Achéménides, qui constituent à leur tour un empire multinational, mais dont le centre est désormais situé hors de Mésopotamie. La domination des dynasties grecques (hellénistiques) et parthes accompagne la fin de la culture mésopotamienne antique, illustrée par la disparition de l'écriture cunéiforme dans les premiers siècles de notre ère.

Qu'est-ce que la Mésopotamie ?

Étymologie

La notion de « Mésopotamie » a été forgée et définie de l'extérieur, dans l'Antiquité classique puis à l'époque contemporaine. Elle est absente des textes cunéiformes mésopotamiens1.

Le terme Mésopotamie vient du grec Μεσοποταμία / Mesopotamía, de μέσος / mésos, « entre, au milieu de », et ποταμός / potamós, « fleuves », littéralement le pays « entre les fleuves ». Ce mot se retrouve d'abord chez Polybe au IIe siècle av. J.-C. puis Strabon au siècle suivant, mais il est employé par Arrien (qui écrit au IIe siècle) pour désigner une province de l'époque d'Alexandre (seconde moitié du IVe siècle av. J.-C.), et pourrait donc remonter à cette époque. Il désigne dans l'Antiquité un espace plus restreint que celui pour lequel il est employé à l'époque moderne, puisque son emploi est limité à désigner l'espace situé entre le Tigre et l'Euphrate au nord de Babylone et jusqu'aux contreforts du Taurus, excluant donc la Babylonie. Cela correspond grosso modo à la Djezireh des géographes arabes médiévaux et dans la terminologie actuelle à la Haute Mésopotamie. Le mot grec semble repris d'expressions similaires attestées en araméen antique. Il a pu être proposé que cette expression dérive elle-même d'expressions isolées plus anciennes en akkadien, comme Berît nâri « entre le fleuve » et Mât birîti « pays du milieu », qui désignent des régions situées en Haute Mésopotamie, mais cela est douteux2.

Les historiens modernes ont longtemps hésité sur la manière de désigner les civilisations qu'ils redécouvraient. Ce fut d'abord l'Assyrie au milieu du XIXe siècle, puis la Babylonie (ou Chaldée) dans les décennies suivantes, ce qui explique que la désignation d'une civilisation « assyro-babylonienne » a été courante. Puis le pays de Sumer fut à son tour redécouvert à la fin du XIXe siècle. Avec la découverte d'autres sites de Syrie orientale (Mari avant tout) ayant une culture similaire, mais ne rentrant pas dans les terminologies en usage, l'expression « civilisation mésopotamienne » s'est progressivement imposée afin d'englober ces différentes composantes3.

Géographie

Article détaillé : Géographie de la Mésopotamie.

La Mésopotamie est structurée autour des deux fleuves à qui elle doit son nom, l'Euphrate à l'ouest, et le Tigre à l'est. Ils naissent tous les deux dans les hauts plateaux de l'est anatolien, puis le premier parcourt au sortir des monts du Taurus les espaces arides syro-mésopotamiens en connaissant un important changement de direction et recevant peu d'affluents, tandis que le second a un tracé plus court et direct vers le Golfe et reçoit plusieurs affluents venus du Zagros à l'est (Grand ZabPetit ZabDiyala), qui font que son débit est plus rapide4. La Haute Mésopotamie, ou Djézireh, est une région de plateaux de 200 à 500 mètres d'altitude, où les deux fleuves coulent donc dans des vallées encaissées, située dans l'espace où leurs cours sont les plus éloignés. Elle se divise entre une Haute Djézireh, au nord nord-est, plus arrosée, et une Basse Djézireh au sud sud-ouest, plus aride. La Basse Mésopotamie est formée là où les deux cours des fleuves se sont rapprochés. C'est une plaine extrêmement plane, formée par l'accumulation des alluvions charriés par les deux fleuves, où se forment de nombreux bras de fleuve et espaces marécageux formant un vaste delta à son extrême-sud. De nos jours les deux fleuves fusionnent pour former le Chatt-el-Arab qui se jette dans le Golfe, mais durant l'Antiquité le littoral était situé plus au nord et a progressé vers le sud avec l'accumulation des dépôts d'alluvions. C'est une région très aride, aux précipitations annuelles inférieures à 200 mm, rendant l'irrigation impérative pour l'agriculture. Le climat antique de la Mésopotamie était grossièrement similaire à celui observé au XXe siècle5.

