Les Russes : 4°) les flux migratoires

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• Des flux migratoires qui creusent les déséquilibres spatiaux

Trois flux migratoires principaux caractérisent la Russie actuelle :

– Un fort courant migratoire Est / Ouest qui engendre une véritable déprise humaine sur la Sibérie.

Après la chute de l'URSS, les habitants de la Russie ont retrouvé la liberté de circulation.

La Sibérie, qui était une terre de peuplement forcé, est une région où les conditions de vie sont très dures.

Les flux migratoires internes des régions périphériques de Sibérie orientale et d'Extrême Orient vers la Russie d'Europe, attractives, sont devenus très importants.

Des régions entières du Grand Nord et de l'Extrême-Orient se vident de leurs habitants qui laissent derrière eux des villes fantômes.

Depuis 1991, plus de 80 % des Russes du Tadjikistan, plus des deux tiers de ceux du Turkménistan, plus de la moitié de ceux d’Ouzbékistan, et plus d’un tiers de ceux du Kazakhstan et du Kirghizstan ont quitté leur pays.

Ces flux migratoires ,sans précédent dans l’histoire de la région, ont eu des conséquences importantes pour les États d’Asie centrale. En une décennie, la population totale du Kazakhstan a décliné d’un million et demi d’individus (16,4 millions de citoyens en 1989, 14,9 millions en 1999).

Le Kirghizstan a perdu,  plus de 500 000 individus, soit 10% de la population totale du pays. Ces flux ont accentué le processus de « nationalisation » des Républiques, qui sont toutefois encore loin d’être mono-ethniques.

Au recensement de 1999, les Kazakhs représentent officiellement 53% de la population de leur République et les Kirghizes 65%, tandis que, dans les trois autres États, les nationalités titulaires sont nettement plus majoritaires (environ 80% de la population). Ces migrations massives ont facilité la promotion sociale de la nationalité titulaire, qui a pu occuper les postes laissés vacants et investir l’administration publique.

Elles ont accéléré le départ en ville de milieux ruraux et modifié le paysage des capitales et grandes villes de la région. Malgré l'exode rural, la population urbaine a chuté avec le départ des minorités nationales.

Au Kazakhstan, malgré une augmentation du nombre de Kazakhs dans la république, dans les villes (45%), la population urbaine a baissé de 8% dans les années 1990.

Le départ des Russes a un impact plus important que le désengagement de Moscou dans la région : l’indépendance des États d’Asie centrale se réalise en grande partie au travers de ces processus de mono-ethnicisation, laissant les populations éponymes maîtres de leur État.

Les flux migratoires des Russes d’Asie centrale en direction de la Russie ne doivent pas masquer d’autres mouvements de population . Si le départ des Russes a occupé le devant de la scène migratoire dans les années 1990, celle-ci est aujourd’hui dominée par les flux des Centre-Asiatiques eux-mêmes en direction de la Russie : on estime en effet que plus de deux millions de Tadjiks, Kirghizes et Ouzbeks travaillent de manière saisonnière et illégale en Russie . 

L’Asie centrale reste, sur une période relativement longue, l’une des principales zones d’émigration de l’espace post-soviétique, participant ainsi à des recompositions géopolitiques et démographiques , qui démontrent que les liens entre Russie et Asie centrale ne s’effacent pas.

 

 

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