1 Nouvel Hay Magazine

OTC

l’exposition photographique

« Le Haut-Karabagh, un patrimoine multimillénaire en danger de disparition ». 

Non à la « nakhitchévanisation » de l’Artsakh.

(affiche en pièce jointe)

L'exposition est organisée par l'Organisation Terre et Culture et la Maison de la Culture Arménienne de Paris et sera ouverte du 18 au 31 janvier 2023 de 13H00 à 21H00

au sous-sol de la Maison de la Culture Arménienne de Paris

17 rue Bleue 75009 à Paris (Métro Cadet).

Vous êtes invités à assister aux différents événements organisés dans le cadre de cette exposition dont le programme est présenté ci-dessous et en pièce jointe. Une visite guidée et un atelier sur les monuments culturels de l'Artsakh seront proposés aux enfants de 4 à 9 ans le dimanche 22 janvier

à 15H00.

N'hésitez pas à diffuser l'information auprès des familles qui seront intéressées pour y emmener leurs enfants.

Nous vous attendons nombreux.

Bien cordialement,

Organisation Terre et Culture

 

 

 

PROGRAMME

18 au 31 Janvier de 13h à 21h

Exposition guidée photos et vidéos

Dimanche 22 Janvier 2023 de 15h à 17h

Atelier éducatif sur les monuments culturels de l'Artsakh pour les enfants de 4 à 9 ans.

Mardi 24 Janvier 2023 à 20h

Conférence : L'instrumentalisation des patrimoines par le pouvoir azerbaïdjanais, par Sahag Sukiasyan

Vendredi 27 Janvier 2023 à 20h

Table ronde : Le Haut-Karabagh, un patrimoine multimillénaire en danger de disparition

Programme. Avec Hovhannès GuévorkianJean-François ColosimoVahé Ter MinassianAnahit Akopian

Samedi 28 Janvier 2023 de 14h à 18h

Journée des adolescents (de 10 à 16 ans)

Mardi 31 Janvier 2023 à 20h

Conférence : Quelles propositions pour l'avenir ?, par François Pupponi

 

 

 

 

 

 

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NÉGOCIATIONS-DIPLOMATIE- DEFENSE

 

Armenpress

31.12.2022

Le Premier ministre a visité les positions militaires à la veille du Nouvel An.

Le Premier ministre Nikol Pashinyan, accompagné du ministre de la Défense Suren Papikyan, a visité des positions militaires à l'occasion des Fêtes de Noël et du Nouvel An. Information du service de presse du cabinet du Premier ministre.

Nikol Pashinyan a rencontré les soldats et les commandants en service sur les positions militaires, a visité les positions, s'est familiarisé avec les travaux de génie effectués sur la ligne de front, les conditions de vie et de service des soldats.

Nikol Pashinyan a récompensé un groupe de soldats qui se sont distingués par leur dévouement et leur courage pendant leur service. Le Premier ministre a souhaité aux militaires un bon et sûr service. "Je vous remercie tous pour votre service et vous souhaite un bon service. Nous devons comprendre que ce ne sera pas facile, nous devrons surmonter cette difficulté, aujourd'hui, pour que ce soit facile pour la génération de demain. C'est notre destin et nous devons le prendre avec honneur et volonté et résoudre notre tâche. Et notre tâche est d'avoir un État fort, et aujourd'hui, oui, nous avons cette opportunité. C'est une tâche politique, nous, les dirigeants politiques, devons la résoudre. Les militaires devraient exiger de nous, et nous – des militaires", a déclaré le Premier ministre et a félicité tout le monde pour la Nouvelle Année.

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Armenpress

30.12.2022

La Russie est préoccupée par l’absence de progrès dans la restauration du trafic du corridor de Latchine

La Russie exprime sa préoccupation, selon la déclaration des dirigeants de la Russie, de l’Azerbaïdjan et de l’Arménie du 9 novembre 2020, quant à l’absence de progrès dans la restauration du plein fonctionnement du corridor de Latchine pour la circulation des citoyens, des véhicules et des marchandises entre l’Artsakh et l’Arménie.

La représentante officielle du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a publié une déclaration à ce sujet, qui a été publiée sur le site officiel du ministère russe des Affaires étrangères.

« La partie russe, en particulier la direction de la force russe de maintien de la paix, continue de prendre des mesures cohérentes en vue du règlement de cette situation.
Nous soulignons que ce sont les Forces russes de paix qui apportent une contribution essentielle à la sécurité dans leur zone de déploiement, ce qui a été noté par les dirigeants de la Russie, de l’Azerbaïdjan et de l’Arménie lors du sommet tenu à Sotchi le 31 octobre 2022. Nous considérons toute attaque publique et toute provocation contre nos soldats de la paix comme des actions inacceptables et délibérées qui causent des dommages importants au processus de règlement arméno-azéri » 
a déclaré Maria Zakharova.

La Russie appelle Bakou et Erevan à respecter strictement toutes les dispositions de la déclaration des dirigeants de la Russie, de l’Azerbaïdjan et de l’Arménie du 9 novembre 2020.
« Nous notons que le corridor Lachine ne doit être utilisé qu’aux fins précisées dans le présent document. Nous espérons que les parties parviendront à un accord sur l’exploitation des mines dans la région.

Nous sommes favorables à la mise en œuvre complète de l’ensemble des accords tripartites de haut niveau visant à débloquer les transports et les liens économiques dans la région, à la démarcation de la frontière arméno-azérie, à la préparation d’un traité de paix entre Bakou et Erevan, et l’établissement de contacts entre des personnalités publiques, des experts et des parlementaires des deux pays » a conclu Maria Zakharova.

Depuis le 12 décembre, l’Azerbaïdjan continue de bloquer la seule route reliant l’Artsakh au monde, le corridor de Latchine, en invoquant de fausses raisons environnementales.  

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Armenpress

29.12.2022

Garo Paylan exhorte Erdogan à prendre la responsabilité de mettre fin au blocus du Haut- Karabakh

Garo Paylan, membre arménien du Mejlis de Turquie, a exhorté le président de la Turquie, Recep Tayyip Erdogan, à prendre la responsabilité de mettre fin au blocus du Haut-Karabakh par les Azerbaïdjanais, soulignant que ce blocus devait prendre fin le plus rapidement possible.

Selon ARMENPRESS, Garo Paylan a écrit sur sa page Facebook. "Le corridor de Latchine, qui est la seule voie de communication reliant le Haut-Karabakh à l'Arménie, est fermé depuis plus de deux semaines par un groupe d'Azerbaïdjanais qui se considèrent comme des "écologistes" et des responsables de la défense azerbaïdjanaise. En raison du blocage du corridor de Latchine, le problème de la fourniture de nourriture, de médicaments et de produits de première nécessité au Haut-Karabakh s'aggrave progressivement. Les 120 000 habitants arméniens du Haut-Karabakh sont en état de siège. Ce blocus, qui se transforme en une crise humaine, doit être levé le plus rapidement possible."

Il a souligné que la Turquie ne devait pas rester indifférente à cette souffrance humaine croissante dans le Haut-Karabakh. Les forces politiques doivent prendre des mesures immédiates. "J'appelle le président Erdogan à assumer la responsabilité de mettre fin au blocus du Haut-Karabakh", a déclaré M. Paylan.

Le membre arménien du Mejlis de Turquie a souligné que l'établissement de la paix dans le Caucase est dans l'intérêt de la Turquie: « Établir la paix et la tranquillité dans le Caucase, prévenir les conflits et les tensions est également en faveur de la Turquie. Si nous assumons tous la responsabilité de l’élimination de la crise humanitaire au Haut-Karabakh, nous pouvons revenir à un programme positif à la fois dans le processus de paix Azerbaïdjan-Arménie et dans le processus de règlement Turquie-Arménie », a conclu M. Paylan. 

Depuis le 12 décembre jusqu'à aujourd'hui, l'Azerbaïdjan continue de maintenir fermée la seule autoroute reliant l'Artsakh au monde, le corridor de Latchine, en invoquant de fausses raisons environnementales. 

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POLITIQUE

Armenpress

01.01.2023

Message de félicitations du Premier ministre Nikol Pashinyan à l'occasion de Noël et du Nouvel An

Le Premier ministre de la RA, Nikol Pashinyan, a envoyé un message à l'occasion du Nouvel An et des vacances de Noël.