Contours généraux

Article connexe : Proche-Orient ancien.

Sur le plan chronologique, si le début des périodes historiques est placé par convention durant la période d'Uruk finale, quand apparaît l'écriture (v. 3400-3300 av. J.-C.), on peut faire remonter l'étude de la Mésopotamie antique au moins jusqu'au début du Néolithique, après 10000 av. J.-C., et parfois plus haut jusqu'aux premières attestations de présence humaine lors du Paléolithique moyen. Où situer la limite finale à l'histoire mésopotamienne ne fait pas l'objet de consensus : certains s'arrêtent à la conquête de l'empire néo-babylonien par le roi perse Cyrus II en 539 av. J.-C., d'autres par la conquête de l'empire perse par Alexandre le Grand (331-323 av. J.-C.)6, d'autres intègrent la période hellénistique qui suit (jusqu'aux débuts de notre ère environ, durant la période de l'empire parthe)7, d'autres encore vont jusqu'au début de l'époque islamique (VIIe siècle de note ère)8.

Sur le plan géographique, dans le vocabulaire des historiens actuels, le terme Mésopotamie est employé pour désigner la région antique correspondant à la majeure partie de l'Irak actuel, avec en plus la frange nord-est de la Syrie, située à l'est de l'Euphrate, et aussi une partie du Sud-est de la Turquie située entre Euphrate et Tigre9.

Comme souvent, ces contours ne suffisent pas à rendre compte des différents aspects des civilisations étudiées, aussi les archéologues et historiens ont tendance tantôt à prendre un cadre géographique plus restreint, tantôt un cadre plus large.

Plus restreint, parce qu'on reconnaît généralement une césure entre le Nord et le Sud de la Mésopotamie, deux ensembles présentant des caractéristiques géographiques bien distinctes (voir plus bas), qui se retrouvent sur le plan culturel, et que l'ampleur chronologique du sujet implique également de déterminer des grands ensembles chronologiques successifs. On oppose ainsi une Haute Mésopotamie à une Basse Mésopotamie, la séparation géographique se faisant en gros au nord de Bagdad (la ligne de séparation irait de Hit à Samarra). La Haute Mésopotamie10, la Djézireh des géographes arabes, est constituée en bonne partie par l'Assyrie historique qui occupe sa partie orientale autour du Tigre, mais elle comprend aussi les terres situées à l'ouest jusqu'à l'Euphrate, qui présentent un profil culturel souvent similaire à celui des civilisations de Syrie et sont souvent étudiées avec celles-ci. On peut donc diviser cet espace en deux ensembles, oriental et occidental. La Basse Mésopotamie correspond géographiquement à la plaine alluviale et au delta du Tigre et de l'Euphrate. C'est la Babylonie des IIe millénaire av. J.-C. et Ier millénaire av. J.-C.11, aussi dénommée « pays de Sumer et d'Akkad », aux époques archaïques Sumer correspondant à la région la plus méridionale, reconnue comme la plus importante aux époques formatives des civilisations en Mésopotamie (IVe millénaire av. J.-C. et aussi IIIe millénaire av. J.-C.), et Akkad à la partie nord12. Les études archéologiques et historiques adoptant des vues d'ensemble font donc régulièrement le choix de prendre pour cadre le Nord ou le Sud mésopotamiens13, ou bien un des sous-ensembles chronologiques et géographiques mésopotamiens (surtout Sumer14, l'Assyrie15 et Babylone16), plutôt que la Mésopotamie dans son ensemble. Ce sont du reste ces entités (Sumer, Akkad, Assur, Babylone) qui servaient de référence aux anciens Mésopotamiens, qui ne se sont jamais définis eux-mêmes comme des gens de Mésopotamie17. De ce fait la question de savoir s'il ne fallait pas plutôt parler de civilisations ou cultures mésopotamiennes a parfois pu être posée, même si la dénomination de civilisation mésopotamienne est généralement conservée en raison de traits culturels communs (croyances et pratiques religieuses, écriture cunéiforme et activités savantes)18.

