« Mr le Maire, je vous fais une lettre que vous lirez peut-être … » (d’après Boris Vian)
Antony, le 31/12/2022
Monsieur,
Après le génocide de 1915, les rescapés se sont dispersés dans le monde entier. Depuis plus de
100 ans, une communauté arménienne importante est installée en France, s’intégrant dans la société
française.
Avec l’éclatement de l’URSS, l’Arménie soviétique a déclaré son indépendance, le 21 septembre 1991
et acquis sa souveraineté. En 2020 et encore plus récemment en septembre dernier, celle-ci a été
remise en cause par la sauvage agression de l’Azerbaïdjan.
Le constat le plus amer à propos de cette guerre atroce subie par le peuple arménien est l’indifférence
coupable des pays occidentaux pour ce peuple victime d’un nouveau massacre.
Quelle force représente une Arménie, sans ressources naturelles ni situation géostratégique
intéressante ? Aucune probablement, vu le désintérêt des grands pays de ce monde !
En réalité, la seule force de l’Arménie serait sa diaspora, si celle-ci était organisée efficacement et
impliquée davantage dans les sphères politico-économiques, là où elle est installée.
Ainsi, en France, une proposition de loi concernant la reconnaissance du génocide, adoptée par
l’Assemblée nationale en 1998, resta bloquée par le Sénat. Alors, notre association MAFP demanda
le soutien des partis politiques et des syndicats qui répondirent favorablement à cette démarche.
Définitivement adopté par les deux assemblées, le texte fut promulgué en une loi, le 30 janvier 2001
par le Président Jacques Chirac.
En suivant cet exemple, l’association MAFP avait conçu en juillet 2015 un programme pour la création
du Comité Franco-Arménien (CFA) dont le schéma est joint à ce courrier. Ces entités locales franco-
arméniennes constitueraient au niveau de chaque municipalité un cordon ombilical entre la France et
l’Arménie pour mener à bien des projets culturels, économiques, scientifiques ou universitaires.
Ce même type d’organisations pourrait se créer dans tous les pays ayant une communauté
arménienne. Ainsi l’Arménie ne serait plus seule, elle pourrait compter sur une diaspora bien plus
efficace car mieux intégrée.
Veuillez accepter, Monsieur, nos salutations distinguées.
Nersès Durman Arabyan
Président