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Festival de Cannes 2024: au coeur du Palmarès le combat des femmes vers la liberté

Par Laura Damiola
Les femmes,leur condition,leurs combats, leurs révoltes, leurs corps étaient bien au centre d’une grande majorité de films de la sélection officielle.Le combat des femmes est un combat de tous les siècles, de tous les pays, de toutes les conditions sociales.
Des histoires marquantes des femmes ont été mises à l'honneur. Sur les vingt-deux films en compétition, une quinzaine évoque la condition des femmes, de l’Europe aux États-Unis en passant par l’Afrique du Nord.
La Palme d'or a été décernée à Anora, un film qui retrace l'histoire d'une travailleuse du sexe à New-York, aux États-Unis, qui décide de se marier impulsivement avec le fils d'un oligarque russe.
« Anora » de Sean Baker, thriller new-yorkais qui passe des bas-fonds aux villas de luxe des oligarques russes et pourrait présager d'un renouveau du cinéma indépendant américain.
Le réalisateur, Sean Baker a notamment dédié sa Palme "à toutes les travailleuses du sexe".
Gran Prix de la regie au realisateur Jacques Audiard.
Avec le prestigieux prix les droits trans mis à l'honneur.
Le dernier film de Jacques Audiard, une comédie musicale. Cette histoire d’un narcotrafiquant mexicain ultra-violent qui décide de disparaître pour devenir une femme est une très originale. Le realisateur met en lumière un chef de cartel mexicain qui souhaite entamer une transition de genre. Emilia Perez a remporté le prix du jury et un triple prix d'interprétation féminin pour les actrices Selena Gomez, Zoe Saldana et Karla Sofía Gascón. Cette dernière a livré un discours bouleversant sur scène, en abordant notamment sa propre transition de genre. Le prix du jury et le prix de la meilleure interprétation féminine, à l'actrice Karla Sofia Gascón pour la première fois dans l'histoire du festival lors d'un transgenre, ont remporté deux prix importants. Je dédie le prix à tous les trans du monde et à ceux qui nous ont fait souffrir parce qu'il est encore temps de changer ", a déclaré l'actrice espagnole lors de la cérémonie de clôture au Grand Theatre Lumière.
Le prix du meilleur scénario a également été décerné à Coralie Fargeat pour The Substance. Remarcable l'interprétation phénoménale de son actrice principale, Demi Moore.Dans ce film d’horreur féministe la réalisatrice française Coralie Fargeat dénonce le culte du corps et de la jeunesse dans les chaînes de télé. Grâce à une étrange substance, une comédienne âgée parvient à créer son double jeune. Avec une simple injection, elle a la possibilité de voir naître une meilleure version d'elle-même – plus jeune, plus belle, plus forte.
Les graines du figuier sauvage, de Mohammad Rasoulof. Autre grand coup de cœur : Les graines du figuier sauvage, de Mohammad Rasoulof. Grande voix du cinéma iranien, dans le viseur du régime des mollahs depuis des années, le réalisateur de 51 ans a été récemment condamné en appel à huit ans de prison dont cinq applicables.
Son film raconte la lente destruction d’une famille, entre un père devenu juge pour le terrible tribunal révolutionnaire et ses filles éprises de liberté. Au milieu, une mère tente, en vain, de réconcilier religion archaïque, soumission à son mari et amour de ses enfants.
À travers ce drame intimiste, Rasoulof dresse un portrait de son pays où les femmes tentent d’afficher leur liberté en enlevant leur voile. Face à ces chevelures dévoilées, la police réplique à coups de matraque et de chevrotine. La réalité dépasse la fiction quand, à l’écran, s’affichent de véritables vidéos prises par des manifestantes et relayées sur les réseaux sociaux.
Autres femmes, autres pays: c'est l'Inde de tout ce que nous imaginons comme la lumière par Payal Kapadia. En Inde, la femme est considérée comme un malheur, si elle est née. Sa vie s'adresse au mariage, qui se déroule à un très jeune âge. Le film est courageux, féminin et féministe. Ayez le prestigieux deuxième prix, le Grand Prix, avec l'histoire de la "solidarité et de l'empathie" d'une jeune infirmière de Mumbai, les conditions de travail à l'hôpital, la lutte de Parwati afin de ne pas être expulsée de chez elle ".
Il n'a pas gagné, mais c'est un magnifique portrait d'une femme, le seul film italien en compétition dans la sélection italienne dirigée par Paolo Sorrentino, Partenope, qui raconte, l'histoire épique d'une vie entière des courageux qui font face au tourbillon moments de la vie. Partenope, le protagoniste, fille d'une famille napolitaine, belle, intelligente, au milieu d'une jeunesse insouciante, aura un événement dramatique qui changera son approche de la vie.
Un autre portrait d'une jeune femme, où les intrigues, les problèmes de la vie révèlent sa personnalité, a été filmée avec une extrême sensibilité par le réalisateur britannique Andrea Arnold dans le film Bird, qui nous donne toute la poésie du journal, dans un contexte familial violent LaBritannique Andrea Arnold, réalisatrice de « Bird », a remporté samedi à l'unanimité le prix de la citoyenneté, remis par un jury récompensant un film de la compétition « pour ses valeurs d'humanisme ».
Il raconte un pré-adolescent, Beilley, 12 ans qui vit avec son frère aîné, un poivre au milieu de la violence familiale. L'histoire d'une chrysalis que nous voyons exploser dans une ode à la liberté.
Un autre personnage féminin, qui avec sa beauté mélancolique, a illuminé l'écran, est Niki de Celine Sallette, un biopic dédié à l'artiste Franco American Niki de Saint Phalle. Il y a quelque chose d'animal, enfantin dans ce personnage qui nous amène sur son chemin de lutte et de rébellion à travers l'art, réédiquant sa vie, de la violence d'une inceste immédiatement pendant l'enfance.