Plus large, parce que les civilisations de la Mésopotamie ont toujours été liées à celles des régions voisines, qui partagent des évolutions similaires et de nombreux traits communs, raison pour laquelle les historiens ont développé le concept de « Proche-Orient ancien »19. C'est un ensemble géographique et culturel qui peut s'entendre comme « la culture suméro‐akkadienne et son réseau d'interactions avec les cultures voisines20 » (G. Bunnens), donc centré sur la Mésopotamie et sa sphère d'influence. En effet, la place de la Mésopotamie (et en particulier de la Basse Mésopotamie) a souvent été vue comme majeure dans cet ensemble pour les époques de la Haute Antiquité, car elle y a eu à compter du IVe millénaire av. J.-C. une influence que n'égalaient pas les autres, en particulier parce que les régions du Proche-Orient ancien ont souvent adopté à un moment ou à un autre de leur histoire l'écriture cunéiforme originaire de Basse Mésopotamie (c'est le cas de l'Élam, des royaumes de Syrie, des Hittites, de l'Urartu ; on parle parfois à ce sujet de « culture cunéiforme »21), et que les premiers empires à avoir étendu leur emprise sur de vastes territoires ont une origine mésopotamienne (et méridionale à l'exception non négligeable de l'Assyrie). Les études récentes ont tendance à proposer une approche plus équilibrée et à relativiser le « mésopotamo-centrisme » des études antérieures22. Les limites de cet ensemble varient selon les époques, en fonction de l'importance des interactions entre les régions : il peut comprendre l'espace syrien et levantin, de l'Anatolie, du Caucase, du plateau Iranien, et aussi des rives du golfe Persique et de la péninsule arabique, certains y incluent aussi l’Égypte ou encore une partie de l'Asie centrale. D'autres ensembles culturels ou géo-historiques incluant mais dépassant la Mésopotamie peuvent être mis en avant en fonction des époques. Ainsi, au moins pour les derniers siècles du IIIe millénaire av. J.-C. et la première moitié du IIe millénaire av. J.-C., les régions de Syrie occidentale (situées à l'est de l'Euphrate, notamment autour d'Alep et d'Ebla) sont culturellement très proches de celles de Mésopotamie, ce qui fait qu'on a pu proposer de parler d'ensemble « syro-mésopotamien » (voire de « grande Mésopotamie »), en étendant cet ensemble plus loin en Syrie23,24.

La redécouverte de la Mésopotamie

Article connexe : Assyriologie.

La civilisation mésopotamienne antique est largement oubliée après sa disparition. Les géographes arabes et persans de l'époque médiévale savent néanmoins localiser ses principales villes, Ninive et Babylone, et préservent une partie de sa mémoire. En Europe, des textes grecs antiques, surtout ceux d'Hérodote, ainsi que la Bible hébraïque (l'Ancien Testament des Chrétiens), fournissent également des informations permettant de préserver le souvenir de la Mésopotamie antique, tandis que des voyageurs médiévaux se rendent sur certains sites antiques du Moyen-Orient. Mais il s'agit pour l'essentiel d'une vision mythifiée. À partir du XVIIIe siècle des objets mésopotamiens parviennent en Europe et sont intégrés dans l'histoire de l'art antique et l'archéologie qui se forment alors, avec le statut d'antécédents des arts grec et romain. L'essor de l'orientalisme participe aussi de l'intérêt nouveau que suscitent les civilisations antiques du Moyen-Orient en Europe, et l'émergence des impérialismes fournit une base matérielle pour les premières explorations des sites de cette partie du monde, avec pour but essentiel de ramener des objets pour les grands musées des capitales européennes (le British Museum et le Musée du Louvre avant tout)25.

