Le sultan ottoman Abdulhamid 1er se proclame calife en 1774… dans le cadre d’un traité avec la Russie : il reconnait alors l’indépendance formelle de la Crimée (bientôt annexée par Catherine II), mais il conservait en tant que calife une autorité spirituelle sur la population musulmane de ce territoire. Cette union, dans la seule personne du souverain ottoman, des pouvoirs temporels du sultan et spirituels du calife perdura jusqu’à l’accession au pouvoir, en 1908, des "Jeunes-Turcs"parti responsable du génocide des Arméniens .
Les nouveaux maîtres de l’Empire n’hésitent pas à remplacer en 1909 Abdülhamid II – surnommé « le Sultan rouge » en raison de la sanglante répression qui suivit une rébellion arménienne en 1894 – par le plus docile Mehmed V. Ils croient profiter de son prestige de calife pour déclencher en son nom, en novembre 1914, le djihad contre la France, la Russie et la Grande-Bretagne. Mais cet appel n’a aucun écho, ni dans les Indes britanniques, ni dans le Caucase russe, ni en Afrique du Nord française, preuve que l’autorité morale du calife est morte.
sources JP Filiu /JP D.