" Cher peuple,

Chers compatriotes,

L'année 2022 passe et quelques minutes plus tard, 2023 frappera à notre porte, ouvrant une nouvelle période dans la vie de chacun d'entre nous et de notre pays.

C'est pourquoi nous aimons le Nouvel An. C'est un seuil cosmique et psychologique, au-delà duquel nous espérons laisser tous nos échecs, toutes nos erreurs et nos pertes, et voir nos rêves réalisés.

Cette approche enfantine du Nouvel An accompagne une personne tout au long de sa vie, jusqu'au moment où elle comprend qu'un rêve peut être appelé stratégie d'une autre manière, et que la mise en œuvre du rêve – un programme d'activités, quelque chose qui est exclusivement dans votre domaine d'activités, et que sur le chemin de la réalisation de ce rêve, vous devez compter sur vous-même, seulement sur vous-même, et donc votre rêve et vos actions doivent être concrets, très concrets, mesurables et réalisables.

C'est peut-être ce que notre maître, Yeghishe Charents, avait en tête lorsqu'il a écrit le roman "Yerkir Nairi", (Pays Naïri), qui est un message peu lu et peu compris parmi nous, et aujourd'hui, peut-être, nous portons les lourdes conséquences de l'avoir peu lu et encore moins compris. L'activité publique de Hovhannes Tumanyan, le sommet de l'esprit et de l'âme arménienne, est moins comprise, et cet oubli a faussé notre compréhension de l'intérêt national et étatique.

Je veux déclarer 2023 comme l'année de la lecture des travaux stratégiques
de Charents et de Tumanyan, comme un message clé et une stratégie pour développement de l'État, comme une prescription pour la réconciliation avec nous-mêmes, comme une façon de formuler nos rêves comme une stratégie et de percevoir la stratégie comme un rêve, comme un outil pour comprendre ce qui nous arrive ces jours-ci. Et voici ce qui se passe. Nous nous battons pour avoir un État indépendant, souverain, prospère et sûr, un État au concret . Nous sommes dans l'exode biblique et nous marchons dans le désert, passant de la terre de Nairi à la République d'Arménie qui a une forme et une superficie très concrètes de 29 800 kilomètres carrés. Il s'agit d'un voyage difficile et dangereux, mais aussi inévitable pour le salut, pour la République, pour l'État.

Il n'y a qu'une seule formule pour résoudre le problème très pragmatique d'avoir un État souverain, fort et sûr. Nous devons être capables de changer la qualité de nos relations dans notre région, tout d'abord, dans notre region, une tâche extrêmement difficile sur le plan politique,, historique et socio-psychologique, dans un environnement où nous sommes très souvent menacés, très souvent blessés et très souvent tués.

Mais notre dialogue d'aujourd'hui porte sur ce que nous devons faire exactement, pas les autres, et la formule d'action est unique : aimer la Patrie selon Charents et selon Tumanyan. Cela signifie aimer la République d'Arménie en tant que Patrie et cet amour placer à la base de toutes les actions, de tous les rêves, de toutes les stratégies.

Cher peuple,

Chers compatriotes,

L'année 2022 a été marquée par de graves difficultés. Le blocus illégal du corridor de Latchine a mis nos frères et sœurs du Haut-Karabakh, nous tous, dans une situation difficile. J'ai déjà parlé à plusieurs reprises de l'évaluation politique de cette situation et des solutions possibles. En ce moment, je veux embrasser fortement nos frères et sœurs assiégés et leur dire qu'ils sont les destinataires importants du message sur le changement de la qualité des relations dans la région, et que c'est une heure exceptionnelle de réflexion pour nous tous.

L'agression contre le territoire souverain de l'Arménie de mai 2021 au 13 septembre 2022 a été doublement douloureuse car nos alliés de la sécurité nous ont laissé tranquilles, préférant rester en statut d'observateur passif ou offrir le statut d'observateur actif comme alternative.

Mais nous n'avons pas été laissés seuls au monde et je tiens à remercier les pays et les organisations internationales qui n'ont pas été indifférents à cette situation et qui, n'ayant aucune obligation envers notre pays, ont pris des décisions sans précédent pour soutenir l'établissement de la sécurité et de la stabilité dans notre région.

Et surtout, aujourd'hui, je m'agenouille devant tous nos martyrs, leurs parents et les membres de leur famille, leurs enfants, et mon message est d'abord dédié à eux, qui sont le symbole le plus fort de l'avenir de la République d'Arménie, car ils sont morts pour que l'Arménie vive, ils sont tombés pour que l'Arménie se relève.

C'est la raison pour laquelle notre réponse aux tempêtes mondiales et régionales et aux nouveaux défis de sécurité est asymétrique. Plus les défis s'intensifient, plus nous nous concentrons sur les réformes institutionnelles, socio-économiques, politiques, démocratiques, le programme de développement, car c'est le seul moyen d'accroître notre résilience aujourd'hui et d'assurer la prospérité de demain.

Dans ce contexte, 2022 a été une année de réussite exceptionnelle. L'Arménie s'est classée 11e dans le classement mondial de la liberté économique, recevant une reconnaissance internationale en tant que pays leader en matière d'investissement et de liberté économique. Cela s'est produit grâce au fait que, contre toute attente, le gouvernement est resté déterminé aux pratiques de mise en œuvre des réformes systémiques.

En conséquence, nous terminons l'année avec une croissance économique à deux chiffres, ce qui est exceptionnel au niveau mondial dans une année de crise mondiale et, comme en 2019, augmentera la visibilité internationale de la République d'Arménie.

Les emplois enregistrés en Arménie ont franchi les 700 000: un autre résultat sans précédent dans l'histoire de la Troisième République. Ainsi, nous pouvons enregistrer que depuis la victoire de la révolution populaire, de velours et non violente de 2018, environ 153 mille nouveaux emplois ont été créés en Arménie. Il est important de noter que par rapport au mois de novembre de l'année dernière, le salaire moyen d'un travailleur en novembre de cette année a augmenté d'environ 45 mille drams ou 20 pour cent, ce qui signifie que les préoccupations que l'Arménie sera confrontée à une crise sociale dans les conditions de l'inflation mondiale ne se sont pas réalisées.

Au contraire, il y a un boom de la construction en République d'Arménie, un boom de la construction de logements. Des dizaines de milliers de familles obtiennent des appartements dans des immeubles nouvellement construits, notamment avec le soutien du gouvernement. En 2022, nous avons remboursé 36,5 milliards de drams d'impôt sur le revenu aux familles achetant des appartements, en plus des 22,7 milliards de drams de l'année précédente.

De plus, des milliers de jeunes familles ont bénéficié des programmes de soutien au prêt hypothécaire en cas de naissance d'un enfant. En 2022, le montant du soutien dans le cadre de ce programme était de 2,1 milliards de drams. Plus de 10 000 pour les troisièmes bébés et pour chaque bébé suivant reçoivent une aide mensuelle de 50 000 drams de l'État, soit plus de 10 000 enfants.

Je voudrais souligner notre plan de construction de 300 écoles et 500 maternelles, qui est déjà lancé et prend de l'ampleur. En 2022, nous avons mis en service 24 écoles et 46 maternellesqui ont été révisés, reconstruits ou nouvellement construits. Des centaines de nouvelles écoles et de maternelles sont en cours de construction, de reconstruction ou de rénovation majeure. Cela fait partie intégrante des réformes institutionnelles en cours dans le pays, qui ont non seulement un contexte éducatif, managérial, sécuritaire, mais aussi un contexte profond historique et socio-psychologique.

Les réformes à grande échelle que nous mettons en œuvre dans le système policier sont importantes, dont le résultat le plus visible est l'introduction de la police de patrouille avec de nouvelles normes en Arménie.

Les réformes profondes et globales qui ont été lancées dans l'armée sont d'une importance capitale. La formation d'une armée basée sur un soldat et un officier éduqués, patriotes, professionnels et répondant aux exigences et aux conditions modernes a commencé, ce qui devrait être combiné avec un doublement au moins des salaires militaires, un système de garanties sociales pour les soldats et leurs familles, ainsi que de nouvelles armes et de nouveaux équipements. Mais nous avons besoin d'une telle armée non pas pour la guerre, mais pour la paix, pour protéger notre souveraineté et notre intégrité territoriale. Nous ne mettons pas les yeux sur la terre des autres et nous attendons que les autres ne mettent pas les yeux sur notre terre non plus, et avec cette formule nous sommes prêts à aller à la paix.

