Le radar de portée moyenne Ground Master de Thales, déjà fourni entre autres à l'Ukraine, « permet d'avoir des capacités de détection remarquables ». Il peut détecter un aéronef ennemi à 250 km de distance, que celui-ci vole à faible vitesse et basse altitude comme les drones, ou à haute altitude comme les avions de combat.
« La détection n'a de sens que si elle s'accompagne de moduless d'intervention et d'interception des attaques qui viendraient du ciel », le ministre a dévoilé une lettre d'intention d'achat d'Erevan à MBDA « sur des dispositifs de type Mistral », un missile sol-air de courte portée.
« La défense sol-air ne se déclenche que lorsqu'il y a agression (…). C'est un système d'armes qui, de part leur nature même, ne peuvent être mises en œuvre que lorsqu'il y a une agression sur le territoire arménien et souvent avec des populations civiles en dessous ».
La France a rappelé par la voix de son ministre des Armées qu'elle restait « extrêmement vigilante » au respect de l'intégrité territoriale de l'Arménie alors que l'Azerbaïdjan a commencé des exercices militaires avec la Turquie près de la frontière arménienne. La « relation de défense » entre la France et l'Arménie « repose sur le principe simple que vous devez pouvoir vous défendre et défendre votre population », a déclaré le ministre
Cette coopération militaire sans précédent suit une annonce, trois semaines plus tôt qui semblait surtout destinée à rassurer l’importante diaspora arménienne en France, estimée à 500 000 personnes.
Le ministre des armées, Sébastien Lecornu, et son homologue arménien en visite à Paris, Souren Papikian, ont dévoilé les détails de cette nouvelle « intimité stratégique ». Le ministre français a insisté sur le fait que les armements envoyés seront avant tout « défensifs » et ce ne sont pas de cessions, comme c’est le cas pour l’aide militaire française à l’Ukraine, mais de contrats d’équipement en bonne et due forme. Ces derniers s’ajoutent à la création d’un poste d’attaché de défense à l’ambassade de France à Erevan .
Des soldats français en Arménie
La coopération passera par l’achat de trois Radar GM200 du groupe Thales, destinés à assurer la détection de menaces aériennes de moyenne portée (avions de chasse, hélicoptères, drones, etc.) jusqu’à 250 kilomètres. Une lettre d’intention a aussi été signée pour l’acquisition d’un nombre indéterminé de missiles Mistral, fabriqués par le missilier européen MBDA. Il s’agit de missiles sol-air à courte portée censés intercepter des menaces jusqu’à 6 kilomètres, dont la France a déjà envoyé une centaine d’exemplaires à l’Ukraine.
Le deuxième volet de cette coopération est l’« échange de savoir-faire » entre militaires français et arméniens : la défense sol-air et l’infanterie, dans les champs du combat débarqué, du combat de montagne et du tir de précision. Des militaires français, doivent être envoyés en Arménie entre « la fin de l’année et le début de 2024 », a précisé M. Lecornu, pour fournir des formations aux forces d’Erevan sur le modèle de celle dispensée en Pologne aux soldats ukrainiens.
source : JP D.