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Le 6 septembre en Turquie : on casse du Grec , un peu moins de l’Arménien (la plupart ont été « génocidés » en 1915)

En 1955, 135 000 Grecs habitaient en Turquie. 69 ans plus tard le chiffre est à peine de 2 000

La première étape de l'exil des Grecs a commencé suite au pogrom anti-grec de septembre 1955

et la dernière après l'invasion turque de Chypre, en 1974.

Le 6 septembre 1955, une série d'attaques parrainée  par l'Etat turc est organisée contre la communauté

grecque et à une moindre intensité contre Arméniens et Juifs.

Le mobile de l'opération était d'exposer  l' inquietude des chypriotes turcs minoritaires devant la

soi-disant  opression organisée par Athènes et Nicosie mais surtout une épuration ethnique créant

une ambiance d'insecurité chez les Grecs qui seraient enclins à quitter le pays. Une déportation

plus subtile qu'il y a un siecle.

Le pogrom était orchestré par l'unité de Contre Guerilla et le Service de Securité Nationale et il est 

parfois décrit comme un génocide contre les Grecs. Et la raison en est que malgré le nombre relativement 

faible de morts, les faits satisfont aux critères de l'article 2 de la Convention sur le Génocide de 1948 ; 

"intention de détruire , en tout ou en partie"  la minorité grecque vivant en Turquie.

Une foule de désoeuvrés turcs ,acheminée  à l'avance à Istanbul et Izmir, par les moyens de l'Etat et

des municipalités, a attaqué les personnes et biens grecs pendant 10 heures dès l'apres-midi du

6 septembre.

La police et l'armée sont restées indifferentes et inefficaces devant les atrocités jusqu'à la declaration

de la loi martiale  ordonnant les forces de l'ordre à reprimer les emeutiers.

Certains medias ont comparé les emeutes à  la Nuit de Cristal, le pgrom de 1938 contre les Juifs en

Allemagne nazie.

Cinquante ans plus tard, un général en retraite était fier des émeutes organisées  en les qualifiant "une

magnifique opération qui a atteint son but"(*)

 

En 1955, le slogan des Turcs était; "L'ile de Chypre est turque et elle le restera" 

En septembre 2020, deux semaines avant la premiere guerre d'Artsakh, le premier ministre Pachinian

déclarait ; "Artsakh est arménien et point final"

En 1974, la Turquie a envahi 40% de l'ile de Chypre. Elle y est encore et y restera grâce à la

présence de 40 000 militaires .(pour une communauté de 320 000 personnes dont la majorité 

est venue de Turquie afin de justifier une démographie d'envergure.)

En 2023 , l'Artsakh n'est plus arménien.

Et il s'agit de la difference entre deux Etats ; l'un fort d'une tradition de 700 ans avec une armée

au service de l'Etat contre  un Etat récent dont l'existence est menacée de l'exterieur comme

de l'interieur avec une armee…….

 

 

(*) Général en retraite Sabri Yirmibeşoğlu lors d'un entretien televisé.

 

Zaven Gudsuz  zaven471@hotmail.com  (ancien élèves des collèges mekhitaristes d'Istanbul& de Sèvres

diplômé d'économie de l'Université de Nantes en France

 

photo : D.R.