Le parcours d’une vie secouée et engagée – Missak Manouchian
Après le génocide, l’orphelinat au Liban sous protectorat français puis l’exil à Marseille puis Paris.
https://www.marseille.fr/mairi
source : B.F.
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Panthéon : "« Côtoyer Madame Le Pen n’est pas le plus grand de nos plaisirs mais je ne suis pas à la manœuvre et je respecte les institutions », a déclaré le président du comité, Jean-Pierre Sakoun. La cheffe de file des députés du Rassemblement national a annoncé lundi qu’elle serait présente mercredi 21 février 2024
et le fils de Joseph Epstein : n'a pas encore reçu son invitation :
« Pour moi elle n’a pas sa place là où on rend hommage à des résistants qui étaient des étrangers et qui se sont sacrifiés pour la France », a-t-il martelé, se disant aussi « scandalisé » de ne pas avoir encore reçu son invitation alors que Marine Le Pen est officiellement invitée selon l’usage républicain."
source 20 minutes
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Formé à la menuiserie, Missak Manouchian travaille dans un premier temps sur les chantiers navals de la Seyne-sur-Mer. Puis il monte à Paris. Il assure sa subsistance et celle de son frère, avant que ce dernier ne meure en 1927, en travaillant comme ouvrier dans les usines Citroën. Dans la capitale, il rencontre des artistes et des intellectuels. Assoiffé de culture, il fréquente les bibliothèques et s’inscrit comme auditeur libre à la Sorbonne. Il écrit des poèmes, traduit Baudelaire, Verlaine et Rimbaud, et fonde une revue littéraire.
Il suit également les cours de l’université ouvrière de la CGT. Au chômage après la crise des années 1930, il se rapproche du Parti communiste auquel il adhère en 1934. Il s’implique dans le HOK (comité de secours pour l’Arménie, lié au gouvernement soviétique en Arménie), dont il est le rédacteur en chef du journal, et où il fait la rencontre de Mélinée, qu’il épouse en 1937. Militant communiste engagé, il est aussi membre de la section arménienne de la Main-d’œuvre immigrée (MOI), une organisation de type syndical avant de devenir, pendant la guerre, sous le sigle FPT-MOI (Francs-tireurs et partisans – Main-d’œuvre étrangère) un organe de la Résistance par la lutte armée. ….
Arrêté dès le 2 septembre 1939, il est relâché grâce à sa volonté de s’engager comme volontaire dans l’Armée française. Après la débâcle et la signature de l’Armistice, il entre dans la clandestinité et devient responsable des FPT-MOI de la région parisienne. Le "groupe Manouchian" réussit plusieurs faits d’armes, dont l’attentat contre le général SS Julius Ritter, qui supervisait l'exécution du Service du Travail Obligatoire en France. Surveillés de près par les Renseignements généraux, 23 membres des FTP-MOI, dont Missak Manouchian, sont arrêtés en novembre 1943 par la police de Vichy, avant d’être torturés et condamnés à mort par un tribunal militaire allemand. Vingt-deux d’entre eux sont fusillés le 21 février 1944. La seule femme du groupe à avoir été arrêtée, Olga Bancic, sera décapitée quelques semaines plus tard en Allemagne.
"L’Armée du crime"
Dans la foulée de leur exécution, les services de propagande allemande créent une affiche rouge censée décrédibiliser la Résistance, placardée en 15 000 exemplaires dans les rues de Paris et d’autres grandes villes françaises. L’affiche, de couleur rouge, insiste sur l'origine étrangère des résistants – ils étaient arméniens, polonais, hongrois, italiens, espagnols – et souligne que la plupart sont juifs. S’il reste difficile de connaître l’impact exact de cette propagande, force est de constater que de nombreux signes de solidarité ont fleuri dans les rues de nos villes.
Dans les années qui suivent, après la guerre, plusieurs poètes, souvent compagnons de route, comme Éluard, Aragon ou Léo Ferré, vont rendre hommage à Missak Manouchian et son groupe, en citant notamment les lettres pleines d’humanité qu’il avait laissées avant de mourir. Ce sont ces lettres qui ont aussi inspiré le réalisateur marseillais Robert Guédiguian, auteur d’un film consacré au groupe Manouchian, l’Armée du crime, sorti en 2009.
"Bonheur à ceux qui vont nous survivre et goûter la douceur de la Liberté et de la Paix de demain. Je suis sûr que le peuple français et tous les combattants de la Liberté sauront honorer notre mémoire dignement." écrivait, dans sa dernière lettre, Missak Manouchian à sa femme Mélinée.
source : mairie de Marseille