Aujourd'hui marque les 65 jours du blocus de l'Artsakh. Malgré des températures glaciales et le manque de ressources, la capacité de résistance et la volonté des populations est intacte. Mais l'aide humanitaire internationale est une réalité bien lointaine.
AGBU Activate est un outil rassemblant les ressources nécessaires pour agir et être actif sur le terrain. Pendant que nous faisons notre maximum pour répondre aux besoins humanitaires, nous avons besoin que notre réseau pour diffuser les bons messages en faveur des Arméniens de l'Artsakh.
Bien que ces messages n'aient pas pour but de collecter des fonds, beaucoup ont demandé de quelle manière ils pouvaient aider le peuple d'Artsakh et les victimes du terrible tremblement de terre en Syrie et en Turquie.
L'UGAB travaille avec ses membres sur le terrain pour apporter de l'aide là où elle est nécessaire. En ce moment, la demande porte sur la reconstruction des bâtiments en Syrie et sur l'achat de provisions pour l'Artsakh qui seront livrées dès l'ouverture du corridor de Lachin.
Amnesty International lance un appel à l'action : Amnesty International a appelé l'Azerbaïdjan à mettre immédiatement fin à son blocus et à "veiller à ce que la population du Haut-Karabakh ne soit pas privée d'accès à la nourriture et aux autres biens et médicaments essentiels." Dans son rapport, Amnesty met en lumière l'aggravation de la crise humanitaire et les répercussions sur la santé, l'alimentation et les médicaments.
France 24 a interviewé le président d'Amnesty International France : voir la vidéo
La commission des affaires étrangères de l'UE condamne l'Azerbaïdjan : La commission des affaires étrangères du Parlement européen a publié un rapport condamnant les incursions militaires de l'Azerbaïdjan sur le territoire souverain de l'Arménie en septembre 2022. Le rapport félicite l'Arménie pour son rôle de leader de la démocratie dans le Caucase du Sud et a réaffirmé qu'un traité de paix international entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan doit garantir l'intégrité du territoire souverain de l'Arménie et les droits et la sécurité de la population arménienne résidant en Artsakh. La commission demande également que les organisations humanitaires internationales, comme l'ONU, puissent accéder au Haut-Karabakh (Artsakh).
Diplomatie : Le ministre arménien des affaires étrangères, Ararat Mirzoyan, a rencontré la semaine dernière son homologue allemande Annalena Baerbock, qui a évoqué l'obligation et la responsabilité immédiate de l'Azerbaïdjan de mettre fin au blocus du Haut-Karabakh. M. Mirzoyan a également annoncé que l'Arménie avait "reçu la réponse et les propositions azerbaïdjanaises" concernant leur traité de paix, ajoutant que le blocus ne "contribue pas à la réussite et au bon déroulement de ces pourparlers."
COMMENT AIDER ?
1. Remerciez Amnesty International et utilisez des extraits de son rapport pour sensibiliser davantage le public.
Exemples de messages :
@amnesty Merci de l'attention que vous portez à la situation critique des Arméniens de l'Artsakh. Le blocus de l'Azerbaïdjan est inadmissible et met des milliers de vies en danger.
Merci de vous unir aux voix qui défendent les droits des Arméniens de l'Artsakh. @amnesty condamne les actions de l'Azerbaïdjan et demande l'ouverture de l'accès au Haut-Karabakh (Artsakh).
@amnesty rapporte la situation des hôpitaux en Artsakh : "Nous pratiquons 10% des opérations aujourd'hui. Nous n'avons tout simplement pas assez de stents […] Nous allons faire face à un très grand nombre de crises cardiaques. Chaque jour, nous perdons de nombreuses personnes, de nombreux patients." – Vardan Lalayan, cardiologue (Stepanakert, Artsakh).
@amnesty rapporte également : " Les chambres d'hôpital sont souvent froides à cause des coupures d'électricité. On ne pouvait faire fonctionner qu'une seule couveuse et trois bébés prématurés devaient l'utiliser à tour de rôle." Meline Petrosyan, enceinte de 8 mois (Martakert, Artsakh).
Merci @amnesty de lancer un appel à la fin du blocus de l'Artsakh par l'Azerbaïdjan, qui dure depuis plus de 65 jours.
2. Remerciez les membres de la commission des affaires étrangères du Parlement européen pour leur soutien.
Exemple de post :
La semaine dernière, lors de la commission des Affaires étrangères du Parlement européen, le rapport sur l'Arménie a été adopté à l'unanimité ! Merci à @NathalieLoiseau pour son engagement, son travail et son soutien envers l'Arménie et le peuple d'Artsakh !
3. Partagez la couverture de presse avec vos collègues et vos amis par courriel et sur les réseaux sociaux.
4. Utilisez ces hashtags sur les posts : #StandWithArtsakh #NagornoKarabakh, #LachinCorridor, #StopArtsakhBlockade.
QUE SE PASSE-T-IL ?
Comment expliquer en 10 points clés la crise de l'Artsakh
Le corridor de Latchine, seule route reliant l'Artsakh (Haut-Karabakh) à l'Arménie, est bloqué par l'Azerbaïdjan depuis le 12 décembre 2022, isolant ainsi 120 000 Arméniens dont 30 000 enfants du reste du monde. Les Arméniens appellent ce corridor la "route de la vie".
