Le fils de l’ancien chef du KGB de l’Azerbaïdjan est obligé de menacer l’Arménie pour se faire réélire…

61 ans, fils de l'ancien chef de la section azerbaïdjanaise du KGB soviétique puis président de l'Azerbaïdjan Heydar Aliev écrase depuis des années toute forme d'opposition, dont celle qui critique sa croisade menée contre l'ennemi arménien.

Car sa position a toujours été claire : les ambitions territoriales de l'Azerbaïdjan ne s'arrêtent pas au Haut-Karabakh, et désigne souvent l'Arménie comme un "Azerbaïdjan occidental". De quoi inquiéter Erevan. "Couper l’Arménie en deux, c’est la menace que font peser la Turquie et l’Azerbaïdjan", alerte une source diplomatique arménienne.

En 2024, l'autocrate a-t-il changé ses plans ? En fin d'année 2023, une étonnante déclaration commune entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, où chacun a affirmé sa volonté d’apaisement de leur relation et a convenu d'un échange réciproque de prisonniers. Mais d'ici à aboutir à un traité de paix, "il reste l’épineuse question de la délimitation des frontières et du contrôle des voies de communication", précise Olesya Vartanyan,  think tank Crisis Group), car chaque Etat revendique des centaines de kilomètres carrés de territoire sous occupation de l'autre.

Or, le chef d'Etat azerbaïdjanais se montre réticent à entamer des négociations avec l'Arménie qui réclame une médiation occidentale, exigeant de solides garanties en cas de nouvelle agression de l'Azerbaïdjan.

Pour Erevan, aboutir à la paix est un enjeu qui presse : en infériorité militaire par rapport à son voisin, "si les négociations échouent, de nouveaux affrontements entre les deux pays sont fortement possibles", explique Nurlan Huseïnov, (l'Institut de recherches) de Bakou. "L'Azerbaïdjan peut lancer une opération militaire pour s'emparer des villages enclavés et prétendre qu'il ne s'agit pas d'un territoire arménien" au sud de ce petit pays, poursuit-il, ajoutant que d'éventuelles sanctions occidentales contre l'Azerbaïdjan pourraient cependant l'en dissuader. Nouvelle agression ou non, Ilham Alïev voudra dans tous les cas maintenir une Arménie affaiblie et isolée dans le Caucase.

source : JP D., lexpress.fr, Olesya Vartanyan, 

photo : D.R.