Les territoires de l'antique Mésopotamie font alors partie de l'Empire Ottoman, qui autorise les explorations menées au nom des gouvernements britannique et français, tout en s'intéressant lui-même à ses découvertes, dont une partie vient garnir les collections du musée impérial ottoman. Les premiers fouilleurs qui ouvrent les chantiers dans les années 1840 n'ont pas de mal à repérer les principales ruines des capitales assyriennes (dans le nord de l'actuel Irak) qui sont bien connues des populations locales, même si leur identification plus précise prend du temps (les sites de Nimroud et Khorsabad sont ainsi pris pour les ruines de Ninive, qui sont en fait situées à Kuyunjik près de Mossoul). Ils en extraient les sculptures de taureaux androcéphales ailés et les bas-reliefs commémorant les hauts faits des rois assyriens qui suscitent un grand intérêt lorsqu'ils sont présentés pour la première fois à Londres et à Paris. Par la suite l'exploration se porte vers le sud de la Mésopotamie, avec à la fin du XIXe siècle l'arrivée des premières équipes d'archéologues allemands (à Babylone) et américains (à Nippur)26,27.

Les explorations de sites et les fouilles archéologiques ont également permis la découverte de rochers, de stèles, de milliers de tablettes d'argile et autres objets inscrits en écriture cunéiforme, essentiellement en langue akkadienne, dont le déchiffrement dans les années 1840-1850 permet de donner une vision de la Mésopotamie antique dégagée des aspects légendaires transmis par les traditions grecque et biblique. Sont ainsi redécouvertes les civilisations de l'Assyrie, qui donne son nom à la discipline historique consacrée à la Mésopotamie antique, l'assyriologie, puis celle de Babylone, et enfin celles de Sumer et d'Akkad, dont le souvenir avait complètement disparu et qui ne sont révélées au monde moderne qu'à partir des découvertes de sites du IIIe millénaire av. J.-C. dans le sud de l'Irak (Girsu, Nippur) et la découverte d'une nouvelle langue disparue, le sumérien, qui s'est révélée être la plus ancienne à avoir été écrite28. Dès lors, l'essentiel des études sur des textes relatifs à la Mésopotamie antique porte sur la documentation cunéiforme, exhumée et constamment enrichie par les découvertes archéologiques (à partir de fouilles régulières ou clandestines). Cette documentation primaire, avant tout constituée d'archives de type administratif, mais aussi commercial, juridique, diplomatique, épistolaire, très abondante en quantité (au point que tous les textes connus ne sont pas traduits ou publiés, loin de là), est la principale spécificité de l'étude de la civilisation mésopotamienne antique. Elle se distingue en cela de l'Antiquité gréco-romaine, dont la base de la documentation consiste en des écrits d'auteurs antiques préservés jusqu'à nos jours29. D'un autre côté les fouilles archéologiques en Irak ont été très limitées depuis les années 1990 en raison des troubles frappant ce pays, qui ont en revanche laissé la place à des fouilles clandestines. L'apaisement de la situation dans certaines régions dans les années 2010 a permis la réouverture de chantiers de fouilles30.

Histoire

Article détaillé : Histoire de la Mésopotamie.

