Smyrne (Izmir actuellement) le 7 septembre
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Les derniers jours de Smyrne dont c’est le centenaire cette année. A travers les textes de Louis François Martini publiés dans son livre « Le crépuscule des Levantins de Smyrne », et tel un envoyé spécial qui nous informe chaque jour, nous allons ressentir l’atmosphère de cette ville cosmopolite pendant sa destruction et partager le vécu de ces personnes prises en otage dans des jeux politiques internationaux. Durant quelques jours, nous vous emmènerons sur ces traces historiques. Aujourd’hui encore, bon nombre de Français sont porteurs de cette histoire…
Commémoration du centenaire
de « la Grande Catastrophe » d’Asie mineure
1922-2022
A la fin de la première guerre mondiale, la Turquie est vaincue et l’Empire ottoman est moribond. Les Grecs entreprennent alors une guerre contre les Turcs de 1919 à 1922 dont leur défaite aboutira, entre autres, à la perte de Smyrne (Izmir aujourd’hui) ville à majorité grecque et port cosmopolite de la mer Egée, une des destinations de la route de la soie. Un quartier arménien se trouve dans la ville où se sont réfugiés de nombreux Arméniens après le génocide de 1915. Les Grecs nomment cette période « La Grande Catastrophe ».
L’armée de Moustapha Kémal est entrée à Smyrne. Des réfugiés des provinces alentours affluent dans la ville…
Le jeudi 7 septembre 1922
« Les Levantins (Européens nés en Asie mineure) de Bournabat ferment leurs maisons pour se réfugier dans leurs hôtels particuliers en ville, ou vont chercher refuge sur l’île Longue dans la propriété de Giraud.
Le haut -commissaire américain, l’amiral Bristol, pragmatique et cynique, se préoccupait des intérêts économiques de son pays. Avec le dessein affiché d’obtenir des concessions pétrolifères, il considérait les événements de Smyrne comme une affaire interne à la Turquie et donna l’ordre aux commandants de ses destroyers d’assurer exclusivement la protection des biens et des citoyens des Etats-Unis.
Sourdes aux suppliques de leurs compatriotes, les autorités militaires grecques ne semblaient se soucier que d’évacuer leur armée. Par milliers, les soldats embarquaient sur les transporteurs de troupes, mais on refusait d’y accueillir les réfugiés civils. Seuls pouvaient fuir ceux qui payaient un passage sur un bateau de commerce. Le personnel administratif de la ville, fonctionnaires et employés, monta à bord des navires, puis en fin d’après-midi ce furent les gendarmes. Enfin, Sterghiadis, qui avait fait de son mieux fans une situation complexe et difficile, quitta la ville sous les huées de la foule. » Louis François Martini
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