1 Nouvel Hay Magazine

Les massacres hamidiens (du sultan rouge Abdul Hamid)

Chers amis,

Nous avons le regret de vous informer du report de la conférence basée sur Zoom, " Les massacres hamidiens de 1894-97 : défier les perspectives traditionnelles ".
initialement prévue pour le lundi 27 février. Le conférencier, Jelle Verheij, Ph.D., est impliqué dans le travail humanitaire en faveur des victimes de la récente
tremblements de terre en Syrie et en Turquie, en plus de ses recherches universitaires, et il a donc été affecté par cette tragédie, comme tant d'autres. Un nouveau rendez-vous
seront annoncés dans les prochaines semaines.

Merci,

Musée Ararat-Eskijian

 un webinaire avec Jelle Verheij, « Les massacres hamidiens de 1894-97 : contester les perspectives traditionnelles ».

source : ESKIJIAN MUSEUM

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Mise à l'écart du Parlement et massacres d'Arméniens

Caricature du sultan Abdülhamid II, à la suite des massacres des Arméniens par les Hamidiens.

Vers 1890, les Arméniens commencent à réclamer les réformes libérales promises à Berlin. De vives tensions éclatent en 1892 et 1893 à Merzifon et Tokat. En 1894, une rébellion arménienne est sévèrement réprimée dans la région montagneuse de Sassun. Les Européens exigent une protection pour les Arméniens chrétiens, ce à quoi le sultan répond par une série de massacres, les massacres hamidiens perpétrés par l'armée hamidiyeh. Dans toute l'Anatolie, le haut-plateau arménien et jusqu'à Constantinople, entre 1894 et 1896, ce sont plus de 200 000 Arméniens qui sont tués, quelque 100 000 islamisés de force et plus de 100 000 femmes enlevées pour être envoyées dans des harems5. Des églises sont détruites ou transformées en mosquées6 ; le gouvernement ottoman dissout les mouvements politiques arméniens7. La position turque diminue les chiffres de victimes à quelques dizaines de milliers. Ces massacres hamidiens, qui précèdent de deux décennies le génocide arménien, valent au sultan le surnom de Kızıl Sultan, le « Sultan rouge » ou le « Grand Saigneur ».

Cadavres d'enfants arméniens après les massacres d'Erzurum, 30 octobre 1895.

La nouvelle des massacres rapportée en Europe et aux États-Unis suscite de vives réactions de la part des gouvernements étrangers et des organisations humanitaires. En France, Jean Jaurès les dénonce dans un discours à la Chambre des députés le 3 novembre 1896 et Anatole France parle d'un « silence honteux »8,9. Au plus fort des massacres en 1896, Abdülhamid tente de limiter l'impact des protestations internationales et l'hebdomadaire américain Harper est notamment interdit par la censure ottomane pour sa couverture des massacres.

 

Le , le sultan est la cible d'uattentat à la bombe à Constantinople perpétré par l'anarchiste belge Édouard Joris en soutien des Arméniens10. L'attentat fait 26 morts, mais Abdülhamid II s'en sort indemne10.

Abdülhamid II en 1908.

L'humiliation nationale causée par la situation en Macédoine, couplée au ressentiment de l'armée à l'encontre des espions et indicateurs du Palais, finissent par provoquer une crise. Pendant l'été 1908, la révolution jeune-turque éclate et Abdülhamid, apprenant que les troupes de Thessalonique menacent de marcher sur Constantinople, décide immédiatement de capituler, le 23 juillet.

Deuxième période constitutionnelle

Le sultan Abdülhamid II vers la fin de sa vie.

Le 24 juillet, un irade (décret) annonce le rétablissement de la Constitution ottomane de 1876, suspendue depuis 1878. Dès le lendemain, un autre irade abolit l'espionnage et la censure et ordonne la libération des prisonniers politiques. Le 17 décembre, après les élections législatives, le sultan ouvre la session du Parlement ottoman avec un discours du trône dans lequel il déclare que le premier parlement avait été « temporairement dissous en attendant que l'instruction du peuple ait été amenée à un niveau suffisamment élevé par l'extension de l'enseignement à travers l'empire ».

L'attitude apparemment complaisante du sultan ne l'empêche pas de rallier les éléments réactionnaires au sein de l'État. Ce rôle devient manifeste lors de la contre-révolution ottomane de 1909, quand une mutinerie des soldats soutenue par une révolte populaire conservatrice, au nom du sultan et de la charia, renverse le gouvernement des Jeunes-Turcs.

Mais dès sa restauration une armée rassemblée à Thessalonique par les Jeunes-Turcs marche sur Constantinople pour étouffer la contre-révolution. Le jeune Enver Pacha se signale comme instigateur de ce mouvement. Le  (calendrier julien), Abdülhamid est déposé au profit11 de son frère Reşat, qui prend le nom de Mehmed V. Ce changement réduit encore l'influence et le rôle du sultan dans les affaires du pouvoir. L'ex-sultan est conduit en captivité à Thessalonique11 et mis en résidence surveillée dans la demeure des Allatini.

De retour à Constantinople en 1912, Abdülhamid passe les dernières années de sa vie à étudier, à faire de la menuiserie et à écrire ses mémoires en résidence surveillée au palais de Beylerbeyi où il meurt le