Chronologie générale

La période historique commence en Mésopotamie quand l'écriture est mise au point (vers 3400 av. J.-C. – 3200 av. J.-C.). Elle est divisée en plusieurs périodes successives :

  • Période d'Uruk récent (3400 av. J.-C. – 2900 av. J.-C.) : l'écriture se développe, mais les textes écrits à cette époque sont encore difficiles à interpréter, et il s'agit de documents administratifs et de listes lexicales, qui ne nous apprennent rien sur l'histoire évènementielle.
  • Période des Dynasties archaïques (2900 av. J.-C. – 2340 av. J.-C.) : elle est divisée en trois sous-périodes. C'est à partir du milieu du IIIe millénaire av. J.-C. qu'on est informé sur les évènements, avant tout grâce aux archives retrouvées à Lagash. C'est la période des cités-États de Basse Mésopotamie.
  • Période d'Akkad (2340 av. J.-C. – 2180 av. J.-C.) : Sargon d'Akkad met fin à la période des cités-États en les incluant dans le premier état territorial, qui se mue vite en véritable empire, notamment grâce à l'action de son petit-fils Naram-Sin.
  • Période néo-sumérienne (2180 av. J.-C. – 2004 av. J.-C.) : l'Empire d'Akkad s'effondre à cause de révoltes et d'attaques de peuples « barbares ». Les cités-États sumériennes reprennent leur indépendance, avant d'être unifiées par les rois fondateurs de la Troisième dynastie d'UrUr-Namma et son fils Shulgi, qui établissent un nouvel empire dominant la Mésopotamie.
  • Période paléo-babylonienne (ou amorrite) (2004 av. J.-C. – 1595 av. J.-C.) : le royaume d'Ur s'effondre vers 2000 av. J.-C. sous les coups des Élamites et des Amorrites. Ces derniers prennent la tête de différents royaumes qui se partagent la Mésopotamie : IsinLarsaEshnunnaMari, puis Babylone, qui finit par dominer toute la région sous le règne de Hammurabi, avant de décliner lentement jusqu’à la prise de la ville par les Hittites vers 1595 av. J.-C.
  • Période médio-babylonienne (1595 av. J.-C. – c. 1080 av. J.-C.) et période médio-assyrienne (v. 1400 – 1000 av. J.-C.) : les Kassites fondent une nouvelle dynastie qui domine Babylone pendant plus de quatre siècles. Au nord, le Mittani exerce sa domination avant de se faire supplanter par le royaume médio-assyrien. La rivalité entre les deux entités occupant le nord et le sud de la Mésopotamie apparaît alors. Cette période se termine avec une crise grave, provoquée notamment par les invasions des Araméens.
  • Période néo-assyrienne (934 av. J.-C. – 609 av. J.-C.) : les Assyriens rétablissent leur puissance dans le courant du IXe siècle av. J.-C., et établissent un empire dominant tout le Proche-Orient, qui connaît sa période d'apogée sous les Sargonides, avant de s'effondrer à la fin du VIIe siècle av. J.-C. sous les coups des Babyloniens et des Mèdes. En 609 av. J.-C., Ninive est abattue par Babylone qui reprend la mainmise sur le pays entier.
  • Période néo-babylonienne (625 av. J.-C. – 539 av. J.-C.) : les Babyloniens reprennent à leur profit une partie de l'empire néo-assyrien, notamment grâce à l'action de Nabuchodonosor II. Ce royaume connaît cependant un déclin rapide, et il passe en 539 av. J.-C. sous le contrôle du roi perse Cyrus II. L'araméen, alphabétisé, commence à reléguer l'akkadien toujours cunéiformisé, à l'état de langue littéraire et savante.
  • Période achéménide (539 av. J.-C. – 331 av. J.-C.) : Babylone succombe à son tour (539 av. J.-C.) sous les coups de Cyrus qui incorpore la Mésopotamie à son Empire. Elle tombe sous la domination des Perses, mais cela ne l'empêche pas de connaître une période de grande prospérité.
  • Période séleucide (331 av. J.-C. – 140 av. J.-C.) : l'empire perse achéménide tombe sous les coups d'Alexandre le Grand, et après la mort de ce dernier et les luttes qui s'ensuivent, la Mésopotamie est dominée par les Séleucides. La culture mésopotamienne entre dans l'orbite culturelle hellénistique et connaît à cette période un déclin qui s'accélère au IIe siècle av. J.-C.
  • Période parthe (140 av. J.-C. – 224 apr. J.-C.) : les Parthes chassent finalement les Séleucides de Mésopotamie dans le courant du IIe siècle av. J.-C. C'est sous leur règne que disparaît définitivement l'antique culture mésopotamienne, qui subsistait jusqu'alors dans le milieu des temples de Babylonie.

