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Monsieur le Secrétaire d’État Blinken,
En tant que président de l’Union générale arménienne de bienfaisance (UGAB), la plus grande organisation arménienne à but non lucratif au monde, dont le siège est à New York, je vous écris tout d’abord pour vous remercier de vos efforts visant à faciliter les négociations de paix entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie.
Lors de votre appel du 20 juin 2024 avec le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev, vous avez déclaré que les États-Unis étaient déterminés à contribuer au succès de la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP29), qui se tiendra en novembre prochain à Bakou, la capitale de l’Azerbaïdjan. À cette fin, vous avez exhorté l’Azerbaïdjan à respecter ses obligations et engagements internationaux en matière de droits de l’homme et à libérer toutes les personnes injustement détenues, et vous avez demandé à l’Azerbaïdjan de le faire rapidement. C’était il y a deux mois. La position « claire et cohérente » des États-Unis concernant les détenus a été réaffirmée par votre porte-parole il y a à peine deux semaines.
Je parle au nom des membres nombreux et divers de l'UGAB du monde entier, mais surtout des États-Unis, lorsque je dis que nous sommes de plus en plus préoccupés par le fait que vos paroles n'ont pas été entendues et continueront d'être ignorées.
Il est important de noter que nous n’avons pas eu de nouvelles de la libération imminente de prisonniers arméniens, dont huit anciens membres du gouvernement d’Artsakh (Haut-Karabakh), qui ont été arrêtés alors qu’ils cherchaient à fuir avec plus de 120 000 Arméniens après l’assaut militaire azéri de septembre dernier. En une journée, trois anciens présidents de la République ont été arrêtés : Arayik Harutyunyan ; Bako Sahakyan ; Arkadi Ghukasyan ; ainsi que d’autres anciens responsables, David Babayan, Levon Mnatsakanyan, Davit Ishkhanyan et Davit Manukyan. Ils s’ajoutent à Ruben Vardanyan, ancien ministre d’État et ancien membre du conseil d’administration de l’UGAB, ainsi qu’un éminent philanthrope qui a tant fait pour l’Arménie et les causes humanitaires internationales.
Il est tout aussi inquiétant de constater qu’un certain nombre de prisonniers de guerre arméniens sont toujours détenus, en violation de l’engagement pris par l’Azerbaïdjan en 2020 de les libérer, sans parler d’un nombre inconnu d’otages civils. Ces prisonniers sont détenus en violation flagrante du droit national et international, notamment du Pacte international relatif aux droits civils et politiques et de la Convention européenne des droits de l’homme, dont dépendent la paix et la stabilité dans la région et dont l’Azerbaïdjan est un État partie. Chaque jour compte pour la vie de ces jeunes soldats arméniens dont les familles attendent depuis près de quatre ans leur retour en toute sécurité. La libération de ces prisonniers est essentielle pour parvenir à la paix.
Il est certain que l’organisation de la COP29 en novembre prochain à Bakou, et encore moins l’objectif de l’Azerbaïdjan d’en faire la « COP de la paix », seront sérieusement compromis si ces prisonniers restent en détention. Et nous avons toutes les raisons de croire que si les prisonniers ne sont pas libérés avant la COP, ils ne le seront certainement pas après, car le président Aliyev n’aura aucune raison d’agir.
Il est temps que les États-Unis exercent leur leadership pour maintenir l'ordre international, en particulier dans un contexte de conflits de par le monde qui remettent en cause les règles du jeu. La réputation de l'Amérique en tant que leader du monde libre semble en jeu face à tant de guerres et d'agressions hostiles qui détruisent des vies innocentes.
Les Arméniens aux États-Unis et dans le monde entier restent profondément préoccupés par le sort de leurs compatriotes arméniens qui sont détenus en captivité depuis bien trop longtemps. Nous apprécierions une mise à jour sur les mesures prises par vos efforts pour assurer la libération immédiate de tous les prisonniers arméniens d’Azerbaïdjan.
Merci beaucoup pour votre attention et votre considération.
Respectueusement vôtre,
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