1 Nouvel Hay Magazine

Le boycott, l’incendie pour accaparer les biens des Arméniens, Grecs, Juifs , Syriaques… (2)

Dans l'Empire ottoman (la Turquie en fait partie, ndlr) , la tradition du boycott existe bien

avant 1908.

Après 1908 les boycotts ont pour objectif de créer une

opinion publique contre les chrétiens, surtout Grecs et

Arméniens qui sont considérés comme dangereux aux

yeux du pouvoir.

Donc il faut les affaiblir  avant de les détruire.

La nouvelle stratégie se manifeste lorsque l'Empire 

austro-hongrois annexe la Bosnie Herzégovine. Le

boycott contre l'Autriche contribue à renforcer l'unité

nationale mais nuit aux chrétiens qui importent des

 produits autrichiens.

De 1909 à 1911, les boycotts sont dirigés contre la

Grèce et une société de boycott est créée sous le nom

de "Société de guerre économique"

Le boycott organisé en 1910 vise la ville de Smyrne,( Izmir(*) où

les Grecs représentent alors  plus de la moitié de la popula-

tion et elle est appelée "Izmir l'infidèle" (l'appellation

perdure encore de nos jours malgre l'éradication totale

de Grecs et d'Arméniens dans la ville.)

Les boycotts sont quelque fois menés avec violence,

faisant partie du projet secret du Comité Union et

Progrès (CUP) turc.

Les appels aux boycotts et leurs réalisations sont régis

par des fonctionnaires qui agissent comme bon leur

semble, et les commerçants musulmans et les notables

des campagnes participant ,avec  zèle, aux opérations

de boycottage.

Comme l'écrit l'ambassadeur américain de l'époque,

Henry Morgenthau;

"Les Turcs veulent s'approprier toutes les entreprises

étrangères a Izmir et remplacer le personnel chrétien par des musulmans.

L'entreprise américaine la Singer Manufacturing Co. a du

arrêter ses activités sur les instructions du CUP."

 

(*) Izmir (Smyrne) port sur la mer Égée. En 1922 le quartier arménien  et la ville sont incendiés effaçant toute

trace chrétienne

 

Zaven Gudsuz  zaven471@hotmail.com (ancien élève des collèges mekhitaristes d'Istanbul & de Sèvres)

diplômé d'économie de l'Université de Nantes en France

 

photo : D.R.