Je considère aussi que les événements de grande ampleur que nous avons organisés en Arménie en 2022 sont importants. Championnat européen de boxe, Eurovision junior, Festival international Starmus, Olympiade internationale de biologie. Ce sont des événements, en tenant lesquels, nous apparaissons au monde d'une nouvelle manière et le monde reconnaît l'Arménie d'une nouvelle manière.

Chers citoyens,

Mes chers citoyens de la République d'Arménie,

Nous réalisons tout cela principalement grâce à la croissance sans précédent des recettes fiscales du budget de l'État. Les recettes fiscales du budget de l'État de 2022 se sont élevées à 1 trillion 925 milliards de drams, soit 670 milliards de drams, ou 53 %, ou un milliard et demi de dollars de plus que le même indicateur de 2018. Mais cet indice est principalement dû aux personnes qui travaillent, qui apportent une valeur ajoutée, aux entrepreneurs contribuables de la République d'Arménie, et je tiens à les remercier de ne pas considérer les impôts versés au budget de l'État comme une perte financière, mais comme un investissement dans l'avenir de leur État, d'eux-mêmes et de leurs enfants.

C'est avec ces fonds que nous avons réparé plus de 500 kilomètres de routes en 2022, que nous avons commencé le processus de doublement des salaires des enseignants, que nous avons lancé un satellite dans l'espace pour la première fois dans l'histoire de la Troisième République, que nous avons acheté de nouveaux bus et trolleybus pour la capitale, que nous avons augmenté le salaire minimum, que, conformément à notre promesse, nous avons créé une compagnie aérienne, que nous avons augmenté les salaires des scientifiques, que nous avons augmenté le financement de la science de 150 % par rapport à 2018, que nous avons augmenté les retraites à partir de septembre 2022 et que nous les augmenterons à nouveau à partir de juillet 2023. En outre, dans le cas du commerce sans espèces, nous avons remboursé environ 527 millions de drams aux retraités et aux bénéficiaires, et je tiens à remercier tout particulièrement les banques qui participent au programme à égalité avec le gouvernement.

Grâce à ces fonds supplémentaires budgétaires, en 2022, nous avons servi 786 000 cas de soins de santé ordonnés par l'État, ce qui représente plus du double par rapport à 2017, soit 437 000 cas ou 125 % de plus.

Et pourquoi faisons-nous tout cela ? Pour une raison, et une seule raison, parce que nous vous aimons, nous aimons notre pays. Je vous aime tous, j'aime notre pays, notre État, et là où je fais des erreurs et où je trébuche, là où j'échoue, c'est à cause de l'amour peut-être excessif, qui éclipse peut-être l'intelligence. Mais à la fin, l'amour est plus fort et tout-puissant, et nous amènerons notre navire, la République d'Arménie, à un port pacifique dans l'océan orageux.

Et donc:

Vive la liberté

Vive la République d'Arménie

Vive nos enfants qui vivront dans une Arménie libre et heureuse.

Joyeux Noël et Bonne Année !"

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Armenpress

31.12.2022

Le message du Président de la RA à l'occasion Nouvel An

Le président de la République d'Arménie, Vahagn Khatchatourian, a envoyé un  de félicitations à l'occasion du Nouvel An. Le message dit:

“ Chers citoyens de la République d’Arménie,

Chers compatriotes,

Dans quelques minutes, nous tournerons la dernière page du calendrier 2022 pour entrer dans la nouvelle année 2023.

L’année dernière a été pleine d’épreuves et de défis pour notre État. Elle a été marquée par une lutte continue pour la souveraineté et l’indépendance de notre État, des réalisations et des pertes irrévocables, des tensions aux frontières et des menaces pour la sécurité des Arméniens d’Artsakh.

À l’aube de la nouvelle année 2023, je souhaite que chacun d’entre nous, dans nos familles, aux tables de fête, en résumant l’année écoulée dans nos esprits, jette un regard en arrière et voit ce que nous laisserons dans l’année qui passe et ce que nous devrions emporter avec nous dans les années à venir.

Avec quelle expérience et quelles connaissances aborderons-nous l’année à venir, avec quels espoirs, quelle volonté et quelle foi continuerons-nous, en tant qu’État, en tant que nation et société collective, à marcher vers notre rêve cher – une Arménie en développement, prospère, sûre et pacifique.

Pour avoir cette Arménie, je crois que notre peuple peut réaliser et valoriser son expérience historique, je crois qu’à la suite de cette réalisation, nous pouvons trouver le potentiel pour construire notre Mère Patrie tant convoitée.

Je suis également certain que nous sortirons des épreuves qui ont frappé notre pays plus forts, plus robustes et plus sages.

Chers citoyens,

Au cours de l’année à venir, les priorités de nos citoyens et hommes d’État resteront le développement et le renforcement de notre pays.

Nos priorités seront d’assurer la paix et la sécurité à nos frontières, le droit pour nos compatriotes de l’Artsakh de vivre une vie digne et de créer dans leur Mère Patrie millénaire, ainsi que la résolution juste du problème du Haut Karabagh.
Chers compatriotes,

En prévision de l’année 2023, je nous souhaite à tous la paix, le bonheur éternel dans nos familles, l’endurance et un travail pacifique et créatif pour le bénéfice et la prospérité de la République d’Arménie.

Bonne et heureuse année.”

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ARTSAKH

Le Figaro

30 décembre 2022

Interview de Jean-Christophe Buisson

 

TIGRANE YEGAVIAN : « L’ARMENIE ET L’ARTSAKH FONT FACE A UNE MENACE EXISTENTIELLE »

ENTRETIEN – Pour le géopolitologue spécialiste du Caucase et du Moyen-Orient, l’Azerbaïdjan et son allié turc comptent réduire à néant l’État arménien et chasser son peuple chrétien du Sud Caucase.

– Le blocage par les Azéris du corridor routier reliant l’Artsakh/Haut-Karabakh et l’Arménie a montré que le conflit, gelé depuis 2020, n’était pas réglé. Que veulent respectivement les Azéris et les Arméniens de l’Artsakh ?

La priorité des Azéris est d’en finir avec la présence arménienne en Artsakh. Le blocus du corridor de Latchine et l’arrêt provisoire des livraisons de gaz visent à pousser les Artsakhiotes au départ et, par ricochet, en finir avec la présence russe dont le mandat se justifie par le maintien d’une présence arménienne sur ce territoire. Bakou ne s’estime pas satisfait de la situation héritée depuis le cessez-le-feu de novembre 2020, car deux objectifs n’ont pas été atteints. L’Artsakh n’est pas encore anéanti et l’Arménie refuse de céder un corridor extraterritorial transitant par la ville de Meghri, qui réaliserait la jonction panturquiste entre l’Azerbaïdjan, son exclave du Nakhitchevan et par extension la Turquie. L’Artsakh est certes réduit à une peau de chagrin (2900 km² environ), mais il se maintient encore autour de l’axe Stepanakert-Martakert.

Surtout, la plupart des populations déplacées en Arménie pendant la guerre y est retournée provoquant un boom de construction de nouveaux logements. Il existe encore un gouvernement artsakhiote au statut incertain, mais de fait sous protectorat russe, présence que les Azéris considèrent comme une force d’occupation. Enfin, les Azéris profitent du nouveau rapport de force qui leur est avantageux et de l’affaiblissement de la Russie pour forcer l’Arménie à céder ce fameux corridor dans le Sud. De leur côté, les Arméniens de l’Artsakh n’ont pas renoncé à leur rêve d’être un jour réunifié à la mère patrie ; mais leur combat premier demeure celui du droit à l’existence sur une terre qu’ils peuplent sans discontinuité depuis trois mille ans.

