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Xavier Bertrand «La France ne peut laisser seule l’Arménie…. : FigaroVox

FIGAROVOX/TRIBUNE – À l’occasion des commémorations du 109e
anniversaire du génocide arménien, le président des Hauts-de-France
plaide pour renforcer le soutien de la France à l’Arménie, sur le plan
politique, militaire et diplomatique. Cela passe par refuser que la
prochaine COP29 ait lieu à Bakou, explique-t-il.
Par Xavier Bertrand
Publié il y a 2 heures

«Si la France croit toujours en son rôle singulier dans le concert des Nations alors elle ne peut se taire mais encore
agir, avant qu'il ne soit définitivement trop tard. Agir politiquement, militairement et diplomatiquement.» KAREN
MINASYAN / AFP

Xavier Bertrand est président LR des Hauts-de-France.

À l'heure où nous commémorons le 109e anniversaire du premier génocide du XXe
siècle, celui des Arméniens, devons-nous considérer que le peuple arménien, un
siècle plus tard, est toujours condamné au tragique bégaiement de l'Histoire. Les
19 et 20 septembre derniers, l'Azerbaïdjan, après avoir ordonné un blocus
inhumain de 9 mois, lança son offensive sur l'Artsakh, condamnant 150.000
Arméniens du Haut-Karabagh sur les routes de l'exode. Face à cette barbarie,
comme il y a 109 ans, «Nul n'éleva la voix dans un monde euphorique», l'Europe et
la communauté internationale ont préféré fermer les yeux laissant le régime de
Bakou continuer à effectuer cyniquement et méthodiquement ses basses œuvres
de nettoyage ethnique.
L'Arménie est une continuation de l'Europe, «le prolongement du génie latin en
Orient», comme l'écrivait Anatole France en 1916 et pourtant l'Europe a laissé
mourir l'Artsakh. Devons-nous pourtant baisser les bras et définitivement nous
taire ? Non, car ce combat est celui de l'universel, de notre humanité. Même si nos
regards sont aussi tournés vers l'Ukraine ou le Proche-Orient, plus que nulle part
ailleurs, notre humanité se joue aussi au Sud-Caucase.
Si la France croit toujours en son rôle singulier dans le concert des Nations alors
elle ne peut se taire mais encore agir, avant qu'il ne soit définitivement trop tard.
Agir politiquement, militairement et diplomatiquement.
Politiquement, la France doit soutenir le gouvernement en exil du Haut-Karabagh et
même l'accueillir à Paris. Paris doit dire ce qu’Erevan ne peut plus dire, vivant sous
la menace quotidienne des armes de son voisin azéri. Soutenir la représentation
politique des Artsakhiotes, c'est offrir une vraie perspective de non-dissolution et de
retour de la population de l'Artsakh conformément à la résolution votée au Sénat
français le 17 Janvier 2024 condamnant l'offensive militaire de l'Azerbaïdjan et
demandant la garantie du droit au retour des populations arméniennes dans le
Haut-Karabagh. C'est aussi permettre à la République d'Arménie de dégager les
marges de manœuvre qu'elle n'a plus. Comme si l'Histoire se répétait sous nos
yeux, nous nous retrouvons 25 ans plus tard avec une configuration similaire à
celle de la reconnaissance par la France du…