À noter un intermède romain avec les conquêtes de Trajan (116 apr. J.-C.) qui prit la capitale parthe Ctésiphon et descendit jusqu'au Golfe Persique, avec l'ambition de reconquérir l'empire d'Alexandre. Son successeur, Hadrien, abandonne ces territoires dès son avènement (117 apr. J.-C.).

Plus tard, l'empereur Septime Sévère arrachera définitivement la Mésopotamie du Nord aux Parthes lors de ses campagnes de 195 apr. J.-C. à 198 apr. J.-C.

Préhistoire

Articles détaillés : Préhistoire de la Mésopotamie et Néolithique du Proche-Orient.

Localisation des principaux ensembles géographiques et de sites représentatifs du Néolithique du Proche-Orient.
Céramique fine de la période de Samarra. Pergamon Museum de Berlin.

La présence humaine est attestée en Mésopotamie du Nord à partir du Paléolithique moyen, sur le site de la grotte de Shanidar, dans l'actuel Kurdistan, où ont été exhumées des sépultures de Néandertaliens (époque moustérienne). La présence de l'Homme moderne est par la suite attestée au Paléolithique supérieur (Baradostien, variante locale de l'Aurignacien) dans ces mêmes régions septentrionales, d'altitude moyenne et haute, et se font plus courantes pour la phase finale du Paléolithique, ou Épipaléolithique, qui correspond au début du réchauffement du climat marquant la fin de la dernière période glaciaire. Cette phase est appelée Zarzien en Mésopotamie du Nord-est et dans le Zagros occidental (v. 18000-10000 av. J.-C.). Les sites fouillés sont des campements saisonniers de chasseurs-cueilleurs taillant des silex fins (microlithes) dans des formes triangulaires et trapézoïdales31,32.

C'est dans ces mêmes régions que sont attestés les débuts du Néolithique, le Néolithique précéramique, pour l'espace mésopotamien, dans l'horizon culturel des sites néolithiques du Zagros, tandis que des sites relevant du foyer néolithique levantin et anatolien se trouvent sur les marges occidentales de l'espace mésopotamien, dans la boucle de l'Euphrate (MureybetAbu HureyraJerf el Ahmar). Ces communautés sédentarisées expérimentent l'agriculture et l'élevage durant la période qui va en gros de 10000 à 7000 av. J.-C. C'est la période des premiers villages du Nord mésopotamien (Qermez DereNemrikM'lefaat)33,34. La céramique apparaît durant la phase suivante, représentée en particulier par le site de Jarmo dans les contreforts du Zagros, et Umm Dabaghiyah dans les régions basses35,36. En l'état actuel des choses ces premières phases néolithiques ne sont pas reconnues en Basse Mésopotamie. Les sols préhistoriques de cette région sont en général enfouis sous le limon charrié par les fleuves, où ont été noyés lors de la remontée des eaux consécutive à la fin de la glaciation, ce qui rend difficile l'identification des premiers villages méridionaux37.

