Paris-Match : le chemin de croix des Arméniens
Sur la route fantôme qui relie le Haut-Karabakh au reste de l’Arménie, la vieille Lada blanche n’en finit plus de se rapprocher. À son bord, un couple de septuagénaires au regard vide. L’homme au volant s’arrête, ouvre la fenêtre grinçante de sa voiture. Il s’appelle Jora Vanyan. À côté de lui, sa femme, Anahid, reste immobile sur son siège. Ses côtes sont brisées. Jora sort pour prendre l’air, la main sur son dos douloureux. « On n’a dépassé personne sur la route depuis Stepanakert. Personne ne nous a dépassés non plus, explique-t-il. On n’est pas sûrs d’avoir assez d’essence pour aller jusqu’à Erevan. On ne sait pas où l’on va dormir. »….
source : B.F.