Avec ce blocage du corridor de Latchine, le régime Aliyev exerce une forme de terrorisme d’État et teste à nouveau la communauté internationale en établissant un parallèle avec le corridor de Meghri, comme si le Nakhitchevan relié à la Turquie par voie terrestre et par l’Azerbaïdjan par voie aérienne (via l’espace aérien arménien!) était dans la même situation que l’Artsakh…

Ilham Aliyev n’a pas peur du ridicule en expédiant un contingent de nervis déguisés en activistes environnementaux quand on sait que la société civile azerbaïdjanaise n’a pratiquement plus les moyens de se faire entendre. Et que dire des dégâts environnementaux causés par les incendies de forêts d’Artsakh du fait des bombardements au phosphore blanc au cours de la dernière guerre de 2020?

– Vous avez dit à plusieurs reprises que ce n’est pas seulement l’Artsakh qui était menacé mais aussi l’Arménie. N’est-ce pas un peu exagéré? Pensez-vous réellement que l’Arménie puisse «disparaître»?

Si vous tenez compte de leur faible démographie, l’Arménie et l’Artsakh font déjà face à une menace existentielle. Les événements depuis 2020 sont là pour rappeler que le génocide de 1915 se poursuit à petit feu suivant des modes opératoires différents: ingénierie démographique, blocus énergétique, actes terroristes, harcèlements quotidiens… tout est entrepris par l’Azerbaïdjan et son allié turc pour en finir avec la présence arménienne en Artsakh, que d’aucuns considèrent comme le bouclier de l’Arménie. La vaste offensive militaire déclenchée par Bakou en septembre dernier a prouvé que sans l’Artsakh, l’Arménie est privée de profondeur stratégique et incapable de défendre ses frontières en dents de scie héritées des grignotages effectués sous Staline.

L’étroite bande montagneuse du Syunik est trop vulnérable et soumise à des harcèlements quotidiens. Sa population est connue pour son opiniâtreté et son caractère irréductible, elle ne cède pas à la panique, mais se sent abandonnée de tous. Si les jeunes du Syunik s’en allaient, il y aurait de fortes chances que l’Arménie soit coupée de l’Iran et totalement asphyxiée. Aujourd’hui, le Syunik est visé, demain ce sera le Tavush avec la question des enclaves, après-demain le lac Sevan et enfin Erevan, considérée par les propagandistes du régime Aliyev comme historiquement azérie.

Les Azéris opèrent graduellement et méthodiquement en poussant au maximum leur avantage. Ils veulent faire de l’Arménie un État croupion, complètement dévitalisé, sans armée, sans ressources, avec une population appelée à devenir une réserve indienne avant que les Turcs et les Russes ne se partagent cette proie ultime dans leurs dessins néo-impériaux.

– Quel rôle joue la Turquie dans le conflit ?

Turquie et Azerbaïdjan entretiennent une relation complexe d’interdépendance, mais Ankara agit avant tout par opportunisme. Le panturquisme est utilisé comme un levier de puissance destiné à renverser un rapport de force qui ne lui est pas forcément favorable au départ. La guerre de 2020 a créé une nouvelle donne: pour la première fois, l’armée turque a pris part directement aux opérations militaires, via ses forces spéciales, la conduite des opérations sur les airs et le recrutement de milliers de mercenaires syriens islamistes. Cela n’a pas été suffisamment souligné, le commandement des forces armées des deux États est réunifié conformément à la «déclaration de Chouchi» de juin 2022.

En «s’invitant» dans le Sud Caucase, zone d’influence russe, elle entend répliquer un nouveau condominium, avec Moscou qui a fait ses preuves en Syrie avec le processus d’Astana. Aujourd’hui, la Turquie soutient à fond l’Azerbaïdjan sur la question du corridor de Meghri et est favorable à un nettoyage ethnique de l’Artsakh. Elle y a expédié des Loups gris afin de susciter des émules dans les territoires conquis aux Arméniens.

Si les Arméniens pensent desserrer l’étau azéri, ils n’ont rien à mettre sur la table si ce n’est de nouvelles concessions morales et territoriales (abandon de la reconnaissance du génocide de 1915 et de tout espoir de réparations). Côté turc, l’idée est de faire de l’Arménie une sorte de colonie économique, un modèle que l’on peut observer en Adjarie, cette province géorgienne majoritairement musulmane et frontalière de la Turquie.

– L’Arménie veut-elle et peut-elle se passer de l’aide de la Russie pour sortir de l’étau azéro-turc?

Pour l’heure, c’est irréaliste. L’Arménie a sa part de responsabilité dans la dégradation de la relation avec la Russie et de son asymétrie croissante. L’allié et grand frère russe s’est progressivement mué en suzerain intraitable et cynique. En cela, les élites arméniennes paient leur inertie et leur incapacité à se prendre en charge, en se lovant derrière l’illusoire certitude que l’assurance russe s’appliquerait au Karabagh et à l’Arménie. Ils paient aussi leur méconnaissance de leur propre histoire. La Russie tsariste, puis bolchevique, n’entreprit rien pour aider les Arméniens ottomans exterminés en 1915, ces mêmes Arméniens qu’elle a à nouveau abandonnés à leur funeste sort en 1917, puis en 1920 pour se partager avec la Turquie kémaliste la petite Arménie exsangue.

La relation avec la Russie est construite depuis 1991 autour d’un dilemme insoluble que l’on peut résumer en deux mots: sécurité vs souveraineté. Or, force est de constater qu’après avoir bradé leur souveraineté, les Arméniens ne peuvent plus compter sur la protection russe, tandis que l’Occident observe, en fossoyeur, la seule démocratie de la région se débattre contre ses ennemis mortels et ses vrais faux amis.

– Interpellé par Sylvain Tesson dans Le Figaro Magazine, Emmanuel Macron a déclaré qu’il ne lâcherait jamais les Arméniens. Comment se manifeste ce soutien ?

Le président Macron ne fait pas mystère de sa sympathie pour le peuple arménien. Mais il a conscience que la France ne dispose pas de leviers suffisants pour exercer une pression sur les Russes et les Turcs dont le partenariat est cimenté par le rejet des Occidentaux. La France se sent frustrée que le groupe de Minsk, qu’elle coprésidait avec les Russes et les Américains, soit en état de mort cérébrale. Le soutien du Président se manifeste par son courage à nommer clairement l’agresseur et l’agressé. À défaut de faire parvenir des armes à l’armée arménienne, il a contribué à l’envoi d’une mission d’observateurs à la frontière. Important mais insuffisant.

– Le Quai d’Orsay est-il sur la même ligne plutôt pro-arménienne que l’Élysée ?

Historiquement, le Quai d’Orsay a quasiment toujours penché pour la Turquie. L’intérêt commercial, la realpolitik, le rôle pivot de la Turquie n’expliquent pas tout. C’est une constante depuis des siècles. L’accord d’Angora de 1921 conclu entre la France et le régime kémaliste rebelle a non seulement acté l’abandon du mandat français sur la Cilicie arménienne, mais aussi été contre-productif puisqu’une fois les Arméniens expulsés de leur foyer national, les Turcs s’en prenaient aux intérêts français. À Paris, on ne veut pas se fâcher avec la Turquie qui nous livre des précieux renseignements dans le dossier antiterroriste et joue l’arme du chantage aux migrants.

– L’Arménie est le premier État chrétien du monde (311 après Jésus-Christ). Comprenez-vous l’absence de soutien réel du pape François pour ses frères en Christ arméniens souffrants et son refus de condamner la destruction du patrimoine chrétien arménien par les Azéris ?

C’est un douloureux constat: le Saint-Siège a choisi le camp des Aliyev en cédant aux sirènes de la diplomatie du caviar. La vice-présidente et épouse du dictateur Aliyev, Mehriban Aliyeva, mécène du Vatican, semble dégager une odeur de sainteté à Rome où elle a été décorée par François. Le cardinal britannique Gallagher, secrétaire du Saint-Siège pour les relations avec les États, est un partisan de l’Azerbaïdjan. N’oublions pas que le Royaume-Uni est un des principaux appuis de la dictature azérie en Europe via le travail de lobbying de British Petroleum et des compagnies minières intéressées par les gisements aurifères de l’Artsakh.

Le Vatican demeure insensible aux alertes au génocide lancées par l’Institut Lemkin pour la prévention des génocides. Non seulement l’absence de condamnation par le pape concernant le génocide culturel en cours et le nettoyage ethnique en préparation restera une tache indélébile dans l’amitié séculaire qui lie la nation arménienne à l’Église catholique sœur, mais elle accélère le suicide de l’Occident chrétien.

