Trop plein de gaz…
La loi d’août 2022 sur le pouvoir d’achat préparait déjà sa venue, sous réserve que le gouvernement estime « nécessaire d’augmenter les capacités nationales de traitement de gaz naturel liquéfié afin d’assurer la sécurité d’approvisionnement ». Plusieurs recours devant le tribunal administratif ont ensuite tenté de faire obstacle au navire, jusque-là en opération en Chine. Le député écologiste Julien Bayou et la branche normande de l’association France nature environnement (FNE) ont crié à l’investissement inutile. Et nocif, surtout. En vain…
Avec le charbon et le pétrole, le gaz fossile compte parmi les principales responsables du réchauffement de la planète. A plus forte raison lorsque le GNL vient des Etats-Unis, où le gaz de schiste est extrait par fracturation hydraulique – méthode prohibée par la législation française depuis 2011.
Diversifier les approvisionnements
TotalEnergies insiste sur le caractère « temporaire » de l’installation en Normandie, affirmant avoir « répondu à la demande des autorités françaises d’accroître les capacités d’importation ». Le ministère de la transition énergétique justifie ce terminal méthanier flottant par une « mesure de précaution ». « La responsabilité du gouvernement est d’anticiper tous les scénarios possibles afin de répondre aux besoins des Français en toutes circonstances », précise-t-il. Y compris en cas d’un hiver très froid, qui rehausserait les pointes de chauffage. Le pays importe la quasi-totalité de ses besoins gaziers. Or, depuis 2022, la guerre en Ukraine a tari l’essentiel des livraisons russes, celles par gazoduc.
Le Cape-Ann est un FSRU, selon l’acronyme anglais – une unité flottante de stockage et de regazéification. Ce terminal méthanier s’ajoute à quatre autres sites