Hommage à Jean-Marie Carzou…
cet indéfectible défenseur des combattants de la vérité et l’auteur du novateur et indispensable Arménie 1915.
Jean-Marie Carzou
Paris, 10 novembre 1938 – 18 décembre 2022
Extrait du texte de son père, Carzou, évoquant son enfance à Alep, publié dans Nos Terres d’enfance, p. 99-100.
Carzou
Place Bab al Faraj
« L’histoire de mes parents est assez romantique. Je suis né à Alep le 1er janvier 1907. Du moins c’est ce que je croyais, jusqu’à notre voyage à Alep et notre visite à l’église arménienne. Là, j’ai pu confirmer une date de naissance inscrite dans le calendrier ancien. Ainsi je suis né le 14 janvier.
Mon père, Haroutioun Zouloumian, a enlevé ma mère Haïganouche Daggian. Ils ont dû fuir Dikranaguert et se sont réfugiés à Alep, où je suis né. La fuite de mes parents a provoqué un tel scandale que les habitants de Dikranaguert ont composé une chanson. On la chantait encore, même après ma naissance, jusqu’en 1919 après notre départ pour l’Égypte, où des parents de ma mère s’étaient établis avant le génocide. Pour ces raisons, ma sœur et moi étions considérés comme des pestiférés.
Ma grand-mère paternelle nous regardait d’un œil mauvais. Pour elle, ma mère était une personne nuisible, une sorte de femme légère.
Il semble que mon grand-père Daggian ait été un architecte connu, ayant ainsi appartenu à la bonne société. Cela pourrait expliquer un certain héritage et pourquoi je suis devenu architecte. Quoi qu’il en soit, la haute position sociale de la famille de ma mère ne devait pas correspondre au niveau social de mon père, et a donc empêché leur mariage… Un photographe n’a rien à voir avec un honorable commerçant.
Le studio de photo de mon père se trouvait dans le centre de la ville sur la place Bab al Faraj, sur le toit de notre maison. Mon père était un bon vivant qui, sans être riche, permettait à sa famille de vivre bien. Je garde le souvenir des habitudes de fins de semaine quand, avec des charrettes tirées par des chevaux, nous allions dans les champs déguster des grillades. Nous chantions, les gens dansaient et jouaient de la musique. Je me souviens même qu’avant la Première Guerre mondiale, mon père a fait un voyage en Égypte en m’emmenant avec lui, quand mon oncle maternel et ma grand-mère s’y trouvaient déjà. Mais, malgré toutes les tentatives pour le persuader, il n’a pas voulu s’établir en Égypte, trouvant la vie à Alep plus facile.
J’ai fait ma scolarité dans l’école française des frères maristes d’Alep. Les frères voulaient que je devienne catholique et, dans ce but, promettaient des études gratuites et d’autres avantages. Ma mère a refusé et m’a retiré de l’école. “Nous resterons ce que nous sommes”. »
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Anahide Ter Minassian, Houri Varjabédian
Nos terres d’enfance
ISBN 978-2-86364-180-4 / 25€
Le parcours des « terres d’enfance » proposé dans ce livre, de la banlieue new-yorkaise à Téhéran, de Bagdad à Bakou, de Erevan à Istanbul, de Beyrouth à Trébizonde, de Paris à Mouch, gomme volontairement l’espace et le temps. Tous les acteurs de ces voyages involontaires, sous une forme ou une autre, ont écrit sur les paysages ruraux ou urbains de leur
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Nicolas Sarafian
Terres de lumière
ISBN 978-2-86364-384-6 / 19€
« Plus âgé que moi, la cinquantaine passée, bien bâti, heureux de vivre, mon ami était un homme fier et vigoureux. Il était vêtu d’une culotte courte de soldat anglais, bras et jambes nus. Il portait une casquette blanche sur la tête, un sac de provisions sur le dos, une canne à la main, un appareil photo à l’épaule. » L’auteur dépeint ainsi Tigrane
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Meguerditch Margossian
Sur les rives du Tigre
ISBN 978-2-86364-379-2 / 14€
À l’ombre des antiques murailles de basalte de Diyarbakır-Tigranakert, la cité du roi arménien Tigrane Le Grand, un quartier aux rues étroites, les portes aux heurtoirs ciselés ouvrent sur des maisons aux toits-terrasses, où l’on dormait à la belle étoile tout l’été, derrière les toiles blanches tendues. Margossian, « Maître Margos » pour les Kurdes, est
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Zareh Vorpouni
Le Candidat
ISBN 978-2-86364-375-4 / 19€
Le Candidat est l’un des romans les plus marquants de la littérature arménienne en diaspora. Le roman de la tentative de survivre à un désastre, qui constitue l’arrière-fond de toute la somme romanesque de Vorpouni. Le roman, comme un retour à l’origine et à la recherche des effets pervers de l’expérience de la Catastrophe, explore les thèmes du
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Vahé Berberian
Au nom du père et du fils
ISBN 978-2-86364-369-3 / 18€
« …le buste de mon père était si lourd, qu’au moment de le descendre de son piédestal il m’a échappé des mains et s’est cassé en mille morceaux ; je les ai gardés jusqu’à l’âge de 36 ans dans notre appartement au troisième étage, à l’angle de Normandie et Sunset, jusqu’au jour où un parfait inconnu mettant bout à bout les morceaux les a posés devant moi et a
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Aram Pachyan
Au revoir, Piaf
978-2-86364-356-3 / 19€
Piaf, Zizou, Sahak, Mickey ou Cardinal, autant de surnoms parmi les protagonistes de ce roman conçu sous la forme d’une partition, qui nous plonge dans un univers clos. Le narrateur est revenu depuis plusieurs mois, mais il est hanté par ses souvenirs d’un univers militaire aux méthodes héritées de l’époque soviétique. Tous ses rêves sont envolés. Il
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72, cours Julien
13006 Marseille / France
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