– Qui peut sauver les Arméniens aujourd’hui ?

Depuis l’avènement de la «question d’Orient» à la fin du XVIIIe siècle, la naïveté des Arméniens a été de croire en l’existence d’un sauveur venu d’Occident ou de la Russie qui les libérera de l’oppression. Le prix à payer de cet aveuglément est incommensurable. Je suis d’avis que l’Arménie ne doit compter avant tout que sur ses propres forces, à savoir sa diaspora et le sens de l’intérêt général. La diaspora s’était endormie pendant trente ans, bercée par les slogans rassurants des dirigeants d’Arménie et de l’Artsakh qui, à l’évidence, ont manqué de sens politique et de vision stratégique inclusive.

La non-intégration de cadres de la diaspora au développement et au renforcement de l’État arménien a été une funeste erreur, tout comme l’absence de diplomatie proactive tenant compte de l’impératif de nouer des partenariats stratégiques avec des pays en mesure de contribuer à la sécurité de l’Arménie. Je pense en tout premier lieu à l’Inde, le seul pays qui vend des armements à l’Arménie en dehors de la Russie. Les Arméniens doivent comprendre que l’amitié et la culture comptent, mais elles n’ont aucune traduction dans le langage des relations internationales. Il manque aujourd’hui une régénérescence spirituelle et intellectuelle comparable à ce que l’Espagne a vécu en 1898 après la perte de Cuba et des Philippines.

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Le Temps (Suisse)

30 décembre 2022

REPORTAGE, SOFIA ABECHIR, , KORNIDZOR (HAUTKARABAKH)

« ON VA TOUT DROIT VERS LA GUERRE »

CONFLIT La seule route reliant l'Arménie à la république du Haut-Karabakh est bloquée depuis mi-décembre par l'Azerbaïdjan. Coupés du monde, les Arméniens se sentent abandonnés des Russes censés protéger ce couloir vital

Dans le village arménien de Kornidzor à la frontière avec l'Azerbaïdjan résonne le violon d'Armine, 13 ans. Sous les yeux émerveillés de sa grand-mère Nunik et de ses parents Hermine et Samvel, la jeune fille s'adonne à sa musique préférée: Despacito, Bella Ciao et Señorita de Camila Cabello. Derrière elle, sa soeur Mane, 10 ans, attend patiemment son tour pour jouer d'un piano désaccordé qui l'occupe « tous les jours », se réjouit sa mère. Quant à leur frère Areg, 6 ans, il a choisi lui aussi le violon, dont il commence tout juste l'apprentissage.

Cela fait près de quarante ans que la famille habite dans ce village situé à quelques kilomètres seulement du premier barrage entre la ville de Goris (Arménie) et celle de Stepanakert (Azerbaïdjan), difficilement accessible tant la route est obstruée. Situé sur la ligne de front, Kornidzor est considéré comme un emplacement stratégique pour les services secrets russes du KGB qui s'installeront d'ici peu au bout d'un long chemin terreux, dans une grande bâtisse en pierre avec une vue imprenable sur la route de Latchine et les trois postes azerbaïdjanais qui encerclent le village.

République autoproclamée du Caucase du Sud, le Haut-Karabakh est disputé par l'Arménie et l'Azerbaïdjan depuis presque un siècle. Dans les années 1920, Staline, dirigeant de l'URSS, rattache la région à l'Azerbaïdjan malgré une population majoritairement arménienne. L'Artsakh (l'autre nom pour le Haut-Karabakh) proclame son indépendance en 1991 après avoir fait sécession avec l'Azerbaïdjan, entraînant une première guerre qui fera 30 000 morts et des centaines de milliers de déplacés.

Dix-huit jours hors du monde

La seconde guerre du Haut-Karabakh, aussi appelée « la guerre des 44 jours », a fait plus de 6000 morts. Commencée en septembre 2020, elle s'est terminée en novembre par un accord sous l'égide de la Russie selon lequel les Arméniens ont pu garder un droit de passage au niveau du corridor de Latchine, surveillé par les forces de paix russes. Transgressant le cessez-le-feu à de nombreuses reprises, les deux pays frontaliers se sont de nouveau affrontés en septembre dernier, faisant état de 286 morts. En fermant le corridor pour la deuxième fois mi-décembre, les Azerbaïdjanais violent le paragraphe six de la déclaration trilatérale signée entre Moscou, Erevan et Bakou en 2020 dans lequel il est stipulé que « l'Azerbaïdjan doit garantir la sécurité des personnes, des véhicules et des marchandises circulant dans le corridor de Latchine, dans les deux sens. »

Cela fait maintenant dix-huit jours que le Haut-Karabakh est coupé du monde. Les manifestants azerbaïdjanais qui protestent contre l'exploitation illégale de minerais dans la région bloquent la traversée dans les deux sens, empêchant tout ravitaillement. « Pour la deuxième fois en moins d'une semaine, le régime [d’Ilham] Aliev a envoyé ses nervis, déguisés en civils », dénonçait mi-décembre l'organisation des Arméniens de France.

Cette fermeture soudaine a pris tout le monde de court. Comme ce groupe de danseuses, des adolescentes arrivées de Stepanakert pour participer à une compétition de danse à Tbilissi, en Géorgie. Ne pouvant retourner chez elles, elles ont été relogées dans un hôtel aux frais de la région de Syunik et ont été invitées à performer lors de l'événement dédié aux illuminations de Noël de la ville de Goris. Masis, âgé de 50 ans, a dû s'y faire. Pour survivre, il fait chaque dimanche depuis sept mois le tour des postes de contrôles russes pour nettoyer les draps des soldats. Alors qu'il traversait auparavant sans problème, il doit désormais patienter parfois toute une journée pour que les troupes du Kremlin viennent le chercher.

Aujourd'hui, une véritable crise humanitaire est en cours. Mais pour les autorités arméniennes sur place, rien ne semble changer. Le lieutenant en charge continue de passer ses journées dans sa bicoque bleue à noter soigneusement dans son carnet les plaques d'immatriculation des véhicules, puis à les envoyer aux Russes qui ouvrent ou non la barrière. Lorsque les journées sont glaciales, ces derniers invitent volontiers les passagers à venir se réchauffer autour de leur poêle, offrant café et biscuits pour patienter.

Initialement prévue pour le 26 décembre au matin, la réouverture du corridor n'a finalement pas eu lieu. Une soixantaine de personnes sont venues dire leur colère. Parmi elles, deux jeunes hommes venus avec, dans leur coffre, des jouets destinés aux enfants. Derenik et Yervand ont tous deux de la famille vivant dans le Haut-Karabakh et y ont fait leur service militaire. « Cet endroit est important pour nous. Nous avons participé à la guerre des 44 jours, la région représente une part essentielle de notre patrie et de notre culture », affirment-ils.

A la nuit tombée, le colonel russe Sazonov Igor Anatolyevich, des forces de maintien de la paix en Artsakh, rejoint le barrage pour s'entretenir avec les autorités arméniennes et les manifestants. Pour l'instant, Moscou ne fait aucune déclaration officielle.

Un air de déjà-vu

Quant aux Arméniens qui se sentent abandonnés des Russes et du reste du monde, ils réfléchissent à leurs options. Certains pensent à forcer le passage coûte que coûte. Yervand pense se joindre à eux. « J'ai survécu aux attaques de l'Azerbaïdjan une fois, je peux y survivre une deuxième », lâche le jeune homme en allumant une cigarette. Il continue en assurant qu'il faut « davantage qu'une manifestation où les gens viennent sans trop savoir pourquoi et se font des barbecues » . Le manque de volonté russe à maintenir la paix et garantir un accès sécurisé au corridor le fait pourtant hésiter: « Il pourrait y avoir de sérieuses provocations de la part des Azerbaïdjanais qui n'hésiteront pas à recourir aux armes à feu. »

Dans leur minuscule village de Kornidzor, Samvel et Hermine savent qu'ils pourraient eux aussi se retrouver coincés. Depuis que les Russes sont entrés en guerre contre l'Ukraine le 24 février 2022, « la Turquie et l'Azerbaïdjan font ce qu'ils veulent des Arméniens », soutient-il dépité. Depuis septembre, la partie azerbaïdjanaise viole régulièrement le cessez-le-feu, accroissant les tensions entre les pays frontaliers. Pour le père, il ne fait aucun doute: « Tout ça nous mène droit vers la guerre. » Un air de déjà-vu, mais le couple aux enfants musiciens a pris sa décision. Quoi qu'il arrive, ils ne partiront pas. A la place, ils ont réaménagé la cave qui, lors des deux premières guerres du Haut-Karabakh, tenait lieu d'abri anti-bombardement. « Les enfants ne comprenaient pas vraiment ce qu'il se passait. Ils se sont juste habitués à s'y rendre quand je le leur demande », déplore Hermine en regardant l'étroit lit métallique où ses enfants ont passé de nombreuses nuits.

