24 avril Génocide des Arméniens commémoré dans le Gers
AMICALE DES ARMÉNIENS DU GERS
« Naître Arménien est une tragédie, vouloir le rester de l’héroïsme » Avédis Aharonian
Membres d’Honneur : Arpiné Hovanessian (Louisette Texier), Patrick Devedjian – Vanik Berberian –
Archag Tchobanian, Charles Aznavour, Achod Malakian (Henri Verneuil), etc.
INVITATION
Gérard LOUSSIGNIAN, président de l’Amicale des Arméniens du Gers (AAG), a
l’honneur et le plaisir de vous inviter à participer le 24 avril 2023 à 11 heures
précises, Place de la Libération à Auch, à la commémoration officielle (Vu l'article
37 de la Constitution ; Vu la loi n° 2001-70 du 29 janvier 2001, vu le décret n° 291
du 10 avril 2019) du génocide des Arméniens qui, en 1915, a fait 1.500.000
victimes. A cette occasion, messieurs le Préfet du Gers et le maire d’Auch
procéderont au dévoilement de la plaque commémorative qui lui est dédiée.
Cette plaque rend également hommage aux 193 orphelins arméniens arrivés dans
le Gers au lendemain de la guerre (1922 et 1923) pour, comme les Italiens et les
Espagnols, aider au développement de l’économie locale.
Après les discours et le dépôt de gerbes, le verre de l’amitié sera offert à la Salle
des Cordeliers où nous nous rendrons à pied dès la fin de la cérémonie.
NB : Les conjoints sont les bienvenus
Merci de confirmer votre venue avant le 20 avril aux numéros de téléphones suivants (ou par
mail) :
Lieudit « Au Haÿ »
1915, Chemin des Chênes 32450 Bédéchan
Tél. 05 62 65 84 15 – 06 73 05 73 25
Adresses e-mail : armen32@orange.fr
gerard.loussignian@orange.fr
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l'article de Ladépêche.fr
À la veille de la commémoration du génocide de 1915, notre correspondant Gérard Loussignian évoquait une page d’histoire méconnue: l’arrivée des orphelins arméniens dans le Gers.:
"Je suis arrivé dans ce département il y a maintenant 25 ans. Qu’y ai-je découvert ? À Lectoure, il y a une dame de 108 ans, Louise Texier qui fut une championne de rallye mais surtout qui est née Arpiné Hovanissian et qui est la ou une des dernières rescapées du génocide perpétré en 1915 par les autorités turques de l’époque (cf. mon livre « Le Fils de Télémaque » publié chez Nombre 7).
Ce triste événement, tellement ignoré aujourd’hui, sera commémoré le 24 avril prochain, comme tous les ans, un peu partout en France (Paris, Marseille Toulouse, etc.) et dans le monde.
Et à Auch ? Peut-être qu’une rue ou une petite place pourrait permettre à cette tragédie de ne pas tomber dans l’oubli ? Je remercie La Dépêche du Gers de m’avoir permis de commémorer le 24 avril 1915 avec cet article.
L’excellent article de Françoise Giroir-Cotonat paru dans le numéro 406 du bulletin de la Société archéologique, historique, littéraire et scientifique du Gers, m’a appris que La Dépêche du 9 décembre 1923 relate qu’un nouveau troisième contingent est arrivé en gare d’Auch :« Soixante-seize enfants du Proche Orient en provenance de Marseille viennent d’être placés dans le département du Gers. Les propriétaires se montrent très satisfaits de cette main-d’œuvre. En présence de l’affluence des demandes qui n’ont pu être satisfaites, M. le Préfet a décidé de provoquer la venue d’un nouveau convoi. Ainsi, le communiqué suivant : MM. les propriétaires désireux d’obtenir un de ces enfants, sont priés d’adresser d’urgence leur demande à la Préfecture en joignant la somme de 70 francs ».
Des orphelins arrivés dans le Gers
Puis, 105 autres orphelins arméniens sont arrivés à Auch fin 1923 et 88 autres le 29 avril 1924 car les demandes ne cessant d’affluer, la préfecture sollicita de nouveaux contingents d’orphelins auprès du Comité national de protection des enfants immigrés du Proche Orient.
