Le conflit confessionnel au sein de la communauté arménienne de Costantinople
prend des dimensions funestes au début du XVIIIe siècle.
L'un des protagonistes et également victime est le Patriarche Avedik Evdokietsi.(*), ordonne prêtre puis consacré évêque en 1761 devenant le
prélat d'Erzeroum (**).
Le 24 février 1702, Mgr. Avedik est élu Patriarche de Constantinople .
En 1703 , par ordre du Sultan , il est exilé en Syrie suite a sa position anti-
catholique envers les Arméniens adeptes du Vatican. Le sultan est épaulé
par l'ambassade de France et des missionnaires jesuites .
En 1704, il est libere et rétabli dans ses fonctions patriarcales.
Pendant son mandat une lutte acharnée débute entre Arméniens apostoliques
et catholiques attisée par les forces extérieures plus-haut mentionnées.
Un prêtre jésuite, Monier, appelle le Patriarche "le plus grand persécuteur que
le catholicisme n'ait jamais connu". Et Charles de Ferriol, l'ambassadeur de
Louis XIV auprès de l'Empire Ottoman, le qualifie de" l'ennemi jure de l'Eglise
romaine".
Le même ambassadeur, avec l'aide de quelques catholiques arméniens et de
prêtres jésuites kidnappe le Patriarche et le fait transporter d'abord a la prison de Marseille puis a la Bastille.
Le patriarche Avedik ne peut être libéré qu'après avoir été contraint de se
convertir au catholicisme et de faire profession de foi devant Louis Antoine de
Noailles, cardinal et Archevêque de Paris, en 1710.
Il reste cependant sous étroite surveillance, en charge d'un ministère au service de la communauté ecclésiale a la Cathédrale de Notre-Dame de Paris.
Cette dernière fonction du patriarche Avedik est éphémère car il décède en
en 1711.
(*) Ville d'Asie Mineure, actuelle Tokat.
(**) Ville d'Anatolie orientale, Garine en arménien.
Zaven Gudsuz zaven471@hotmail.com (ancien eleve des colleges mekhitaristes d'Istanbul & de Sevres)
diplome d'economie de l'Universite de Nantes en France
photo : Armineh JOHANNES arminehjo@hotmail.com