La réussite de Recep Tayyip Erdogan et de son parti, l’AKP (Adalet ve Kalkınma Partisi, Parti de la justice et du développement), s’inscrit dans l’écosystème politique particulier de la Turquie.
Dans cet écosystème, le clivage traditionnel gauche-droite est inopérant.
Les succès de l’AKP tiennent principalement à sa capacité à actualiser le traitement de la question religieuse. L’islam, longtemps mis à distance, est en effet redevenu une force de mobilisation politique.
Le programme du président Erdogan ne se résume toutefois pas à la réislamisation de la Turquie.
L’AKP a rénové le cadre institutionnel, libéré l’économie turque et permis l’expression des différences identitaires.
Aujourd’hui fragilisé, R. T. Erdogan renoue avec le nationalisme pour freiner l’érosion de son électorat.
La "synthèse turco-islamique" fusionne ainsi, dans une idéologie hybride, les deux ressources principales du marché politique turc : l’islamisme et le nationalisme.
à suivre