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10% des 1 500 000 Arméniens du génocide par le gouvernement « Jeunes Turcs » = 150 000 pour un 2ème génocide

 L’Arménie historique, l’Arménie occidentale, celle de l’Anatolie et de la Cilicie en Turquie.

Le terrible génocide perpétré par le gouvernement des "Jeunes Tucs" & l'"Organisation Spéciale" (Tehskilat i Mahsusa en turc) a failli effacer à tout jamais la vie de tous les Arméniens . Le génocide a emporté 1,5 million d’entre-eux, obligeant les survivants à une vie d’exil, une vie d’apatride, une vie où l’identité ancestrale est rayée de la carte.

Certains survivants ont été forcés d’abjurer leur foi, devenir musulmans, et  taire leur arménité. Mais pas l'oublier!

Les Arslanian partent direction le Liban et l’Egypte. Puis leur port final : la Belgique. Là, ils ont replanté les racines de leur arbre milénaire, qui risquait de s’envoler au moindre coup de vent violent. Et, puis, car c’est en eux, dans leur âme, leur mémoire et leur sang, l’arbre déraciné a repoussé.

La Fondation Arslanian

« Oui, la bienfaisance :, lors du génocide, nous avions tout perdu. Tout, sauf la vie. Depuis, à la force du travail, nous nous sommes reconstruits. Nous pouvons, maintenant, aider  les autres. Depuis 3 générations, nous le faisons », raconte Anelga Arslanian. La bienfaisance, comme la résilience et la résistance, font partie de leur vie. De génération en génération, les grands et les petits Arslanian (la 4è génération est en chemin) ont repris le chemin du travail. Ils ont fondé leur entreprise familiale. Puis leur fondation. Ils n’ont pas oublié l’Arménie: « Notre fondation à ses activités en Arménie, mais, également, au Liban. Sans remonter trop loin dans l’histoire, en 1986, nous avons, par exemple, construit l’école Melankton et Haig Arslanian Djemaran, au Liban. En Arménie, en avril 2018, la crèche Raffi et Anelga Arslanian de Hamazakayin est sortie de terre. En 2020, nous nous sommes structurés et la Fondation Arslanian a été créée. »

Nous sommes le 7 décembre 1988, un séisme d’une magnitude de 6,9 vient souffler la vie de 50 000 Arméniens de la région de Spitak et de Gyumri, au nord :30 000 morts et plus de 15 000 blessés. A ces chiffres mortifères, il faut rajouter les 500 000 délogés. Aznavour crée l'association française "Aznavour Pour l'Arménie".

Depuis pour Anelga  son mari Raffi, et leurs enfants Garen, Lori, Nareg, Sahag et Lara, l’engagement humanitaire, éducatif et entrepreneurial au chevet de l’Arménie est monté en flèche, année après année. Les guerres éclairs de 2020 et de 2023 menées par l’armée azérie du dictateur-autocrate Aliev, aidé de la Russie complaisante – malgré la convention de défense qui la liait à l’Arménie – de la Turquie et d’Israël, ses partenaires et fournisseurs d’armes, sous les regards complices des démocraties occidentales, qui dénoncent mais n’empêchent rien. Ces guerres, donc, ont eu pour conséquence d’amplifier drastiquement l’action de la fondation.

Les 150 000 Arméniens du Haut-Karabakh

 L’Arménie retrouve son indépendance, définitivement, le 21 septembre 1991. 19 jours auparavant, les Arméniens qui peuplent l’enclave du Haut-Karabakh en Azerbaïdjan ont déclaré la leur le 2 septembre. En mai 1994, une première guerre d’indépendance l’oppose à l’Azerbaïdjan. Les Arméniens sont vainqueurs. Ils sont 150 000 à vivre en paix, dans ce qui va s’appeler la République du Haut-Karabakh, l’Artsakh. En septembre 2020, fort de sa nouvelle sur-puissance militaire, l’Azerbaïdjan renverse la table du cessez-le-feu de 1994 et recouvre par les drones 70% du territoire du Haut-Karabakh. La défaite est lourde : plus de 5 000 morts, et plus de 30 000 déplacés partent en direction de l’Arménie ou se réfugient dans les 30 % de la partie du Haut-Karabakh restée libre, autour de la capitale Stepanakert.