Les habitats deviennent plus importants durant les phases suivantes, d'abord la période de Hassuna (v. 6500-6000 av. J.-C.) puis celle de la Samarra (v. 6200-5700 av. J.-C.), qui voient l'apparition d'habitats communautaires, la céramique peinte, et également les premières traces d'une agriculture irriguée en Mésopotamie centrale (Choga Mami)38,39. La période de Halaf (v. 6100-5200 av. J.-C.), commune au Nord mésopotamien et à la Syrie du Nord, marque une extension des ensembles culturels préhistoriques40,41. Le plus ancien village mis au jour dans le Sud mésopotamien, Tell el-Oueili, est contemporain42,43. Il marque le début de la longue culture d'Obeid (v. 6500-3900), première période archéologique déterminée pour la moitié méridionale de la Mésopotamie, qui voit l'émergence d'une architecture monumentale, dont l'exemple le plus marquant est la séquence d'édifices, sans doute des temples, mis au jour à Eridu44. Cette culture s'étend en direction du Nord durant les derniers siècles du VIe millénaire av. J.-C., période durant laquelle on relève par ailleurs l'apparition des premiers objets en cuivre, indiquant les débuts de la métallurgie45.

L'émergence de l'État et des villes

Article détaillé : Période d'Uruk.

L'« expansion urukéenne ».
Tablette provenant d'Uruk et datée de la période d'Uruk III (c. 3200-3000 av. J.-C.) enregistrant des distributions de bière depuis les magasins d'une institution. British Museum.

La phase finale d'Obeid et les premiers siècles de la période d'Uruk (v. 3900-3400) témoignent d'une augmentation des inégalités sociales et d'une division du travail accrue dans l'artisanat, indices de l'émergence d'agglomérations plus importantes, dites « proto-urbaines », et d'entités politiques intégrant de plus grandes communautés, que l'on désigne comme des « chefferies ». Cela est en particulier visible dans l'architecture monumentale du site de Tepe Gawra, dans le Nord, et un ensemble de sites proto-urbains de la Djézireh (Tell BrakHamoukar), caractéristiques moins identifiées pour les sites méridionaux en dehors d'Eridu46,47. Pourtant les évolutions décisives qui devaient aboutir à l'apparition de l'État et des villes, la « révolution urbaine » de Gordon Childe, ressortent de la manière la plus éloquente dans les groupes monumentaux du site méridional d'Uruk, couramment considérée comme la « première ville », en tout cas de loin le site le plus vaste identifié pour la période d'Uruk final (v. 3400-3100). C'est durant cette époque qu'est mise au point l'écriture, également attestée en premier sur ce site, ce qui témoigne de l'essor des institutions étatiques puisqu'elle est manifestement inventée pour leurs besoins comptables et administratifs. Cet ensemble de changements corrélés marque donc le basculement entre la Préhistoire et l'Histoire. La culture de la Basse Mésopotamie rayonne alors sur tout le Moyen-Orient, ce qui a été désigné comme l'« expansion urukéenne », caractérisée notamment par l'implantation de sites sur le Moyen-Euphrate identifiés comme des colonies du Sud (Habuba KabiraDjebel Aruda) ; mais il n'y a pas de preuves solides permettant d'envisager dès cette époque une expansion politique. C'est durant cette période qu'achèvent de se constituer les traits caractéristiques de la civilisation de la Mésopotamie antique, et aussi les éléments qui devaient être ses apports majeurs aux autres civilisations (institutions étatiques et instruments de gestion, urbanisation, écriture et culture littéraire)48,49,50,51,52.

L'époque des États archaïques

 

Article détaillé : Période des dynasties archaïques.

La période d'Uruk s'achève au tournant du IIIe millénaire av. J.-C. par une phase de régionalisation culturelle, marquée par le recul de l'influence méridionale (période de Djemdet-Nasr dans le Sud, Ninive V dans le Nord, culture de la « céramique écarlate », Scarlet Ware, dans la Diyala)53.

Les sites principaux de Basse Mésopotamie à la période des dynasties archaïques.

La période des dynasties archaïques du Sud mésopotamien et de la Diyala (v. 2900-2350 av. J.-C.), divisée classiquement en trois phases, est relativement mal connue pour sa première partie, en gros jusqu…

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