« Cet endroit est important pour nous. La région représente une part essentielle de notre patrie et de notre culture »

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Armenpress

03.01.2023

David Babayan: 2023 pourrait devenir une période "très importante" tant au niveau mondial que regional

Le ministre par intérim des Affaires étrangères de l'Artsakh (Haut-Karabakh), David Babayan, affirme que 2023 pourrait devenir une période "très spécifique" tant au niveau mondial que régional.

" Comment sera l'année 2023 d'un point de vue géopolitique ? C'est une question qui intéresse à la fois les gens ordinaires et, bien sûr, les politiciens, les analystes et les scientifiques", a déclaré David Babayan dans une déclaration sur les médias sociaux. "Dans l'ensemble, il y a des années relativement stables, pacifiques, voire inertes. Il y a aussi des années tendues, tragiques. Mais il y a aussi des périodes de tournants. Pour nous, ce furent par exemple 1985, 1988, 1991, 1992, 1993, 1994, 2016, 2018, 2020. Oui, trop, à la fois pour un peuple et pour une génération. Mais, tel est notre destin, notre croix, que nous devons porter.

Parmi les périodes critiques, il y a celles que l'on peut qualifier de doublement fatidiques, lorsque des changements géopolitiques fondamentaux ont lieu tant au niveau mondial que régional. Pour nous, ce sont, par exemple, les périodes de 1914-1923. 1985-1991.

En 2022, une faille géopolitique globale a été enregistrée, qui impacte également les processus régionaux. Par conséquent, 2023 peut devenir une période très importante à la fois dans le monde et dans notre région. Mais nous devons nous rappeler que le clivage géopolitique ne doit pas nécessairement se manifester par des catastrophes, il peut aussi être une période où les catastrophes sont évitées. Nous devons également comprendre que les périodes de double bouleversement géopolitique sont porteuses de dangers et de défis, mais aussi d'opportunités et de solutions à un certain nombre de problèmes complexes. Il suffit de s'accrocher, de travailler dur et de ne jamais perdre la foi et la maîtrise de soi.", a écrit le ministre par intérim des Affaires étrangères d'Artsakh sur sa page Facebook.

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Armenpress

03.01.2023

Le vice-ministre de la santé rend visite aux citoyens de l'Artsakh bloqués à Goris

Le vice-ministre arménien de la santé Armen Nazaryan a rendu visite aux citoyens d'Artsakh bloqués dans des hôtels de la ville de Goris après que l'Azerbaïdjan ait bloqué le corridor de Latchine, la seule route reliant Artsakh et Arménie.

M. Nazaryan a également visité le centre médical de Goris et a rencontré le personnel médical pour discuter de l'organisation des services médicaux.

L'Azerbaïdjan maintient le corridor de Latchine bloqué depuis le 12 décembre 2022.

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Armenpress

29.12.2022

L'Arménie accorde 4 milliards de dram supplémentaires à l'Artsakh.

Le gouvernement arménien va fournir une aide supplémentaire de 4 milliards de drams à l'Artsakh, a annoncé le Premier ministre Nikol Pashinyan lors de la réunion du Cabinet.

"Fournir l'aide humanitaire et socio-psychologique nécessaire au peuple du Haut-Karabakh est une nécessité absolue", a déclaré M. Pashinyan.

Le Premier ministre avait précédemment annoncé qu'un groupe de travail spécial serait formé au sein du gouvernement arménien pour fournir une assistance urgente au peuple de l'Artsakh.

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Armenpress

28.12.2022

Défenseur des droits de l'homme de l'Artsak: la situation humanitaire en Artsakh s'aggrave de jour en jour

Le droit à la vie, à la santé, à la liberté de déplacement, à l'éducation et d'autres droits fondamentaux de 120 000 personnes sont menacés en Artsakh (Haut-Karabakh), a déclaré le défenseur des droits de l'homme de l'Artsakh, Gegham Stepanyan, alors que le blocus azéri de l'Artsakh est entré dans son 17e jour.

"Dix-septième jour du blocus de l'Artsakh : le droit à la vie, à la santé, à la liberté de déplacement, à l'éducation et d'autres droits fondamentaux de 120 000 personnes sont en danger. La situation humanitaire en Artsakh s'aggrave de jour en jour", a tweeté M. Stepanyan.

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ECONOMIE & SOCIAL

Armenpress

03.01.2023

La nouvelle législation fixant un salaire minimum plus élevé entre en vigueur

Une nouvelle législation est entrée en vigueur le 1er janvier 2023 qui a porté le salaire minimum de 68 000 drams à 75 000 drams.

Le chef du département du travail et de l’emploi du ministère du Travail et des Affaires sociales, Zhora Sargsyan, a déclaré que l’augmentation du salaire minimum entraînera une augmentation moyenne de 30% des salaires dans les secteurs privé et public.
« En particulier, le salaire des employés du système gouvernemental augmentera d’environ 28,5%, et d’environ 31,5% dans le secteur privé », a déclaré Sargsyan.

La nouvelle législation augmente également la rémunération horaire minimale.

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SOCIETE

Armenpress

03.01.2023

Je rêve d'un système qui permettrait de rapatrier 100 000 personnes par an : Fondation Repat Armenia

Depuis 2012, la Fondation Repat Armenia  soutient le processus de rapatriement de spécialistes qualifiés, développe un environnement favorable et contribue à l'intégration des rapatriés en Arménie.

Entretien avec le cofondateur et directeur exécutif de Repat Armenia, Vardan Marashlyan, le coordinateur des communications, Ishkhan Saakyan, et Kristine Baroyan, une rapatriée de Russie, sur les priorités, les résultats et les programmes de l'organisation.

Vardan Marashlyan a quitté la Russie pour s'installer en Arménie en 2010. Il a occupé le poste de vice-ministre de la diaspora pendant deux ans et demi. Conscient de l'importance du rapatriement, M. Marashlyan et ses amis ont décidé de créer une fondation qui mettrait en place un système de soutien aux rapatriés et aiderait le gouvernement à élaborer une politique de rapatriement.

"Nous avons commencé le travail avec 12 personnes. Certains d'entre nous pensaient à lancer un site web ou un système d'information qui aiderait les rapatriés, tandis que les autres attachaient de l'importance à la fondation d'une organisation concrète qui aurait des employés pour aider ceux qui veulent s'installer en Arménie. C'est ainsi que nous avons uni nos forces et que la fondation Repat Armenia a été créée. Cette période a également coïncidé avec l'arrivée de nos compatriotes de Syrie, mais nous avons lancé l'organisation volontairement pour aider consciemment le rapatriement", a déclaré M. Marashlyan.

Les experts de Repat Armenia sont conscients que le rapatriement est un processus difficile. Personne ne prend une telle décision d'un seul coup. Les gens préfèrent d'abord mieux connaître l'Arménie et ils le font par le biais du volontariat, de cours éducatifs de courte durée et d'autres programmes.

Selon M. Marashlyan, il y a des secteurs en Arménie où il y a un manque de certains experts, mais les salaires ne sont pas attractifs. "La seule chose positive après la pandémie est que le monde est devenu global. La plupart des gens peuvent travailler à distance. Nous l'avons vu lors de l'arrivée des Russes. Les gens s'installent en Arménie mais le produit qu'ils créent est vendu à l'étranger. Il y a une demande de spécialistes en marketing, en exportation des ventes, en gestion professionnelle et dans les secteurs de la haute technologie en Arménie. Nous constatons que les organisations locales sont prêtes à payer très cher ceux qui peuvent apporter un changement qualitatif", a-t-il déclaré, évoquant la question de l'emploi des rapatriés.