120 000 personnes sont privés de gaz et sont contraints de vivre avec des rations alimentaires. Les médicaments, l'électricité et d'autres produits comme le lait maternel ou les seringues à insuline s'amenuisent de jour en jour.
Sans chauffage ni électricité, tous les établissements scolaires sont fermés, privant ainsi des milliers d'enfants du droit à l'éducation.
En bloquant et en limitant les activités essentielles de l'Artsakh en plein hiver, le message aux citoyens de la région est clair : l'Azerbaïdjan veut chasser les Arméniens et continuera à porter atteinte à leur santé mentale et à leur stabilité.
L'urgence est là : les réserves de nourriture et de médicaments s'épuisent d'heure en heure et la seule route reliant l'Artsakh au reste du monde est bloquée par les agents du gouvernement d'Aliyev.
Le Conseil de sécurité de l'ONU a appelé à l'unanimité l'Azerbaïdjan à lever ce blocus sans conditions préalables, afin de permettre la libre circulation des personnes et des biens de l'Artsakh vers l'Arménie.
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a dû négocier et servir de médiateur afin de prendre en charge un nourrisson gravement malade en Artsakh, ce qui montre bien que le couloir de Latchin n'est pas accessible.
Jusqu'à ce que la route soit ouverte, seule la voie aérienne permet aux organisations internationales d'apporter de l'aide humanitaire – Ilham Aliyev a menacé d'abattre tout avion se rendant à l'aéroport de Stepanakert.
L'Azerbaïdjan est responsable de ce blocus et affirme qu'il s'agit d'une manifestation de militants écologistes. Il n'y a pas de "militants" sur le corridor de Latchine – ce sont des agents du régime autoritaire azerbaïdjanais qui mènent une guerre tactique. Freedom House classe l'Azerbaïdjan dans la catégorie "Not free" avec "peu de place pour l'expression et le militantisme".
Cette tactique est destinée à isoler encore plus la population d'Artsakh afin de la faire fuir et continuer une politique de nettoyage ethnique qu'Aliyev mène depuis de nombreuses années.
france@agbu.org
11 Square Alboni, Paris, Ile-de-France 75016, France
Ainsi, le corridor est demeuré officiellement azerbaïdjanais de jure, mais de 1992 à 2020, il faisait partie de facto de la région de Kashatagh du Haut-Karabagh (Artsakh). Un poste frontalier arméno-artsakhien était établi sur la route près du village de Zaboukh (Aghavno en arménien). Le corridor est une bande de territoire d'environ 5 km de largeur, de part et d'autre d'une route de montagne, sinueuse, qui relie sur 65 km la frontière arménienne à Stepanakert, capitale du Haut-Karabagh. Ce territoire comprend les trois villages de Latchine (Laçın en azéri, Berdzor en arménien), Sous et Zaboukh.
Histoire
Le corridor a permis, au début de la guerre de 2020 au Haut-Karabagh, l'évacuation de la majorité de la population arménienne du Haut-Karabagh vers l'Arménie. À l'issue de la guerre, et conformément à la déclaration de cessez-le-feu du , les forces russes garantissent pour une période de cinq ans renouvelable la libre circulation entre l'Arménie et le Haut-Karabakh via ce corridor.
Après le cessez-le-feu, environ 200 Arméniens sont demeurés sur place, dont 100 à 120 à Latchine, 40 à Zaboukh et une trentaine à Sous. Cependant le contrôle du corridor est assuré exclusivement par les forces russes d'interposition.
Selon le même accord, la construction d'une nouvelle voie de circulation devra être réalisée dans les trois ans qui suivent pour contourner Latchine, Sous et Zaboukh ; lorsqu'elle sera prête, ces trois villages seront rendus à l'administration azerbaïdjanaise2.
En août 2022, l'Azerbaïdjan termine les travaux de la route de contournement de Latchine et demande l'Arménie de réaliser le raccordement à son territoire. Après la reprise des affrontements près du corridor, le secrétaire du Conseil de sécurité d'Arménie, Armen Grigorian, déclare que la demande de l'Azerbaïdjan est illégale, car les autorités arméniennes n'ont encore ratifié aucun plan de construction d'une nouvelle route. Le 4 août, le ministre arménien de l'administration territoriale et de l'infrastructure, Gnel Sanossian, déclare cependant que la construction d'une route alternative est en cours et serait achevée au printemps 2023. Le 5 août, les autorités arméniennes du Haut-Karabagh ordonnent aux habitants de Latchine, Sous et Zaboukh de quitter leurs maisons avant le 25 août3. L'Azerbaïdjan prend le contrôle des trois villages le 26 août4.
La nouvelle route de 32 km est ouverte à la circulation le 30 août 2022. Elle traverse les villages de Mets Shen et Hinshen au Haut-Karabagh puis le territoire azerbaïdjanais et se termine à la frontière avec l'Arménie5.
Le 12 décembre 2022, un groupe de manifestants azerbaïdjanais se présentant comme des militants écologistes bloque le corridor. Selon Erevan, ces militants seraient en fait envoyés par Bakou. Ce blocage entraîne la mise sous blocus du Haut-Karabagh6. Le lendemain, l'Azerbaïdjan interrompt l'approvisionnement en gaz du Haut-Karabagh depuis l'Arménie7, avant d
