L'Artsakh est coupé du monde depuis le 12 décembre 2022.
L'Artsakh ne reçoit plus d'électricité d'Arménie depuis le 9 janvier 2023.
L'approvisionnement en gaz est coupé depuis le 17-18 janvier 2023.
En Artsakh, la population manque de tout. Les entreprises cessent leurs activités, les gens perdent en masse leurs emplois. Dans les villes, certains commencent à s'inquiéter de ne plus pouvoir payer le loyer de leur habitation en plus des difficultés se nourrir, à se soigner, à se chauffer et à se deplacer.
L'état vient de décider de limiter au maximum l'activité des administrations publiques afin d'économiser au maximum l'énergie alors que la coupure de l'approvisionnement en gaz interdit la circulation des véhicules. Le gaz est certes un moyen de cuisson et de chauffage mais aussi et surtout un moyen de transport. La situation est d'autant plus critique qu'il n'y a plus d'importation ni d'essence ni de diesel depuis près de 40 jours.
La Russie informe quotidiennement de la poursuite des négociations pour parvenir à la réouverture de la route Goris-Stépanakert.
Le Président d'Artsakh, Araik Harutunyan, a rencontré il y a deux jours l'adjoint du commandant général militaire azéri. Cette rencontre s'est tenue sur la base militaire russe de l'aéroport de Stépanakert.
Lavrov, le ministre des affaires étrangères russe, a parallèlement eu une conversation téléphonique avec le ministre azéri des affaires étrangères. Lavrov a fait part de son grand espoir que la route puisse être rouverte dans les prochains jours.
Les autorités d'Artsakh n'ont elles rapporté aucune avancée…
Entre temps, le gaz semble avoir été définitivement coupé. Ce qui laisse indiquer la déception de la partie azerbaidjanaise et sa volonté d'augmenter la pression sur la population.
Et dans tout cela, que font les autorités arméniennes ?
Rien de rien !
Un député de Pashinyan a même justifier qu'il valait mieux sacrifier l'Artsakh pour sauver l'Arménie. Un autre à invité les habitants d'Artsakh à se montrer plus constructifs et à accepter de devenir des citoyens azéris ! Pashinyan lui-même à condamné la position obtue, non constructive et dangereuse des arméniens d'Artsakh !
Nikol Pashinyan a refusé le mois dernier une mission d'observation armée russe de l'OTSC pour prévenir les agressions azéris sur le territoire arménien. C'est une étape importante pour obtenir ensuite une assistance armée contre l'Azerbaïdjan.
Hier, ce même Nikol Pashinyan a accepté une prolongation de la mission d'observation non armée de la part de l'union européenne alors même que la première mission n'a jamais communiqué sur les agressions azéris pendant sa mission.
Dans le même temps, le Président d'Arménie (rôle institutionnel) a dénoncé en Estonie l'inaction de l'OTSC et loué le rôle protecteur de l'OTAN dont on constate le rôle pacificateur en Ukraine où la menace de son expansion est la seule raison à la guerre.
À noter aussi qu'une hypothétique intégration de l'Arménie dans l'OTAN demandera l'approbation de la Turquie, prendra des années et dressera totalement la Russie contre l'Arménie.
Dans le contexte de régionalisation du monde, la position voisine de la Russie et de l'Iran auront une influence grandissante par rapport aux États-Unis. Dans 100 ans, il est plus probable d'avoir toujours la Russie comme voisin plutôt que l'OTAN.
Armen Rakedjian