Le 19 septembre 2023, cette fois-ci la guerre-éclair dure 24h00. L’Azerbaïdjan a repris dans des conditions atroces, piétinant les droits de l’homme, le reste du territoire, poussant à l’exode les 120 000 réfugiés restants.

 

Direction Kapan et Kajaran

dirrection Kajaran et Kapan, beaucoup plus au sud. Il faut près de deux heures pour rejoindre Kapan. Là, le sens « pays de montagnes » se comprend dans toutes ses dimensions. Les routes ressemblent à des chemins pour grimpeurs expérimentés. Bitumés les nids-de-poule s’y sont donnés rendez-vous. La nature est belle, sauvage, parée de ses habits de verdure. Les villages se suivent et ne se ressemblent pas. Sur la route cabossée, les arrêts sont provoqués par des vaches laitières qui traversent et se rendent d’un pré à l’autre. Les paysans alertes chevauchent leurs canassons et dirigent avec leurs chiens le troupeau. La vie fait une pause. Le tableau se peint au pinceau de l’Arménie authentique, si menacée.

La région est gorgée d’eau et de richesses minières où la verdure des bois et des forêts n’est pas une légende. « C’est un pays de cocagne. C’est pour cela que l’Azerbaïdjan veut nous envahir », 

Nous passons de 1 300 mètres d’altitude (à Goris), pour descendre sur Kapan, à moins de 1 000 mètres. Puis, nous allons tutoyer les 2 000 mètres. Les neiges éternelles dorment, encore, sur la crête des montagnes.

Kapan, la capitale-cabane de Syunik en danger ?

Les menaces de l’Azerbaïdjan, et du dictateur en personne, Ilham Aliev, ne sont pas à prendre à la légère. le dictateur – grand organisateur de la prochaine COP 29 (?) – soulevait, de nouveau, « la question du corridor de Zanguezour », ce projet d’ouverture d’infrastructures et de réseaux qui s’étendrait dans tout le sud arménien de Syunik, à la frontière avec l’Iran, à quelques dizaines de km où l’hélicoptère du président Raïssi s’est mystérieusement craché. Ce corridor permettrait à l’Azerbaïdjan de relier son territoire à son exclave du Nakhitchevan (terre arménienne). Il relierait, aussi, par voie terrestre la Turquie à l’Asie centrale, panturkisme oblige. une idéologie ultra-nationaliste qui vise à unifier les pays de peuple turcophone aux dépends des autres peuples, comme le peuple arménien, iranien, et les peuples indo-asiatiques.  

« L’Arménie, puissance créative historique »

Pour Saint-Etienne et son maire, Gaël Perdriau, le jumelage est tout récent. Il date du 21 novembre dernier. Avec Gevorg Parsyan, son homologue, ils ont signé un accord de coopérations décentralisées en matière d’éducation, de politiques et d’échanges culturels, de politiques sociales, de santé, d’économie, d’administration locale et de francophonie.Gaël Perdriau s’en souvient très bien: « Je m’y suis, donc, rendu en 2023. Et nous aurons le plaisir d’accueillir une délégation de Kapan dès la prochaine fête du livre en octobre 2024 à Saint-Etienne. Je suis heureux, aussi, que dans le cadre de ce jumelage, la prochaine Biennale internationale Design Saint-Etienne, qui se déroulera du 22 mai au 6 juillet 2025, ait pour pays invité à l’occasion de cette 13ème édition, l’Arménie, puissance créative historique. »

 

Pour en savoir plus : info@arslanianfoundation.org

sources :  envoyé spécial Antoine BORDIER / Entreprendre , Fondation Arslanian, JP. D.

sources : https://www.entreprendre.fr/que-deviennent-les-150-000-armeniens-chasses-du-haut-karabakh/ , JP D.

photo : Pixabay