Repat Armenia coopère avec différents organismes : il travaille avec le Haut Commissariat aux affaires de la diaspora, le service des migrations, 818 Consulting et d'autres organisations sur des questions telles que l'environnement du rapatriement, la législation et le secteur des médias.

Repat Armenia a également lancé un réseau de rapatriés – un groupe fermé sur Facebook reliant plus de 12 000 personnes qui tentent de s'entraider sur diverses questions. Les rapatriés ou ceux qui ont l'intention de se rapatrier posent des questions dans le groupe et reçoivent des réponses pratiques. Beaucoup sont originaires de la même ville, ont la même profession, connaissent les mêmes problèmes ou préoccupations.

Repat Armenia s'attache à aider les rapatriés à trouver un emploi ou à les soutenir dans le lancement de leur propre entreprise et fait tout son possible pour les promouvoir sur le marché arménien.

"À la fin de l'année précédente et au début de 2022, nous avons mis en œuvre un programme pilote de soutien à l'emploi. Au cours du premier programme, 23 personnes du Liban ont déménagé en Arménie. 18 d'entre elles se sont installées en Arménie et sont employées, l'une d'entre elles a lancé sa propre entreprise. Nous avons mis en œuvre le deuxième programme pour nos compatriotes russophones. 30 des 34 personnes sont en Arménie et toutes sont employées ou ont leur propre entreprise. Dans le cadre du programme, nous avons fourni le billet d'avion pour l'Arménie, un soutien mensuel de 100 000 drams et la participation à des cours d'arménien", a déclaré Vardan Marashlyan, cofondateur et directeur exécutif de Repat Armenia.

1000 personnes postulent à Repat Armenia chaque année. La plupart d'entre elles sont des personnes âgées de 25 à 40 ans, hautement qualifiées, qui ont des idées intéressantes et une bonne résistance. La plupart des rapatriés sont originaires de Russie, des États-Unis, du Liban, du Canada, d'Iran, de Syrie, de France et d'Australie.

 "Il est difficile de dire combien de personnes ont été rapatriées avec notre soutien depuis 2012 car nous n'avons pas de loi sur le rapatriement, l'État n'a pas de système de soutien au rapatriement. Il n'y a pas de statut, donc il n'y a pas de statistiques. Nous estimons que 2000 à 3000 Arméniens partent chaque année en Arménie sur un principe volontaire, mais nous recevons souvent des demandes de personnes qui partent plusieurs années après. Ils visitent nos événements et notre bureau, suivent nos discussions en ligne, mais la décision de rapatrier n'est pas toujours prise rapidement. Dans certains cas, cela prend des années", a déclaré M. Marashlyan. Il a ajouté qu'après la guerre des 44 jours de 2020, les Arméniens ont exigé un changement qualitatif sérieux. Selon lui, les défis auxquels l'Arménie et le peuple arménien sont confrontés sont très sérieux. Lors de la mise en œuvre du programme pilote, Repat Armenia organise des entretiens avec les candidats afin de comprendre leurs capacités professionnelles et leurs motivations pour le rapatriement. À la question de savoir quand ils ont pris la décision de s'installer en Arménie, un candidat sur cinq a répondu après 2018, et un sur trois après 2020.  Selon M. Marashlyan, les candidats prennent consciemment la décision de vivre en Arménie.

"Je rêve qu'un jour, en collaboration avec le secteur privé et le gouvernement, nous élaborions le genre de système grâce auquel 100 000 Arméniens viendraient en Arménie chaque année, se rapprocheraient de leur patrie et la considéreraient comme une partie importante de leur identité. Je rêve d'un système qui amènerait 80 000 Arméniens dans leur pays d'origine pour y acquérir une expérience professionnelle, qui amènerait 20 000 Arméniens qui s'installeraient ici en Arménie. Dans ce cas, nous aurions un système circulatoire avec la bonne pression. Lorsque nous examinons les relations entre l'Arménie et la diaspora et que nous considérons l'Arménie comme le cœur, nous devons constater qu'elle fournit une faible pression sanguine au système circulatoire. S'il existait un système permettant d'amener le nombre de personnes susmentionné en Arménie, nous contribuerions également à ce que la diaspora soit moins assimilée, car elle a aussi ses propres problèmes", a déclaré M. Marashlyan.

Ishkhan Sahakyan, coordinateur de la communication de Repat Armenia, est lui-même un rapatrié. Il est arrivé en Arménie il y a dix ans. Sahakyan considère le rapatriement comme un processus difficile et dit que chaque rapatrié a ses propres problèmes. "Nous leur offrons des consultations. Chaque rapatrié peut nous contacter par l'intermédiaire de notre site web, repatarmenia.org, de notre compte Facebook officiel ou en se rendant dans nos bureaux. La consultation est gratuite et dure 30 minutes. Je réponds ici à toutes les questions des rapatriés : comment trouver un emploi, quels sites web utiliser pour la recherche d'un emploi, comment trouver un appartement, comment contacter des avocats qui aideront à la relocalisation des affaires ou à l'expédition de marchandises en Arménie, etc.", a déclaré M. Sahakyan, notant que la plupart des questions sont liées à l'emploi.

Les rapatriés peuvent envoyer leur CV via le site officiel de Repat Armenia. Les CV sont étudiés, traduits si nécessaire, mis à jour et ensuite l'organisation essaie de trouver un emploi correspondant avec le soutien de 818 Consulting.

Pour contribuer à l'intégration des rapatriés, Repat Armenia organise divers événements permettant aux rapatriés de se connaître, de communiquer et de se lier d'amitié. Des visites touristiques sont également organisées. De plus, Repat Armenia organise des réunions de travail entre le rapatrié et une organisation donnée pour un entretien et les chances d'être embauché augmentent.

"Nous fournissons également aux rapatriés une assurance médicale, des voitures d'abonnement pour des visites à prix réduit dans des restaurants et des hôtels. La liste comprend également des restaurants appartenant aux rapatriés eux-mêmes. Nous bénéficions donc d'un soutien mutuel", a déclaré M. Saakyan.

Kristine Baroyan est une rapatriée née à Stepanavan. Elle avait quatre ans lorsqu'ils ont déménagé en Russie. Elle est rentrée en Arménie pour assister à un mariage avec des amis, puis a décidé d'obtenir un passeport arménien et de trouver un emploi dans le même temps. Elle s'est inscrite à Repat Armenia après avoir entendu parler de l'organisation.

"J'ai été invitée à un entretien au cours duquel ils ont appris à connaître mes compétences professionnelles et mes exigences, ils m'ont donné des conseils utiles sur les spécificités de la recherche d'emploi et, une semaine plus tard, j'ai passé un entretien chez mon employeur actuel. Deux jours plus tard, j'ai reçu une offre d'emploi de leur part et j'ai pris ma décision finale de rester en Arménie. Je travaille dans le secteur informatique", a déclaré Kristiné.

Kristiné Baroyan dit qu'elle aime la nature arménienne, puis l'attitude et l'hospitalité des gens. "J'ai été surprise par la gentillesse des gens. Il y a des choses quotidiennes qui me semblaient étranges, mais avec le temps, on s'adapte et on comprend pourquoi les gens pensent de telle ou telle façon, mais on veut tout changer pour le mieux. Dans certains cas, vous réussissez, dans d'autres, non", a déclaré Kristine Baroyan.

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Armenpress

02.01.2023

Disparition de Kamo Ter-Petrosyan (76 ans), le frère de Levon Ter-Petrosyan, premier président de l’Arménie

Le Dr Kamo Ter-Petrosyan, le frère de Levon Ter-Petrosyan, le premier président de la République d’Arménie, est décédé à l’âge de 76 ans. L’information est rapportée par ilur.am.