Françoise Giroir-Cotonat poursuit: « Ignorants de ce qui les attendait, les enfants transis de froid et de fatigue qui les avait menés de Marseille vers l’inconnu se regroupèrent grelottants sur le quai en cette fin d’après-midi du 13 novembre et attendirent les instructions dans une langue qu’ils ne comprenaient pas».
Que sont-ils devenus ? J’en ai rencontré un à Nougaroulet. Joseph Alexanian est le produit de deux de ces orphelins. Il a aujourd’hui 84 ans, il est vieux garçons et n’a pas d’enfants. Je dois le voir prochainement et compte bien faire un papier sur lui car lorsque je l’ai rencontré la première fois, c’est un authentique paysan gascon qui s’est dressé devant moi ! Pathétique.
Demain, avec mon épouse, nous irons rendre visite, près de chez nous, à un lecteur enthousiaste de mon livre qui est marié à une Arménienne. II a 82 ans. Nous allons parler de Romainville, de Montreuil et de sa belle-famille. Je viens de terminer la lecture d’un livre paru en 1980 chez Garnier (collection dirigée par Joseph Joffo), et écrit par Papken Injarabian. Il raconte comment, faisant partie des convois d’orphelins débarquant dans le Gers, il fut choisi par M. et Mme René Fontan qui l’emmenèrent dans leur ferme gasconne. Il s’en enfuira en 1929 pour aller à Paris et surtout recouvrer la liberté. Enfin.
Indifférence, hypocrisie et déni
La République d’Arménie, là-bas dans le Caucase, se vide de ses habitants sous la pression de la Russie et plus encore sous celles de la Turquie et de l’Azerbaïdjan. Comment l’ignorer quand je rencontre Armen et son épouse Hovsannah qui viennent tous deux d’Erevan avec leurs trois garçons. Ils ont fait leur « trou » à Auch et sont devenus français… On appelle cela l’assimilation. La démographie est une science exacte.
Je ne puis, dans un article aussi court, dire ce que je ressens et avec moi les Arméniens d’aujourd’hui. J’en ai parlé avec Aznavour, avec Henri Verneuil (Achod Malakian), avec Patrick Devedjian et Vanick Berbérian qui étaient au collège avec moi. Ils sont partis alors que le drame arménien se poursuit dans l’indifférence, l’hypocrisie et le déni.
Je conclurais provisoirement mon propos avec cette pensée de Avétis Aharonian, poète et homme politique arménien : « Naître arménien est une tragédie, le rester de l’héroïsme. »
Elle demande l'instauration d'une stèle commémorative à Auch
À l’approche du 106e anniversaire du génocide arménien, le 24 avril, Ella Karakhanian aurait souhaité se recueillir devant une stèle commémorative. L’Auscitaine a envoyé deux lettres à la mairie de la capitale gasconne, la première fin 2019 et la seconde au début de l’été 2020, pour demander l’installation d’un khatchkar, une pierre sculptée d’une ou plusieurs croix.
Selon la Gersoise d’origine arménienne, « C’est un symbole de notre religion, de notre pays et du génocide. Il y en a dans plusieurs villes, comme Toulouse. On voudrait un petit emplacement. Jusque-là, on se rassemblait où on pouvait : une fois sur l’escalier monumental, une autre à côté de la mairie. »
À cause de la Covid-19, la quarantaine de familles n’avait pu se réunir en 2020. Des lumières avaient été allumées à leur balcon et leurs fenêtres. « Si on avait eu un khatchkar, on aurait pu y aller, cette année, à tour de rôle, pour y déposer des bougies et montrer qu’on pense aux victimes », plaide Ella Karakhanian.
Pas de monument prévu
Entre 1,2 et 1,5 million d’Arméniens ont été tués lors du génocide. Le 24 avril 1915, des centaines d’intellectuels sont arrêtées à Constantinople (aujourd’hui Istanbul). Dans les mois qui suivent, des déportations massives et des massacres sont organisés.
Les courriers de l’Auscitaine sont restés sans réponse. La municipalité explique, de son côté, que la mise en place d’une stèle n’est pas prévue : « En ce qui concerne l’apposition de plaques commémoratives ou l’installation de monuments dans l’espace public, la ville d’Auch mène depuis des années une politique mémorielle active s’agissant d’événements ayant un lien direct avec l’histoire locale. Pour aussi tragique que soit le génocide des Arméniens, il n’est pas envisagé pour le moment d’ériger sur l’espace public un monument commémoratif. »