1 Nouvel Hay Magazine

« Taxi pour Tobrouk » : la Russie pourrait y installer une base navale

Non contents de ne pas inviter les vétérans russes aux cérémonies du Jour J (D-Day) du débarquement :

les États-Unis se sont alignés sur la position du Royaume-Uni, la Suède et la France en autorisant les forces ukrainiennes à utiliser les armes qui leur ont été fournies pour frapper le territoire russe… mais avec toutefois des restrictions, seules des frappes susceptibles de contribuer à la défense du secteur de Kharkiv étant autorisées.

« Le président [Joe Biden] a donné pour mission à son équipe de faire en sorte que l’Ukraine puisse utiliser des armes américaines afin de contre-attaquer dans la région de Kharkiv, de manière à riposter lorsque les forces russes l’attaquent o « Notre position d’interdiction de l’utilisation de [missiles balistiques tactiques] ATACMS ou de frappes en profondeur à l’intérieur de la Russie n’a pas changé ».

La décision américaine a fini par convaincre Berlin d’en faire autant. « L’Ukraine peut utiliser les armes fournies par l’Allemagne pour se défendre contre les attaques lancées depuis la Russie dans la région frontalière de Kharkiv »,  un porte-parole du gouvernement allemand, le 31 mai. « Nous sommes tous convaincus que l’Ukraine a le droit, garanti par le droit international, de se défendre contre ces attaques » et « pour ce faire, elle peut également utiliser les armes fournies à cette fin conformément à ses obligations juridiques internationales, y compris celles que nous lui avons fournies ».

La réaction de la Russie à ces annonces a été  en retrait. Des « armes américaines sont déjà utilisées pour tenter de frapper le territoire russe », a dit Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin.

V.Poutine a répondu  « Si quelqu’un considère possible de fournir de telles armes dans la zone de combats pour frapper notre territoire […], pourquoi n’aurions-nous pas le droit de fournir nos armes du même type dans des régions du monde où seront frappées les installations sensibles des pays qui agissent ainsi contre la Russie ? Nous y réfléchirons » .

« Fournir des armes à une zone de conflit est une mauvaise chose. Surtout quand les fournisseurs ne se contentent pas de fournir des armes, mais qu’ils les contrôlent. C’est une mesure très grave et très dangereuse » .

la Russie a commencé à mettre en œuvre cette politique, en transférant des systèmes de missiles Iskander ainsi que des armes nucléaires « tactiques » en Biélorussie.

elle pourrait l’étendre à d’autres pays. La Libye, la partie de ce pays contrôlée par la faction qu’elle soutient, . D’ailleurs, le ministre russe adjoint de la Défense, Iounous-Bek Evkourov, s’y est rendu à quatre reprises depuis août 2023 pour rencontrer le maréchal Haftar.

A priori, Moscou aurait l’intention d’installer des bases navales à Tobrouk ou à Benghazi.

S’agissant des États-Unis, la Péninsule de Paraguana pourrait, par exemple, accueillir des missiles ayant la portée suffisante pour menacer la Floride. 

M. Poutine s’en est pris à Allemagne. « Les livraisons de chars allemands à l’Ukraine ont choqué de nombreuses personnes en Russie. […] Maintenant, s’ils [les Ukrainiens] utilisent des missiles [allemands] pour frapper des installations sur le territoire russe, cela ruinera complètement les relations russo-allemandes »,.

nucléaire« Pour une raison quelconque, les Occidentaux croient que la Russie ne l’utilisera jamais », a-t-il dit. Or,  « si les les actions de quelqu’un menacent notre souveraineté et notre intégrité territoriale, nous considérons qu’il est possible d’utiliser tous les moyens à notre disposition ».

 

sources : https://www.opex360.com/2024/06/06/la-russie-envisage-de-livrer-des-missiles-a-dautres-pays-susceptibles-de-menacer-les-interets-occidentaux/ ,   JP D.

photo : Pixabay