Hier, 28 janvier, il a été célébré la journée de l'armée en Arménie.
À cette occasion, le Premier ministre a visité le mémorial de Yerablur qui avait été hermétiquement bloqué par la police pour empêcher toute présence de familles de soldats tués ces dernières années.
Souvenons-nous que le 21 septembre dernier, lors de la fête nationale, les policiers anti émeutes avaient délogé manu militari les mères et les grands-mères de soldats tués paisiblement assises à l'entrée du mémorial avant la venue de Pashinyan. Malgré les très nombreuses vidéos et l'ouverture d'une plainte au pénal, la police n'a encore identifié aucun policier qui a fait un usage reconnu et officiellement condamné de la force contre des personnes vulnérables, non violentes et non menaçantes.
Donc en ce matin du 28 janvier, les forces de police ont cerné les lieux dès 5h du matin ! Pashinyan a pu faire son show institutionnel devant les caméras.
En Artsakh, la situation évolue de manière favorable. Hier, les russes ont pu officiellement faire entrer un convoi humanitaire à destination des populations civiles. Jusques là les envois étaient possibles mais de manière détournée (l'auteur de ces lignes avait pu depuis l'Arménie faire parvenir des colis à ses proches restés bloqués en Artsakh). Désormais, la médiation russe commence à porter ses fruits quand l'occident regarde et se contente de condamner sans grande conviction.
L'Azerbaïdjan continue de jouer avec les nerfs des habitants d'Artsakh en variant la fourniture de gaz tantôt ouverte, tantôt fermée, tantôt partiellement ouverte. Sur le plan de l'électricité, la situation reste la même avec des coupures quotidiennes cumulées de 6 heures par jour.
Le plus inquiétant est l'actualité iranienne.
Après un attentat contre l'ambassade azerie en Iran, l'Azerbaïdjan a pris la décision radicale de retirer tout son personnel diplomatique dès le lendemain, soit hier. Ce fut une décision surprenante qui contrevient avec toute la tradition diplomatique.
Pendant la nuit, l'Iran a subit près d'une dizaine d'attaques sur des sites stratégiques: bâtiments gouvernementaux, casernes militaires, usine de production de drones, site nucléaire et raffinerie. La main d'Israël ne fait aucun doute. Probablement pour étudier les systèmes de défense et les réactions en Iran et à l'international.
Le retrait du personnel diplomatique azeri laisse à penser que l'attentat contre son ambassade était un coup monté pour donner excuse à retirer ses diplomates. En cas de conflit Iran-Israël, l'Azerbaïdjan aurait pu tenir une position de neutralité alors que ce retrait signale clairement une future participation aux hostilités.
Cela ne laisse augurer rien de bon. Israël seul est incapable de vaincre l'Iran en raison de la distance qui les séparent. Par contre la situation est différente si une guerre aérienne est complétée par une intervention terrestre qui aura d'autant plus de chances de réussir. Mais l'Iran n'est pas l'Arménie…
Armen Rakedjian