Selon le site Internet, il est décédé après une longue et grave maladie.
Kamo Ter-Petrosyan était né le 20 novembre 1946 dans la ville de Kirovakan, aujourd’hui Vanadzor dans la région de Lori (Arménie). Après avoir été diplômé de l’Institut médical d’Erevan, il a été l’élève des célèbres cardiologues arméniens Rafael Stamboltsyan et Zaven Dolabjian, et a travaillé pendant de nombreuses années dans le service de soins intensifs de l’Institut de cardiologie et de chirurgie cardiaque et dans l’ancienne « Polyclinique Lechkomisiya ». Plus tard, il a organisé et géré le réseau de santé des enfants créé en Arménie et au Haut-Karabagh (Artsakh) par le programme du « Karagyozyan Charity Fund ».

En plus de ses activités professionnelles, Kamo Ter-Petrosyan est connu du public comme le président de longue date de l’union patriotique « Musaler » (Musa Dagh), ainsi que comme récitant des œuvres de poètes arméniens occidentaux dans la section des programmes littéraires de la Radio d’Arménie et lors de soirées littéraires publiques. Source News.am

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MOBILISATION

CCAF

30.12.2022

L’Artsakh est en danger, nous devons nous mobiliser de toutes nos forces ! Les 120 000 Arméniens d’Artsakh sont en danger !  L’axe Ankara-Bakou les a condamnés à mort.  Ils comptent sur la mobilisation de la diaspora, sur notre mobilisation.

C’est pourquoi le CCAF, dans la foulée de la tournée politique d’Araïk Haroutiounian en France, appelle à une mobilisation ciblée et unitaire pour demander que la République joue un rôle majeur dans le sauvetage des Arméniens comme l’ont souhaité à l’unanimité le Sénat et l’Assemblée nationale.

Dans ce cadre, le CCAF, qui est en lien permanent avec le gouvernement et les instances politiques de la République appelle à un grand rassemblement mardi 10 janvier devant l’Assemblée nationale qui sera suivi d’un second le 17 puis d’un troisième le 24, la veille de son dîner annuel en présence du président de la République. 

La situation est d’une gravité extrême ! Elle nécessite des initiatives de premier plan. Toutes les manœuvres destinées à nous diviser doivent être rejetées. 

L’Arménie et l’Artsakh ont besoin d’une diaspora unie, responsable et politisée pour que la France pèse de tout son poids pour leur protection. 

D’ici le 10 janvier, nous allons intensifier tous nos contacts. 

Par notre présence massive le mardi 10 janvier à 18h30 à l’Assemblée nationale (Place Edouard Herriot), nous engageons l’opération de sauvetage du peuple arménien en Artsakh et en Arménie.

Car les forces du panturquisme ont planifié la fin des Arméniens.

Agissons tous ensemble, en responsabilité !

Nous devons obliger l’Azerbaïdjan à lever le blocus de la seule route qui relie l’Arménie à l’Artsakh.

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MEDIAS

Armenpress

29.12.2022

L'interview de Ruben Vardanyan avec France 24

Le 29 décembre, le ministre d'État de la République d'Artsakh Ruben Vardanyan a présenté la situation créée par le blocus de l'Artsakh par l'Azerbaïdjan et a parlé des causes de ce blocus en direct sur la chaîne de télévision France 24.

Vous trouverez ci-dessous l'interview complète.

France 24 – Monsieur Vardanyan, merci d'être avec nous à France 24. Tout d'abord, je voudrais vous poser la question suivante : pouvez-vous nous présenter la situation créée par ce blocus pour le peuple de la République d'Artsakh ?

Ruben Vardanyan – Tout d'abord, je veux saluer tout le monde et remercier tous les Français et toutes les Françaises qui nous soutiennent, ainsi que le gouvernement français. Nous apprécions vraiment votre soutien. La réalité est que 120 000 personnes n'ont pas de carburant, de médicaments ou de nourriture dans ces conditions hivernales, les routes sont fermées, nous avons des familles séparées, nous avons plusieurs centaines d'enfants qui se retrouvent sans parents en Arménie, nous avons des enfants qui se retrouvent sans parents en Artsakh. Nous avons de nombreux citoyens non arméniens qui ont visité l'Artsakh et maintenant ils sont également bloqués ici. La situation est assez difficile, mais les gens qui vivent ici croient qu'il s'agit d'une grande lutte pour l'indépendance, et c'est pourquoi ils restent forts, et malgré tous les défis et toutes les difficultés, nous sommes unis et nous nous sentons très forts. Malgré toutes les pressions que l'Azerbaïdjan tente de faire peser sur nous, nous résistons et devenons plus forts dans les conditions de ce blocus.

France 24 – Et les personnes qui organisent ces rassemblements, sont-ils des militants qui protestent contre l'exploitation minière illégale dans la région ? qu'en pensez-vous ?

Ruben Vardanyan – Aujourd'hui, nous avons publié une déclaration commune avec le gouvernement et la direction de la compagnie minière, selon laquelle nous sommes prêts à recevoir des experts internationaux en environnement pour venir inspecter notre secteur minier. Nous pensons qu'il fonctionne dans les règles de l`ordre, et nous voulons aussi que non seulement notre industrie minière, mais aussi celle de toute la région, soit inspectée par des professionnels, et non par des soi-disant "éco-activistes" qui, nous l`avons tous constaté, ne sont pas de vrais écologistes. La plupart d'entre eux sont des personnes qui servent dans des services spéciaux en Azerbaïdjan. D'ailleurs, si la France s'intéresse et vérifie combien d'initiatives environnementales ont eu lieu en Azerbaïdjan au cours des dix dernières années, elle sera surprise, car ce chiffre est nul. Il s'agit donc d'un spectacle organisé par le gouvernement azerbaïdjanais, et pas vraiment d'un mouvement environnemental.

France 24 – Je voudrais maintenant parler de votre histoire personnelle. Avant de devenir le ministre d'État de l'Artsakh en novembre 2022, vous aviez la nationalité russe et vous étiez un homme d'affaires en Russie avec la nationalité russe. Je veux vous demander ce qui vous a fait vous engager dans la politique en Artsakh et revenir à Stepanakert.

Ruben Vardanyan – Les Arméniens vivent partout dans le monde. Nous avons une grande diaspora en Russie, en France, en Amérique, dans de nombreux autres pays, et nous sommes tous liés à l'Artsakh. L'Artsakh est un foyer pour l'ensemble du peuple arménien, car Mesrop Mashtots, le créateur de l'alphabet arménien, a commencé à enseigner les lettres arméniennes en Artsakh, qui est un symbole du patrimoine arménien, de la culture arménienne et de la génétique arménienne. C'est pourquoi nous avons réalisé de nombreux projets au cours des 20 dernières années. Et après la guerre de 44 jours, j'ai compris que c'était l'une des périodes les plus difficiles pour les habitants de l'Artsakh, et j'ai décidé d'être aux côtés de ces personnes qui subissent une forte pression de la part de l'Azerbaïdjan. Ils doivent sentir qu'ils ne sont pas seuls. Nous avons aussi des racines en Artsakh, mais nous vivons dans d'autres endroits, et j'ai pensé que c'était le moment d'être responsable de sa nation, de sa propre patrie et d'essayer d'aider les gens qui souffrent vraiment dans la situation actuelle.

France 24 – Récemment, des accusations ont été faites, par exemple par certains partis d'opposition en Arménie, selon lesquelles la Russie ne remplit pas suffisamment son rôle de maintien de la paix dans cette région de Lachin, et n'est pas en mesure d'assumer ses responsabilités envers cette région. Êtes-vous d'accord avec cette idée ?

Ruben Vardanyan – Vous savez, j'ai suivi le travail des casques bleus dans de nombreux pays, par exemple, les Français, qui ont été envoyés en Afrique à de nombreuses reprises, et nous savons tous que cela implique généralement un nombre limité de soldats, un mandat limité et des droits limités d'utilisation des armes. Par conséquent, d'une part, la déception de la population est compréhensible, mais en même temps, nous devons comprendre que sans un mandat plus large, sans un plus grand nombre de soldats, il n'y aura pas d'avenir. Je pense donc que le blocus a montré qu'il fallait obtenir un mandat plus large et plus fort, y compris de la part de l'ONU.

France 24 – Nous avons parlé avec le ministre d'Etat de la République d'Artsakh. Merci d'être avec nous à France 24.

Depuis le 12 décembre jusqu'à aujourd'hui, l'Azerbaïdjan continue de fermer la seule autoroute reliant l'Artsakh au monde, le corridor de Lachin, en invoquant de fausses raisons environnementales.