Boycotts (3) : les Grecs & les Arméniens sont des obstacles pour l’Allemagne qui a ses propres plans pour l’Asie Mineure
A partir de 1913 le mouvement de boycotts s'éloigne de
sa rhétorique ottomane et commence à propager la
solidarité de la communauté musulmane.
Des 1914, les non-musulmans sont diabolisés et des
centaines milliers de brochures sont distribuées qui font
appel à la reconquête économique de l'Empire (ottoman).
Le langage du discours est haineux comme :
"Les chrétiens sont des vipères, ils sucent le sang de la
nation", "Il est temps de nous débarrasser des chrétiens";
ainsi le bruit du yatagan commence a se faire entendre,
Les brochures diffusent également un serment ; "Je n'achèterai jamais chez un chrétien. Je suis un impur si
je le fais." Les boycotts sont systématiquement diffusés
dans les mosquées et places publiques.
Les musulmans non-turcs souffrent également de la
violence des boycotts.
"La loi de l'impôt de guerre" est promulguée le 2 août,
dès la mobilisation. Mais elle s'applique surtout aux
chrétiens comme "La loi sur le patrimoine", 28 ans plus
tard, pendant la Seconde guerre mondiale.
La tache de collecter l'impôt est confiée à des criminels
libérés des prisons donnant lieu à des exces:
Les pratiques réussissent et on assiste a la création d'une
bourgeoisie turque et musulmane. Alors qu'en 1908
existaient 2 sociétés anonymes au pays , leur nombre
atteint 39 en 1918.
Le boycott économique n'étant pas suffisant, d'autres
méthodes sont mises en pratique comme d'allumer
des incendies dans les bazars et quartiers chrétiens
L'analyse de Morgenthau (*) illustre bien la conjoncture ;
"Puisque l'Allemagne avait ses propres plans pour l'Asie
mineure, les Grecs et les Arméniens devinrent un obstacle
aux ambitions allemandes de se tourner vers le Golf
persique."
(*) Ambassadeur des Etats-Unis auprès de l'Empire ottoman.
Zaven Gudsuz zaven471@hotmail.com (ancien élève des collèges mekhitaristes d'Istanbul & de Sèvres)
diplômé d'économie de l'Université de Nantes en France